Pdv Hisoka :
Je ne savais plus quoi faire. Gon, depuis quelques temps,m'intéressait moins. Il parcourait le monde avec Killua, son ami de toujours, ainsi que la petite sœur de ce dernier (Elle avait attirée mon attention, mais je n'osais pas m'en approcher en raison de ses mystérieux pouvoirs et de sa « Garde rapprochée »).
Ces trois jouets là n'étaient donc pas utilisables...
Quand à Kuroro et la brigade, je ne les avais pas croisés depuis plus de trois mois, et, honnêtement, je commençais à franchement m'emmerder chez moi.
Je vais prendre un verre dans mon placard, et m'étale disgracieusement sur le canapé, tel un splendide cafard écrasé par une camionnette blanche. Dans un effort surhumain, je tends le bras pour attraper la bouteille de vodka sur ma table basse ; dans la seconde qui suit, j'ai oublié que je me suis pris un verre et porte le goulot de la bouteille à ma bouche, buvant le liquide doré à grandes gorgées.
Depuis qu'Illumi est parti, tout me paraît morne et ma vie est devenue étrangement... Calme.
Comme si ce jouet – de loin et de façon certaine toujours mon préféré – avait eu ne serait-ce qu'un tout petit peu d'importance pour moi.
C'est impossible, évidemment. Je suis Hisoka, après tout, pas le type de gars qui est capable de s'attacher à quelqu'un.
Encore moins à ce hareng décédé. Merde... Maintenant qu'il l'est vraiment, je peux plus l'appeler comme ça, c'est déplacé... Et puis en fait, peu importe, je m'en fous.
Peut-être qu'il me manque... J'aimais bien passer du temps avec lui de temps en temps, et il était sûrement aussi fou que moi. Et très fort, c'est indéniable.
Enfin... Je n'avais pas envie de le combattre, lui, malgré son niveau. Je n'ai jamais compris pourquoi, mais c'était comme ça, mon intérêt à son égard ne provenait pas du désir, d'habitude si hardant, de me battre.
Il n'empêche, je n'arrive toujours pas à comprendre comment il est mort. Sa famille a refusé de donner la moindre information à ce sujet... On ignore qui l'a tué, comment, où, pourquoi... Et on nous a interdit de voir son corps.
Cela dit, c'est normal dans les familles d'assassins de refuser aux proches la vue du cadavre de la victime, et ce pour trois raisons,presque des règles chez eux :
-Un assassin n'a pas d'amis ou de proches en dehors de sa famille, et dans la mesure ou la famille ne devient pas un dérangement ou une distraction dans le travail ;
-Le corps de l'assassin, ce n'est plus lui, il a l'apparence d'une personne ordinaire ce qui ne le représente absolument pas ;
-Mourir est considéré comme la pire honte dans ce milieu. Cela montre que lors de ses derniers instants, le tueur a été faible, ce qui est indigne de lui et de sa famille.
Illumi était décédé, et on ne pouvait rien y faire. Jouet favori ou non, assassin ou non... Attirant, incroyablement sexy et terriblement beau ou non.
D'accord, peut-être que j'ai une légère attirance envers lui. En même temps, il y a de quoi... C'est certainement génétique dans cette famille.
Ils sont tous incroyablement beaux, au point que ça en devient terrifiant. A part Milluki. Même Zéno est encore bien préservé, et je suis sûr que si ce n'était pas un tueur en série avide d'argent beaucoup de femmes et d'hommes serraient à ses pieds.
Mais bon... Il n'a pas besoin de ça pour mettre les gens à genoux en fait,morts ou non.
Bref, ça fait deux ans que Blanche-Neige est trépassé, et je me fais clairement bien chier.
Oui, j'appelais Illumi Blanche-Neige avant, ça l'énervait. Quand j'étais à la brigade, j'avais dressé un tableau et passé une journée entière à expliquer le pourquoi du comment Illumi était Blanche-Neige. Il se sont tous mis à l'appeler White-Dick (Parce que son nom de famille est Zoldyck, et qu'il est blanc comme un cul, - comme blanche neige - donc c'est évident que son pénis l'est aussi...) Un jour je vous expliquerai toutes les choses qui font que le poisson frit est la réincarnation de la princesse.
Il ne m'a plus parlé pendant une semaine après... Quel susceptible sérieusement.
Ça y est, je repense à lui. Comme tous les soirs, il m'obsède et j'ai envie de le voir. Putain... Je suis vraiment pas possible. Peut-être que si je suis bourré, il ne me manquera pas...
-Dire que j'aurais jamais l'occasion de coucher avec lui, je lâche avec amertume.
J'espère que tu es content, princesse. Tu es la seule personne que je n'ai jamais eu la possibilité d'avoir dans mes draps.
Je soupire, et ramène la bouteille à mes lèvres pour la finir. Oui, elle était pleine. Oui, je viens de finir une bouteille entière de vodka en une quinzaine de minutes, et qui plus est tout seul. Et pour finir, oui, je vais être sacrément bourré et je vais passer ma journée de demain à regretter vu la gueule de bois que je vais avoir si je continue comme ça.
Je souffle à nouveau, et balance ma tête en arrière. J'ai été seul toute ma vie, sans amis, et ça ne m'a jamais dérangé jusque là. Mais Illumi était comme... Le seul vrai ami que j'ai eu.
Je ne l'admettrai jamais à haute de voix, mais je l'aimais beaucoup. C'était mon jouet favori, le seul qui le savait parfaitement et qui malgré tout acceptait d'en être un.
Comme si... Comme si il m'acceptait complètement tel que j'étais, et qu'avoir quelqu'un avec qui passer le temps, faire des missions et parler en cas de besoin lui suffisait, sans que ce qu'elle pensait de lui ai une quelconque importance.
Je pense que lui aussi, il n'avait jamais eu d'amis avant moi.
C'était une amitié avec des intérêts, je ne peux pas le nier... Il se servait de l'argent que je récoltais lors de mes combats, car je n'en avais aucune utilité. On s'aidaient quotidiennement, que ce soit moi dans ses missions d'assassinat ou ses essais pour ramener son frère chez lui, ou lui lorsque que je voulais retrouver des combattants qui m'avaient plu pour les battre - à nouveau - ou traquer Gon, un peu comme si j'étais son ombre maléfique.
Mais on n'avait jamais connu « l'amitié » avant, alors c'est comme ça qu'on faisait. J'aimais ça. Rester avec lui, tuer des gens à ses côtés,l'admirer en tant qu'assassin autant qu'en tant que personne.
Alors, maintenant que j'ai goûté au plaisir d'avoir Illumi à mes côtés, et comme ami fidèle... J'ai la sensation que plus rien ne sera comme avant. Avant Illumi.
C'est comme si je me faisais dévorer de l'intérieur, constamment, et que j'avais un tel besoin de sa présence que personne d'autre ne pourrait le combler. J'ai besoin de lui pour vivre, c'est mon oxygène. Alors en être privé depuis déjà deux années, c'est comme si j'étais l'incarnation d'Orphée, et que j'étais condamné à ne jamais revoir mon Eurydice à cause de mes erreurs.
Illumi est parti. Et je ne pourrai plus jamais profiter de l'amitié. Pas avec quelqu'un d'autre. Pas sans lui. Il m'a laissé, avec pour seul moyen de combler ma solitude les souvenirs qui m'animent aujourd'hui encore...