Breathing next to you

Retour au bercail

Le voyage se passe dans un lourd silence. Alexander ne cesse d'imaginer la réaction de Daegan quand ce dernier apprendra qu'il a signé un contrat avec son chiot et l'a amené loin de lui. Les doigts crispés contre sa tablette, ne cessant de se mordre l'intérieur des lèvres, Alexander jette des coups d'œils inquiets en direction de son passager.
Maël de son côté ne tient pas en place. Il est allé chez le coiffeur afin de se rafraîchir, disant adieu à ses cheveux mi-longs pour une coupe plus courte, ce qui le change totalement. L'enfant rebelle des rues est devenu un jeune homme bien vêtu. Après l'accident de Daegan, Maël a commencé la musculation afin de pouvoir se défendre lui-même mais également les gens auxquels il tient. Il n'est plus aussi chétif que lors de son arrivée dans l'appartement du diable. Maël compte bien reprendre où ils en étaient et faire dire à Daegan ses sentiments les plus profonds afin de mettre fin au contrat, quitte à en établir un nouveau. Après tout, il n'est plus à un contrat près.
L'avion se pose, laissant les deux adultes en descendre afin de rejoindre la voiture d'Alexander. Ce dernier conduit d'une lenteur qui rend fou Maël. Ce dernier finit par exploser. Alexander tente de le calmer, sans succès.

« - Qu'on dit les médecins exactement ? Il a perdu la mémoire ?

- Ne rêve pas. Il va bien. Il va être alité encore quelques semaines afin de surveiller son état puis il entamera la rééducation. D'ici deux mois, grand maximum, Daegan pourra sortir.

- Et les affaires reprendront.

- Les affaires ne se sont jamais terminées.

- Tu as fait du bon travail en son absence.

- Pour qui me prends tu ? Je connais les affaires.

- J'ai cru le remarquer. Tu es sournois mais légalement tout est en ordre. La chaîne est en train de se construire et le restaurant prend bien plus d'ampleur que je ne l'aurais cru, le second est ouvert dans la région et démarre d'une façon spectaculaire. Après notre implantation au Danemark, les autres régions du pays voudront un de nos restaurants, tu verras.

- Je suis un bon chef, je sais que mes plats sont succulents. Et j'ai bien formé mes troupes. Ce que j'ai besoin de voir actuellement, c'est un Daegan qui respirer par lui-même.

- Qui essais tu de convaincre ? Tu as tout le monde dans la poche, Maël. Je te connais assez maintenant pour dire que tu caches ton angoisse. Ne t'en fais pas, il va être fière de toi. »

Cependant, Maël n'est pas rassuré pour autant. Il connaît Daegan et ce dernier pourrait piquer une crise n'importe quand. La joie et l'hystérie de le revoir laissent silencieusement place au stress et l'inquiétude.
Pourtant, lorsqu'ils arrivent à l'hôpital, ils tombent sur un homme aux cheveux mi-longs, brun, le regard fatigué. Ses hématomes ont pratiquement disparus. Il lit un magazine, comme s'il ne les avait pas entendu arriver. D'une voix dure qui ne laisse place aux émotions, Daegan leur ordonne d'apporter sa valise.

« - Je veux une valise préparée de mes plus beaux costumes d'ici vingt minutes.

- Bonjour à toi aussi.

- Je n'aurais qu'une semaine ou deux de rééducation, je compte sortir d'ici le plus rapidement possible.

- Daegan...

- Le voyage s'est bien passé ? Vous faites la une des magazines. Félicitations.

- S'il te plaît...

- Que veux-tu que je te dises Maël ? Vous savez tous les deux à quel point ce projet me tient à cœur et vous profitez de ma situation pour prendre les faveurs.