Chapitre 8

159 5 7
                                    

(Fili)

Il était tard lorsque la porte fut finalement barricadée. Nous étions tous fatigués, tous épuisés. Tous se demandaient ce qui arrivait à Thorïn, tous se demandaient pourquoi il agissait ainsi, pourquoi il était si rude, si méchant et si différent. Chacun avait ses propres théories, mais Kili et moi savions que Kara avait raison. Sa théorie était étrange, mais j'avais l'impression qu'elle savait quelque chose que nous ne savions pas. Mon frère aussi avait cette sensation, la sensation qu'elle nous cachait quelque chose. Mais malgré nos recherches pour la trouver et lui demander des explications, nous n'arrivâmes à rien. Elle était introuvable. Nous avions l'impression qu'elle nous évitait, qu'elle ne voulait pas être trouvée et qu'elle ne voulait pas nous donner d'explications.

Nous ne la vîmes pas non plus le lendemain matin. Je commençais à être inquiet, est-ce que Thorïn avait quelque chose à voir avec sa disparition? Est-ce qu'il l'avait jetée hors du royaume? Je chassais ces idées de mes pensées, tentant de me convaincre que jamais mon oncle ne ferait une chose pareille. Pourtant, avec les derniers évènements, je savais pertinemment qu'il pourrait le faire, qu'il en serait capable. Je ne faisais que me mentir à moi-même.

-Venez, ordonna sèchement Thorïn, me faisant sursauter alors que j'aiguisais distraitement la lame d'une lance.

Alors que nous grimpions les escaliers qui menaient au sommet de la porte barricadée, j'aperçus Kara à moitié cachée non-loin de la porte. J'espérais silencieusement que Thorïn ne l'avait pas vu en montant ici, sinon elle pourrait avoir des ennuis.

Je détournai mon regard de ma cousine et continuait de monter les escaliers, espérant que personne d'autre ne l'ai remarquée. Lorsque j'arrivais au sommet du mur, je vis ce pourquoi Thorïn nous avait fait monter ici, il y avait des centaines, peut-être même des milliers de soldats elfiques qui se tenaient un peu partout dans Dale.

-Je vous salue Thorïn, fils de Thrain, s'exclama Bard qui venait d'arriver devant la montagne à cheval. C'est une joie inespérée de vous trouver en vie.

-Pourquoi venez-vous aux portes du roi sous la montagne armé pour la guerre? demanda froidement mon oncle, ignorant les précédentes paroles de Bard.

-Pourquoi le roi sous la montagne se retranche-t-il comme un voleur dans son antre? renchérit l'homme sur le même ton.

-Peut-être est-ce parce que je m'attends à ce qu'on me vole, répondit Thorïn d'une voix forte.

-Seigneur, nous ne sommes pas venus vous voler, mais chercher un accord équitable. Ne voulez-vous pas en parler?

Mon oncle hésita quelques instants puis lui fit un léger signe de tête. Thorïn descendit les escaliers et Bard s'approcha du mur pour pouvoir lui parler. Mon oncle chuchota quelques mots à un corbeau avant de le laisser s'envoler. Je ne savais pas ce qu'il avait dit, ni pour qui ce message était destiné.

Nous descendîmes tous les escaliers silencieusement pour pouvoir écouter la conversation entre Thorïn et Bard. Je tentais discrètement d'apercevoir Kara, mais je ne la vis pas. Elle s'était probablement mieux cachée en voyant son père descendre les escaliers.

-Je vous écoute, commença Thorïn.

Je me concentrai sur la conversation, me promettant de trouver Kara plus tard.

-Au nom du peuple de Lacville, je vous demande de tenir votre promesse, de donner une part du trésor à ces gens pour qu'ils puissent reconstruire leur vie.

-Je ne traite avec personne quand une troupe armée se tient devant ma porte.

-Cette troupe armée attaquera la montagne si nous ne trouvons pas un arrangement, rétorqua l'homme.

La fille d'un roi - Tome 1 - La compagnie de ThorinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant