2) Un léger problème

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C'est un matin comme les autres, je me réveille, descends les escaliers et salut toute ma famille avant de m'installer pour manger.

Depuis que Tìo Bruno est revenu, il est assis en face de moi. Plutôt dérangeant, quant on sait comment je l'avais décrit avant. La description parfaite du méchant dans les films. Enfin dorénavant, c'est du passé, le léger malaise qui c'était installé entre nous c'est évaporé.

Lors du repas, Antonio parle de son futur, comme quoi il aimerait voyager pour rencontrer le plus d'animaux possible. Malheureusement, Abuela lui rappelle qu'il faut aider le village avant nos envies.

En parlant d'aides, je devrais retourner voir la jeune fille sans nom d'hier. Je ne sais pas pourquoi, mais elle est différente des autres. J'irais acheter des fleurs, au lieu d'aller en demander à Isabela. Ce serait, beaucoup plus charmant.

Je termine mon déjeuné en vitesse et part sous les regards intrigués du restes de ma famille.

- Camilo ! Attends ! je me retourne pour avoir une Mirabel au sourire chaleureux devant moi.

- Oui ? Un problème ?

- Où vas tu comme ça ? Tu as rencontré quelqu'un hier soir ? me demanda-t elle subitement.

Je n'ai pas l'habitude que Mirabel me pose ce genre de questions. Certes, on a le même âge et on s'apprécie beaucoup. Mais le plus souvent, c'est Dolorès qui me pose des questions comme ça.

Je décide de répondre au tac au tac avec une vielle excuse :

- Hum, non pas spécialement. Je veux juste aider les habitants.

- Ah- ! Ça ne te dérange pas si je fais un bout de chemin avec toi ? me demande-t elle gentiment.

- Bien sur que non !

- Super, on y vas ?!

Elle me prends le poncho et me tire à toute allure dehors. Mirabel fredonne une petite chanson. Elle m'a l'air particulièrement heureuse depuis hier. Quelqu'un doit être apparue dans sa vie pour qu'elle est un si beau sourire !

Elle s'arrête tout d'un coup et je me prends son corps tel le maladroit que je suis.

- Bon. je te laisse !! A plus dans le bus !

... A plus dans le bus ? Ok, là je peux confirmer qu'elle aime quelqu'un.
Mais qui, c'est encore un mystère !

Je me dirige vers la fleuriste du coin, elle me conseille de prendre des fleurs assez claires et aux couleurs de l'été. Je décide de prendre un mélange entre des sparaxis élégant rouges et oranges et des sparaxis bulbifera blanches.Je remercie la fleuriste en la payant et je m'éloigne du village en me transformant en un habitant.

Une fois arrivé devant la maison, je prends une profonde inspiration. Je tiens fermement le bouquet de fleurs. Je passe le petit portail orangé, et toque à la porte.

Aucune réponse.

Elle ne doit pas être là. Où ne veux juste pas me voir. Je dépose le bouquet de fleur sur le palier de la porte toquant une dernière fois, puis me dirige dégoûté vers la sortie.

C'est alors, que j'entends un léger bruit de porte grinçant qui s'ouvre. Je me retourne vivement pour regarder.

C'était elle, le bouquet en main. Une robe verte sapin à manches courte qui tombe plus bas que ses genoux.

Elle me fait un doux sourire, je pensais qu'elle allait m'inviter à rentrer, mais elle commence tout doucement à refermer la porte.

Je ne sais pas pourquoi, je ne veux pas la voire seule. Je me précipite alors vers la porte d'entrée, calant mon pied avant qu'elle ne soit fermée.

Je l'ouvre doucement, et la fixe de mes yeux marron.

- Laissez-moi entrer, s'il vous plaît.

Elle me regarde perplexe, je lui fait une mine boudeuse. Elle ouvre la bouche...puis la referme, et décide de prendre enfin la parole.

- Donnez-moi une raison, pour laquelle je devrais vous laisser rentrer. dit-elle, d'une voix délicate.

- Figurez-vous que j'en ai deux !

Elle lève l'arcade sourcilière droit et m'affiche un visage surpris. Je ris intérieurement face à cette petite tête.

- Première raison, je vous ai offert un bouquet de fleurs ! Et deuxièmement, repris-je plus calmement, Je suis un Madrigal et un Madrigal doit toujours aider les autres.

Ça y est, je crois que je l'ai perdue. Elle ne réagit pas, et pendant quelques secondes nous restons là, pendant que je regard autour de nous son petit jardin, elle semble réfléchir. Elle reprît finalement la parole.

- Un Madrigal ? C'est un titre de noblesse ou bien une famille connue ?

...

Elle ne nous connaît pas. La fantastique famille Madrigal est pourtant présente partout dans le village. Les gens parlent de nous tout les jours. Comment ne peut-elle pas nous connaître ?

A y réfléchir...si elle ne nous connaît pas, elle pourrait connaître Camilo.

Juste Camilo, et elle pourra me dire qui est ce Camilo.

Non, il vaudriez mieux lui dire la vérité.
Mais en soit, ce n'est pas un mensonge de dire que c'est une famille qui aide les autres villageois...si ?

De toute façon, qui va le savoir que j'ai menti, Dolorès ?! Et puis, ça me fera du bien, de compter sur quelqu'un qui me vois normalement...sans mes défauts.
Je suppose que ça ne peut qu'être que bénéfique pour moi !

- Oui, c'est une famille qui aide très souvent le village. Je suis Camilo et vous ?

- Oh- euh bien, moi c'est Oriane, vous pouvez me tutoyer. me réponds-elle, alors qu'une mèche de ses cheveux blond tombe de son oreilles.

Elle m'invite à rentrer, en me chuchotant « seulement un quart d'heure » j'hoche la tête, une fois arrivé dans le salon en compagnie d'Oriane, je m'assoie sur un canapé rouge bordeaux.

Elle dépose délicatement le bouquet sur la petite table basse. Je commence alors à prendre la parole.

- Tu ne sors pas de chez toi. C'est bizarre, non ?

Elle se met en tailleur et détourne la tête. Je ne sais pas quoi faire.
Est-ce que ma question était trop...personnelle ? Je m'en voudrais si c'était le cas.

- Non, ce n'est pas bizarre. Je n'aime pas trop les gens.

- Même les enfants ?! dis-je sur un ton humoristique, pour essayer de détendre l'atmosphère.

- Ahah ! Ça dépend des gosses !

Son rire est incroyablement mignon. Je pense que je vais bien m'entendre avec elle !

- Mais, tu viendrais si il y avait une fête au village ?

- C'est à voir...

Son visage se referme un peu plus et elle tripote ses mains nerveusement.

- Pourquoi ?

Aucune réponse.

Je risque peut être le gros lot de parler de ça. Personne ne doit la connaître au village. Elle semble mal à l'aise, ça me déplaît fortement...

Tout ça a cause de moi.

C'est ma faute. Je suis inutile.
« Pourquoi ? » C'est une question qui peut détruire ? Je ne suis qu'un abruti.

Elle finit par me répondre cinq minutes après ma question.

- J'ai un peu peur des gens. Et puis...

Elle marque une pause, je redoute le pire. Elle se fait harceler, sa famille l'a renié, ses parents son malade, elle a perdu un proche récemment ?

- ...J'ai un copain.

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Fin du 2ème chapitre ! J'espère que vous l'avez apprécié.

Voilà, c'est tout ! Bye, à une prochaine fois !

À Travers tes yeux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant