Chapitre 1. Partie 4.

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 Mes pas me menèrent vers un petit temple, où je sentais pas des chakra s'y déplacer. J'eus soudainement pitié des moines qui y vivaient, seuls au milieu d'une forêt perdue au centre du pays du feu. Dans un élan irréfléchi – les Uzumaki, et surtout Kushina en fait, avaient vraiment déteint sur moi – je m'avançai vers le temple presque en ruine et toquai doucement à la porte. Quelques secondes plus tard, je pus voir un adolescent m'ouvrir la porte. Le moine était maigre et ne semblait pas très bien nourri.

- Jeune moine, mène-moi à ton supérieur hiérarchique. J'ai à lui parler.

- Madame, notre supérieur se sent mal. Je ne sais pas si ...

Je soupirai mentalement avant d'activer mes Sharingan. Le jeune homme eut un mouvement de recul compréhensible, mais inutile. Tout le pays du Feu et bien plus connaissait ces yeux maudits, ces yeux de mort.

- Je vais vous conduire à lui.

Le jeune moine tremblait devant moi, pourtant, j'avais désactivé mes pupilles. Mais cela ne me rendais pas moins dangereuse pour autant. Les couloirs de ce temple sentaient la poussière et les livres anciens. J'aimais cette odeur, même si elle me chatouillait les narines. Nous arrivâmes devant une porte close et le jeune toqua.

- Mon père, une femme désire vous voir. Elle ne peut pas attendre.

Une voix grave, mais faible se fit entendre.

- Qu'elle entre. Et reste avec nous, tu servira de témoin pour nos paroles. Tu devras les retranscrire.

- Bien, mon père.

Le jeune poussa la porte et je pus apercevoir un homme au teint mat allongé sur une paillasse miteuse. Il semblait souffrant et sa jambe formait un angle étrange sous le drap posé sur lui. Je pouvais sentir une odeur de sang. À cet instant, j'oubliai totalement que je n'étais plus une ninja, que je n'étais plus seule, que, peut-être, le blessé ne souhaitais pas que je vois sa blessure et je me précipitai à son chevet. Je soulevai sans ménagement son drap et regardai sa jambe tordue. Elle était entourée d'un bandage sanglant, et je pouvais voir une légère bosse que je devinai être une esquille d'os sortie de sa place naturelle. Je sortis un bout de cuir de l'un de mes sceaux et le tendis au blessé.

- Mordez.

L'homme ne protesta même pas, sans doute faute d'énergie et fit ce que je lui demandai. J'enlevai les bandes de tissus qui couvraient la plaie. À sa vue, je grimaçai. Lorsque Tsunade était encore à Konoha, elle m'avait instruite et j'avais acquit de nombreuses et nouvelles compétences en médecine. Je n'étais pas aussi douée qu'elle, évidement. Mais, j'avais acquit un assez bon niveau. De plus, elle m'avait aussi légué ce qui était son plus grand héritage, le Byakugou. Ce cristal qui, notamment, stockait le chakra à un niveau inhumain. Je me renconcentrai sur le blessé et, sans prévenir, replaçai sa jambe comme elle devait l'être. Je sortis encore de mes sceau de l'alcool, des bandages propres, des compresses et de courts bouts de bois destinés à maintenir la jambe en place. J'appliquai avec douceur, mais fermeté une compresse imbibée d'alcool sur la plaie ouverte et la nettoyai en profondeur tandis que je maintenait la jambe sur le lit malgré les soubresauts de douleur de l'homme qui y était rattaché. J'activai ensuite mon ninjutsu médical et soignai sommairement la blessure, comme je le pouvais. Le trou – il ne fallait pas se mentir, c'était véritablement un trou béant qui se dessinait sur la jambe de mon patient – se colmata tant bien que mal et il n'en resta rapidement plus qu'une large écorchure superficielle. Quelques minutes plus tard, la plaie bandée, la cassure maintenue par une atèle de fortune.

Je frottai mes mains ensanglantées sur mon kimono et ancrai mes yeux sur le visage de celui à qui je voulais parler. Il était inconscient. Je ne lui parlerais sans doute pas aujourd'hui. Je me tournai vers le petit moine qui était resté présent tout le long de l'opération et remarquai qu'il tremblait.

- Jeune moine, mène-moi à un endroit où me reposer calmement le temps que ton supérieur se réveille. (Je sortis une bourse de ryo d'un de mes sceaux et lui donnai.) Il est cependant évident que je payerais mon séjour ici.

Le jeune accepta en tremblant avant de sortir de la pièce. Lorsque je franchis le pas de la porte, je vis qu'une masse de moine était arrivée. Ils me regardaient avec des yeux qui reflétaient la colère. Je baissai imperceptiblement mon centre de gravité et me préparai à toutes les éventualités. Peut-être devrai-je combattre. Mes réflexes ninja n'allaient pas disparaître du jour au lendemain, et je le savais. Sans doute ne disparaîtraient-ils jamais. La raison ? Cela faisait quasiment un millénaire que je me battais contre tout et tout le monde, sauf les miens. Et le je savais même si je m'attendrissais, comme le prouvait mes liens nouvellement tissés avec la famille dirigeante des descendants de mes frères ou avec le couple Uzumaki-Namikaze.

Je suivis le jeune moine jusqu'à une pièce où se trouvait une maigre paillasse, mais sans doute étais-ce ce qu'ils pouvaient m'offrir de meilleur, vu l'état dans lequel était leur temple. Je m'allongeai sur la paillasse, une fois que le moine fut partit. Je ne tardai pas à m'endormir.

***

Une présence me fit ouvrir les yeux. Cependant, je ne bougeai pas d'un cil. Cela ne servait à rien. De toute façon, la personne à qui je tournais le dos était trop faible pour pouvoir me nuire de quelque manière que ce soit. La personne toqua sur le mur à côté de lui et prit la parole.

- Je suis désolé de vous déranger, madame, mais je viens vous informer que notre père est réveillé.

À ces mots, je me levai et lui fit face. Il s'agissait du jeune moine qui m'avait conduit la veille.

- Mène-moi à lui.

Il s'inclina, toujours apeuré et me guida dans le temple en ruine. Au détours d'un couloir, je vis un autel entouré de bougies, mais cela ne dura qu'une fraction de secondes avant que cette vue ne disparaisse. Rapidement, nous arrivâmes dans la chambre du dirigeant de l'endroit, et je le vis, adossé sur le mur de son lit.

- Bonjour, madame, je souhaitais vous rencontrer. On m'a dit que vous m'aviez soigné et que vous vouliez me parler. Je vous remercie de m'avoir sauvé – car je sais que j'étais très mal engagé et que j'allais mourir sans votre intervention – et suis a votre disposition afin d'entendre votre demande.

Un léger sourire naquit sur mon visage. Il semblait, en effet, bien plus en état qu'hier encore.

- Je suis ravie de pouvoir enfin vous parler. Vous me demandez quelle est ma requête ... et bien ... elle est simple. Je souhaite simplement vous demander une place dans votre temple. Je connais de nombreux cantiques et j'ai une voix assez mélodieuse – du moins, si j'en crois ce qu'on m'a dit par le passé. De plus, je suis une ancienne médecin et je suis capable de soigner, comme je l'ai fait hier pour vous. Je fournirai aussi de la viande afin d'assurer votre survie. Tout ce que je demande en échange est une place en tant que prêtresse dans vos rangs et de faire vœux de silence. Qu'en pensez-vous ?

- Je suis d'accord, mais ... êtes-vous sûre de nous offrir toutes ces choses avec, seulement en échange, une place à nos côtés, nous, le plus misérable temple du pays du feu ?

Je hochai la tête vigoureusement.

- Je cherche a rompre mes liens avec mon passé. Pour cela, j'ai besoin de changer. Je vous annonce cependant une seule chose qui demeurera inchangeable : dès lors que je romprais mon vœu de silence, je vous quitterais.

En face de moi, le moine supérieur émit un soupir.  

La fille d'IndraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant