Jusqu'au bout (Dramione)

17 Proches

Blaise restait là, planté dans un coin, à observer les deux individus. Il fallait l'admettre que si on lui avait dit, quatre ans plus tôt, que ces deux personnages si différents s'aimeraient, il aurait ri jusqu'aux larmes. Pourtant aujourd'hui, c'était plus vrai que vrai. Il sourit, en constatant combien son ami avait changé. Pourtant, il savait que leur amour ne serait pas chose facile. Alors le mieux qu'ils pouvaient faire était d'en profiter tant qu'ils le pouvaient. Et les voir, debout, immobiles, à cinq mètres l'un de l'autre l'indignait au plus haut point alors il se décida à y remédier.

- Granger, fit-il en dépassant Drago. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour mais, ravi de te revoir.

- Zabini ? s'étonna Hermione en le remarquant enfin. Tu...

- Oui c'est une longue histoire. Je suis juste venu pour faire joli, mais je vous laisserai tranquille toi et Drago, t'inquiète, taquina-t-il d'un clin d'œil.

Hermione se sentit immédiatement mal à l'aise et se dirigea donc vers le salon. Les deux garçons la suivirent, sans trop savoir quoi faire. Zabini resta en retrait pour prendre la température entre les deux personnages. Il était pour l'instant assez clair qu'ils ne parvenaient pas à communiquer comme ils le devraient, d'après lui. Mais après tout, c'était compréhensible.

- Tu as pu visiter ? demanda un Drago très gauche.

« VISITER ??? VISITER ??? » Blaise n'en croyait pas ses oreilles. Est-ce que Drago venait de lui demander si elle avait visité ? Ce n'était pas un rendez-vous entre agent immobilier et acheteur potentiel ! Son visage se décomposa devant l'attitude si honteuse de son ami.

- Juste le premier, répondit Hermione qui avait retrouvé une timidité enfantine. Et je me suis permise de prendre la chambre au bout. Mais si ça ne va pas je peux...

- C'est parfait, interrompit le métis. Je reste ici, au rez-de-chaussée. Ce n'est pas que mais...

Il se leva et s'éclipsa derrière une porte. Hermione qui ne savait que faire l'imita, et Drago avec elle. Il ne comprenait décidément pas ce qui lui arrivait. Il avait l'impression d'être un préado coincé qui s'apprêtait à avoir sa première petite amie. Mais d'où lui venait cette gêne aussi subite ? Il l'aurait fourrée au fond d'un tiroir volontiers.

- Tu devrais te reposer, proposa le blondinet.

La concernée acquiesça. Elle monta les escaliers pour rejoindre la pièce qu'elle avait baptisée sa chambre. Une fois à l'intérieur, elle soupira en s'affalant sur son lit. C'était certes une chose extraordinaire de retrouver le Serpentard, mais elle avait du mal à se mettre à l'aise, surtout après ce qu'il lui avait dit et même beaucoup plus. Si les disputes, qui avaient été leur lot quotidien depuis bien des années, n'étaient plus à envisager, il restait certain que la communication serait assez difficile.

Elle décida qu'une bonne douche après tout ce temps lui ferait le plus grand bien. Ainsi, elle entra dans la salle de bain qui fut comme un enchantement pour elle. Une magnifique baignoire de style très royal l'occupait, mais aussi une douche très élaborée, ainsi que deux vasques accompagnées d'un grand miroir illuminé par des ampoules tout autour, quelques rangements, et le tout dans une atmosphère apaisante, luxueuse et orientale. La jeune femme qui entendait l'appel de la baignoire n'attendit pas plus longtemps pour la remplir. Plusieurs sels de bain étaient disposés à côté. Elle en choisit senteur rose et une fois que la baignoire fut remplie, elle se déshabilla et attacha ses cheveux en un chignon grotesque au-dessus de sa tête, avant de s'allonger lentement dans le grand bassin de porcelaine.

Une bonne quinzaine de minutes passée dans l'eau chaude de la baignoire, l'ancienne rouge et or se décida enfin à se retirer de ce moment de bien être intense pour s'engouffrer dans la magnifique douche, où elle lava ses cheveux avec le seul shampoing qu'elle avait trouvé. Il avait une odeur si particulièrement délicieuse de menthe fraîche qu'elle aurait pu le manger.