Brulure 8

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-NON ! Criais-je en me levant de ma chaise, ne lui faites rien !

Les Blood qui tenaient Harry et Justin tournèrent immédiatement leur tête vers moi. Je ne devais pas détourner la tête. Pas cette fois-si. Même si Harry m'avait fait du mal je ne pouvais le laisser partir. Après tout il était le frère de Chuck. Je me tournais vers Ava Paige.

-S'il te plait! La suppliais-je, dis-leur d'arrêter ça!

-Je croyais qu'il t'avait fait du mal et que tu ne voulais plus les voir, contrecarra Ava Paige.

Elle n'avait pas totalement tort, je leur en voulait un peu, mais je n'arrivais pas à me résigner à les laisser les emmener. Justin avait essayé de me sauver et Harry était le frère de Chuck. Comment pouvais-je, véritablement, leur en vouloir ?

Peut-être que c'était cela ma véritable faiblesse : mon incapacité à être vindicative.

Je lançais un regard rempli de supplication à l'intention d'Ava Paige, Est-ce qu'un jour l'on pourrait se comprendre ? J'en doutais fortement.

-Je t'en prie Ava ! Ne leur fais rien ! Ils voulaient simplement avoir une autre vie que celle qu'on leur offrait! Est-ce un crime de refuser de vivre dans ce monde pourri jusqu'à la moelle?

-Je crois savoir que tu as également se désir Anna... Pourtant, tu n'es pas prête à tuer quelqu'un pour atteindre tes objectifs, non ?

Je savais bien évidemment ce qu'elle essayait de faire : de l'auto-persuasion, elle tentait de me mettre ses idées dans ma tête. Voilà pourquoi je ne pourrais jamais l'aimer ni la considérée comme une mère malgré le fait qu'elle m'ait élevée.

-Dis-moi, Anna, si j'accepte de les laisser vivre, qu'aurais-je de toi en retour ? Demanda Ava Paige.

-Je ne pense pas vraiment que tu sois en position de vouloir quoi que ce soit de moi ! Vu sur quoi tu as fermé les yeux !

-Donc si je les relâche tu accepteras de fermer les yeux sur cette affaire ? Bien évidemment les closes qui avaient été faites avant sont tout de même prises en compte. Alors, qu'en penses-tu ?

Je me mordis la lèvre inférieure, elle me connaissait bien cette sorcière. Elle savait qu'en m'accordant plus que ce que je ne demandais elle me forçait à ressentir de la gêne. Dans ce cas-là elle savait que je me laisserais beaucoup plus facilement faire. Être manipulée, était-ce celà mon destin ? Jusqu'à la fin ?

Je me mordis la lèvre inférieure.

-Très bien... Répondis-je en regardant Harry dans les yeux.

Ava esquissa un sourire en coin, elle savait qu'elle avait gagné.

-Lâchez-les, ordonna-t-elle en reprenant son air glacial.

Les Bloods ne firent pas un pli et relâchèrent immédiatement leur prise sur Justin et Harry. Je jetais un coup d'oeil à Gally, il croisa mon regard. Ses bras étaient croisés sur sa poitrine et il semblait impassible, pourtant je sentais chacun de ses muscles tendues à l'extrême. Malgré son visage disgracieux en ce moment il était magnifique.

Je lui sourie et il détourna le regard, semblant gêné, il était comme ça depuis que nous nous étions revu, je ne comprenais pas du tout pourquoi... Auparavant il n'avait jamais été aussi gêné de me regarder.

Je me souvenais de ces nuits, où, trop effrayer pour dormir il me rejoignait et nous dormions ensemble comme un frère et une soeur. Thomas et moi n'avons jamais été aussi proches que je l'aurais voulu, j'aimais de tout mon coeur Thomas, mais avoir des sentiments et les montrer était deux choses bien différentes. Et il fallait croire que Thomas et moi ne savions point exploiter les deux.

Je baissais la tête vers le sol pour essayer de refouler les larmes qui commençaient à affluer.

Thomas... Malgré tout ce que l'on pourrait penser de lui il n'est pas dénué de sentiments, je le sais. C'est mon frère, nous sommes reliés par le sang et quoi qu'il advienne il sera à jamais mon frère et moi sa soeur.

Je relevais la tête vers Ava Paige, mes larmes étaient retournées de là où elles venaient. Cette dernière affichait toujours son regard autoritaire. Si j'avais pu avoir une mère normale. Est-ce qu'elle aurait été comme Paige ?

La suite des évènements m'échappa presque.

Harry et Justin furent conduit dans une salle d'interrogatoire où on allait leur triturer la cervelle pour qu'ils ne recommencent pas .

Gally m'emmena dans ma nouvelle chambre qui ressemblait plus à celle d'un étudiant fraichement sortit du lycée que celle de la cobaye que j'étais.

Elle était spacieuse, avait une table à manger coller à un mur face auquel l'unique chaise semblait avoir une discussion formelle avec son voisin tellement elle semblait raide, un lit double aussi blanc que l'était la blouse que portait en permanence ma tutrice légale, un bureau métallique avec une lampe de la même matière trônait à sa droite, une lumière blanche éclairait la pièce comme dans un hôpital. Une salle de bain comportant une douche, un lavabo, des toilettes et un miroir entier composait cette pièce.

Voila donc dans quoi j'allais terminer ma vie donc...

Je regardais Gally, il inspectait lui aussi la pièce, se demandant sans aucun doute pourquoi il m'avait emmené là. En matière d'atmosphère celle-ci n'avait rien à envié à mon ancienne, cette salle avait comme une sorte de déguisement mal taillé, ayant quelques déchirures par lesquels on pouvait voir une peau disgracieuse.

-Tu veux aller voir Chuck? Me demanda soudainement Gally.

J'hochais de la tête, Gally ferma la porte derrière lui et me tendit une carte magnétique.

-Pour que tu puisse entrer et sortir à ta guise, tu seras la seule à en avoir une.

Je prie l'objet qu'il me tendait, Gally était si gentil et attentionné, je levais la tête vers lui et lui souriais. Avant de monter sur la pointe des pieds et l'embrasser sur la joue. Sa barbe naissante me piqua les lèvres, je me reculais et portait ma main à mes lèvres, elle me piquait vraiment.

Et sans que je ne me rende compte de quelque chose des bras m'enlaçaient fermement me maintenant contre un torse puissant. Mes bras, repliés, étaient la seule chose qui me séparait encore un peu du corps de Gally.

Je voulus l'enlacer à mon tour, mais j'en fut incapable, mes larmes affluèrent d'un seul coup, et j'explosais en larmes dans ses bras, je serras son tee-shirt de toutes mes forces.

Il avait toujours été le seul à pouvoir me faire exprimer mes sentiments ainsi. Personne n'avait jamais réussie à les lâcher comme il arrivait à le faire.

Personne.

Même pas Newt.



La terre Brûlée d'AnnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant