Chapitre 3

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(Kara)

Les bâtiments semblaient flotter et semblaient empilés les uns au-dessus des autres. L'eau, entre les rangées de maisons, faisait office de route. Les habitations étaient courbées, sales et démunies. La pauvreté régnait dans cette ville, il n'y avait aucun doute.

Alors que nous nous approchions de la herse qui bloquait l'accès à la ville, une voix s'éleva à notre égard.

-Halte! Contrôle de marchandise! Documents s'il-vous-plait!

Un homme, plutôt petit, sortit d'un bâtiment à notre droite. Il portait un vieux manteau d'un bleu délavé et un chapeau brun était écrasé sur ses cheveux longs et grisonnants.

-Oh! c'est toi Bard!

-Bonjour Percy, répondit l'interpellé.

-Quelque chose à déclarer?

J'eus, un instant durant, peur que Bard ne nous dénonce à cet homme qu'il semblait connaître. Ma crainte ne fut que de courte durée.

-Rien, sinon que je suis gelé, fatigué et pressé de rentrer, assura Bard en donnant les documents que Percy lui avait réclamés plus tôt.

-Ah, tout comme moi, dit l'autre en prenant les papiers.

Il se retourna vers moi avec un regard curieux, mais continua de parler à Bard.

-Qui est-ce?

Bard se retourna vers moi avec un regard semi alarmé, semi alarmant.

-Une amie qui veut visiter Lacville.

L'homme se dirigea vers le bâtiment d'où il était sorti sans plus s'intéresser à moi. Il en ressortit quelques secondes plus tard et tendit les documents à Bard.

-Et voilà, tout est en ordre.

Bard s'apprêtait à les reprendre, mais un homme, dont l'hygiène laissait à désirer, les saisit avant.

-Oh non, voyons, voyons, dit-il.

Il avait une démarche d'olibrius. Un chapeau couvrait ses cheveux noirs, longs et gras et son échine courbée transparaissait à travers son manteau vert foncé. Il n'avait qu'un seul et long sourcil, ce qui rendait son visage encore plus laid qu'il ne l'était déjà.

-Chargement de tonneaux vides, venant du royaume des forêts. Seulement, ils ne sont pas vides. N'est-ce pas Bard?

Je retins une grimace de dégoût lorsqu'il s'approcha de Bard, qui faisait bien une tête de plus.

-Si je me souviens bien, tu es enregistré en tant que batelier...

L'homme prit un poisson dans un tonneau, dévoilant une partie du visage de Bombur et le pointa vers le contrebandier.

-... pas en tant que pêcheur.

-Ce ne sont pas vos affaires, répliqua Bard.

Le turpide eut un petit sourire malicieux.

-Faux. Ce sont les affaires du maître, et donc se sont aussi mes affaires.

-Oh, voyons Alfrid, un peu de cœur, il faut que les gens mangent, dit Bard en faisant un signe de tête vers les habitations.

-Ces poissons sont illégaux, s'exclama Alfrid en jetant le poisson dans l'eau. Videz les tonneaux par-dessus bord.

-Vous avez entendu! Dans le canal! s'exclama un autre homme aux gardes qui semblait être leur chef.

Bard les regarda avec un regard alarmé, il se tourna vers moi avec un regard désolé. Je me mis à paniquer, s'ils trouvaient les nains dans les tonneaux, tentant de s'infiltrer dans la ville, je ne donnais pas cher de notre peau.

La fille d'un roi - Tome 1 - La compagnie de ThorinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant