ADRENALINA

8| ᴅᴏᴜx ᴄʜᴇᴢ-ꜱᴏɪ

Précédemment dans ADRENALINA :
Le pneu de la voiture de Marco est touché alors que leurs poursuivants sont obligés de s'arrêter. Ils sont bloqués sur un parking vide..

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Je serre les dents quand l'ascenseur emet sa note caractérisitque en atteignant le sommet de l'immeuble. Les portes s'ouvrent en silence sur l'appartement plongé dans la pénombre et je reste immobile un instant, aux aguets.

Je retiens ma respiration quand je trébuche légèrement en m'avançant. Il n'y a pas un son dans l'appartement, et le bruit que j'ai fait résonne d'autant plus. Pourtant, rien ne bouge, et je continue mon épopée. Je dépose dans le vestibule mes talons que j'avais enlevé dans le hall. Je ne sais pas pourquoi je me fatigue autant pour ne pas faire de bruit, je suppose qu'on ne pourra pas dire que je n'ai pas essayé...

Il est presque sept heures du matin d'après l'écran de mon téléphone. Je suis à peu près certaine que mes parents sont rentrés du ball, duquel je me suis échappée sous prétexte de me sentir mal. Il est assez peu probable qu'ils n'aient pas remarqué mon absence, et je n'ai qu'à prier pour qu'ils soient allés se coucher. Peut-être qu'une bonne nuit de sommeil suffira à les faire passer à autre chose... ouais. Dans tous les cas, il va falloir que j'improvise quelque chose. Je me vois mal leur expliquer qu'après avoir failli replonger dans la consommation de drogue dans le club auquel je me suis rendue, j'ai fini dans une voiture avec un inconnu pendant que mon ami gérait ses affaires de dealer, puis que la situation a dégénéré en course-poursuite durant laquelle de nombreux coups de feu ont été échangés... sans parler de la suite.

Nous sommes restés presque deux heures sur le parking, avec Marco qui passait des coups de fil incessants et Swann qui apportait son aide sous la forme de commentaires inutiles et de nicotine. J'ai compris que mon ancien dealer ne contactait pas un garage officiel, mais plutôt des connaissances.

- Je vais appeler August, il me doit un service, a-t-il lancé après deux conversations téléphoniques infructueuses.

D'un autre côté je ne suis pas certaine que ses appels précédents étaient dédiés à nous trouver une voiture. Il élevait un peu trop le ton pour quelqu'un qui parle de pneus.

Pour changer, Swann a ricané.

- August? On est sauvés.

Ce serait difficile de mettre plus de sarcasme dans une seule phrase. Marco n'a envoyé qu'un coup d'oeil vers son compagnon, mais son regard n'était pas particulièrement menaçant. Encore une fois, il avait principalement l'air lassé. Son attention a ensuité dérivé dans ma direction, sur mes cheveux qui gouttaient sur mes épaules, et ma robe collée à ma peau.

- Je vais lui demander de nous ramener des habits secs au passage.

Il était revenu vers la voiture juste après son appel précédent seulement pour me voir trempée de la tête aux pieds en train de discuter - me disputer - avec Swann. Je tiens à dire que malgré tout son regard glissait régulièrement sur mes courbes que mes habits ne cachaient plus, même s'il faisait beaucoup d'effrots pour paraître indifférent. C'est ma victoire personnelle de la soirée - lui prouver que sous son épaisse couche de sarcasme il n'est qu'un homme comme tous les autres.

Toutefois cette victoire m'aura valu de perdre toute la chaleur que j'avais réussi à récupérer grâce à la climatisation de la voiture et à l'adrenaline, et je faisais de mon mieux pour ne pas trop claquer des dents. Le moindre courant d'air suffisait à m'arracher des frissons, au point que Marco a eu pitié de moi.