Chapitre 3. Partie 4.

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 Je hochai la tête et m'avançai, la tête haute et le regard fier et ensanglanté vers celui qui serait épargné. Avec un signe de la main, ceux qui se trouvaient derrière lui furent engloutis en quelques fractions de secondes, ne laissant que deux maigres flaques écarlates. Je fixai le père de famille dans les yeux quelques secondes, les miens redevenus noirs.

- Tu es libre de partir, mais, je vais te prendre ta main, afin que tu te souviennes de ne plus jamais venir attaquer quelqu'un dans ce territoire.

Les larmes aux yeux, l'homme ne tenta même pas de se soustraire à ma prise tandis que je levais sa main entre nous. D'un coup de lame de chakra, je lui tranchai net le poignet. À ma grande surprise, le chakra noir de Jûbi colmata immédiatement la plaie, mais l'homme hurla de douleur. Rapidement, je sortis un pinceau, de l'encre à sceaux et dessinai habilement un sceau de restriction de la douleur. Les hurlement discordants qu'il poussait s'arrêtèrent subitement et il me regarda, l'air stupéfait.

- Merci, madame Uchiwa. Je vous remercie de m'avoir épargné. Je vous jure que personne ne pénétrera plus sur ces terres avec une intention mauvaise. Je parlerais au daimyo afin qu'il place cet endroit sous sa protection. Je vous en fait le serment.

Je hochai la tête.

- Bien. Maintenant, part avant que je ne change d'avis.

Il s'inclina encore plusieurs fois devant moi avant de s'en aller. Je soupirai ensuite et récupérai le faon – encore endormi – avant de rentrer au temple, couverte du sang de mes adversaires. Sur mon passage, les moines s'écartaient, terrifiés. Pourtant, ils savaient que je ne leur ferait pas de mal. Si j'avais sauvé ce temple, ce n'était pas pour en tuer les habitants, six ans après. Je posai avec délicatesse le faon sur ma paillasse et fermai ma chambre à clef. Ainsi, personne ne pourrait me déranger. Je délivrai le faon du genjutsu dans lequel je l'avais plongé et activai mes Mangekyou Sharingan Éternel. Grâce à eux, je manipulai la mémoire de la bête et effaçai l'image de la mort de sa mère de sa mémoire. Je savais que cela ne se faisait pas, mais je refusais qu'il souffre par ma faute. Je ne savais que trop bien les conséquences de la mort brutale d'un parent. De plus, j'infusai mon chakra Doton en lui, de manière à le rendre plus résistant, plus puissant et mon chakra Raiton pour renforcer sa vitesse et la finesse de ses attaques. Il se produisit alors quelques chose que je n'avais pas anticipé : le faon grandit subitement et ses bois frôlaient désormais le plafond. Il mesurait désormais deux mètres minimum au garrot. Ses bois étaient devenus immenses et acérés, et, chose que je n'aurais jamais pu imaginer, ils étaient recouverts d'éclairs flamboyants. Tout son corps semblait avoir la beauté d'un cerf normal, mais la dureté de la pierre. Je pouvais voir ses muscles puissants rouler sous sa peau tandis qu'il s'approchait de moi. Arrivé à mes pieds, il inclina ses pattes avant et se coucha devant moi afin d'être à ma hauteur.

- Bonjour. Qui êtes-vous ?

Je lui souris, mais ne prononçai pas une parole. Cependant, je braquai mes Sharingan sur lui et lui transmit un flot d'images pour lui donner mon identité.

- Kaguya. Vous êtes Kaguya. Je suis ravi de vous rencontrer.

- Moi aussi.

Parmi tous les souvenirs que je lui avait transmis, je lui avais aussi appris le langage des signes ninja, comme ça, nous pourrions communiquer de manière plus simple. Un sourire sincère éclot sur mes lèvres. J'étais finalement heureuse d'avoir rencontré ce faon.

***

Je me trouvais au centre de la salle la plus grande du temple, sur le coussin qui m'était réservé en tant que grande prêtresse du temple, au bout de la table, derrière moi se trouvait, majestueux, mon nouveau compagnon, Raitsuki. En face de moi, à l'autre bout de la table siégeait le daimyo et l'homme que j'avais privé d'une main. Je ne comprenais pas sa présence ici, à cet instant, mais ne m'y attardai pas trop. Autours d'eux se tenaient, au garde à vous, une multitude de soldats armés. Je fis quelques signes à un moine à mes côtés.

- Je vais te parler par langue des signes, et tu traduiras.

L'homme à mes côtés acquiesça et je refis une série de signe.

- La grande prêtresse vous souhaite la bienvenue en ces lieux. Elle est navrée de ne pas pouvoir s'adresser à vous de vive voix, mais un vœux de silence l'en empêche pour le moment. Que la fougue du feu soit avec vous.

- Je vous en remercie, grande prêtresse. Votre hospitalité est des plus agréables d'après ce que j'ai pu en voir. Au début, je ne venais que par curiosité, on dit que votre temple n'était rien, il y a six ans, mais qu'il est devenu ce qu'il est grâce à vous.

- La grande prêtresse vous remercie de vos louages, mais vous demande si quelle est l'autre raison de votre visite.

Le visage du daimyo se contracta devant moi et il montra l'homme que j'avais privé de sa main.

- Cet homme affirme que vous avez vaincu les onze ninja qui l'accompagnaient.

- La grande prêtresse confirme vos dires, mais elle demande si vous connaissez l'entièreté des faits.

- Je connais l'entièreté des faits,, ne vous en inquiétez pas, grande prêtresse. Je sais que mes hommes étaient en tort. Mais je me dois de vous demander une contrepartie. J'ai été affecté par la perte de ces hommes. Je veux que leur perte soit compensée. Pour cela vous avez deux choix. Le premier est simple, mais je ne pense pas que vous allez le choisir : vous me donnez purement et simplement le temple. Dans ce cas, je pourrais en faire ce que je désire. Le deuxième choix vous conviendras sans doute plus : vous avez été capable de battre onze des très bon ninja que j'avais réussi à enrôler dans ma garde. Je souhaite donc vous faire venir à mes côtés afin d'assurer ma protection. Qu'en pensez-vous ?

Voyant que je fronçais les sourcils, mais ne répondais pas, il reprit quelques secondes plus tard.

- Si vous acceptez la seconde proposition, j'accorderais ma protection au temple du feu. Quiconque s'en prendra à lui s'en prendra à moi.

Il n'y avait plus à réfléchir. Au fil du temps passé ici, j'avais réalisé plusieurs choses. Le daimyo avait un pouvoir incommensurable sur son pays, et les moines en dépendaient beaucoup. De plus, je m'étais grandement attachée à eux et je ne souhaitais pas qu'ils meurent.

- Jeune moine, tu peux cesser de traduire. Je sais ce que j'ai à faire maintenant.

Le concerné me fixa d'un air surpris et choqué au moment où je pris la parole.

- Daimyo du pays du feu, j'accepte ta proposition. Mais j'ai deux condition et elles sont simple. Je me ferais passer pour une prêtresse. Je ne souhaite pas encore m'afficher devant tout le monde comme une ninja. De plus, je veux, lorsque je le désirerais quitter ton service afin de retourner là où je le désirerais. Cela te convient-il ?

Le visage de mon interlocuteur se ferma quelques secondes.

- Oui. Mais uniquement si il commence maintenant.

Je hochai la tête et me levai.

- Dans ce cas, je fais mes adieux aux moines du temple du feu et nous pouvons y aller.

- Vous ne préparez pas vos affaires ?

Un sourire triste marqua mon visage.

- Je suis ninja. Mes affaires sont toujours prêtes. Quoi qu'il se passe, je dois être prête à faire face. Toujours. Et à tout.  

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 01, 2022 ⏰

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La fille d'IndraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant