Chapitre 2

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 (Fili)

Suite à l'évanouissement de Kara, je dus, en plus de tenir les orques à distance de notre tonneau, faire en sorte que Kara ne se noie pas. D'énormes vagues venaient frapper notre semblant d'embarcation, le déstabilisant dans les rapides. La tâche était ardue compte tenue de Kara évanouie dans mes bras, des flèches des orques qui n'avaient cures de siffler à quelques centimètres de nos têtes, des rapides et du tonneau que je devais sans cesse rééquilibrer.

Je ne cessais de jeter des regards à Kili. Les grimaces de douleurs qu'il faisait ne m'inquiétaient que d'avantage. J'avais peur qu'il perde connaissance dans ces rapides. Si cela arrivait, il allait se noyer.

Pourtant, après plusieurs minutes, lorsque les eaux devinrent plus calmes, je pus voir qu'il était conscient. Souffrant, mais conscient.

-Rien derrière nous? cria Thorïn.

-Rien que je puisse voir, répondit Balïn.

-Je pense qu'on a semé les orques, dit Bofur en regardant autour de nous.

-Pas pour longtemps, nous ne sommes plus dans le courant. Tout le monde regagne la rive, ordonna Thorïn.

Je ramai du mieux que je pus en soutenant Kara, puis je la fis glisser hors du tonneau. Elle reprit connaissance et à chaque seconde, une grimace prenait place sur son visage.

(Thorïn)

Dès que je sortis de mon tonneau, je me précipitai vers Kara. Faible, elle tenta de se lever, mais je poussai doucement son épaule valide vers le sol, l'obligeant à rester couchée.

-Je n'ai pas mal, je peux me lever, grogna-t-elle.

Je soupirai devant son entêtement, mais ne dis rien. Fili aida ma fille à se lever et se hâta de rejoindre Oïn, le seul guérisseur de la compagnie, pour qu'il inspecte sa blessure.

-Les orques vont nous rattraper, c'est clair comme du cristal. Et nous n'avons pas d'arme pour nous défendre, rétorqua Dwalïn à Bilbon, ce qui attira mon attention.

-Bandez la jambe de Kili et l'épaule de Kara, je vous laisse deux minutes.

Je jetai un coup d'œil à la compagnie, tous s'activaient pour, bientôt, reprendre la route vers Erebor. Oïn bandait l'épaule de Kara. Fili et Bofur tentaient de voir la blessure de Kili, qui, lui, la cachait, ne voulant pas la pitié des autres et être considéré comme un fardeau. Tous les autres tordaient, tant bien que mal, leurs vêtements sans les retirer, la brise était fraîche, presque froide, due à l'hiver qui approchait.

Ori s'approcha de la rivière, retira l'une de ses bottes et vida l'eau qui s'y trouvait. Alors, qu'il regardait l'eau s'écouler de sa chaussure, une ombre le recouvrit. Je tournai ma tête vers la source de cet ombrage soudain. C'était un homme. Sous un long manteau brunâtre, qui commençait à se décolorer, il portait une vieille tunique de la même couleur déchirée et recousue à plusieurs endroits. Son visage semblait sévère, ses cheveux noirs, parsemés de gris çà et là, tombaient sur ses épaules. Il menaçait Ori avec un grand arc noir armé d'une flèche.

Dwalïn réagit avant moi. Il se saisit d'un long bâton sur le sol et fit face à l'archer en se mettant devant le jeune nain. L'homme lâcha sa flèche, qui alla se ficher dans le centre de la branche. Kili, toujours assis sur le sol, prit une pierre et s'apprêta à la lancer sur l'archer, qui, à ma grande surprise avait déjà armé son arc d'une seconde flèche, mais ce dernier le vit et il décocha la flèche. Celle-ci heurta l'arme de Kili et la roche vola quelques mètres plus loin.

-Refaites ça et vous êtes mort.

Personne n'osait bouger. J'étais sur le point de parler, mais Balïn leva ses mains et dit :

La fille d'un roi - Tome 1 - La compagnie de ThorinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant