26 Résiste

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- Ce n'est pas ce qui était convenu par Arthur et moi, Tonks, prévint Rogue en serrant les dents. Laissez Drago en dehors de tout ça. Il n'a rien à avoir avec la mort de Dumbledore.

- Harry nous a prévenus qu'il était présent lors de sa mort. En tant que témoin, il aurait dû faire part au ministère de sa connaissance des faits. Etant donné que ça n'a pas été le cas, il est considéré comme complice, jusqu'à preuve du contraire. S'il n'a rien à se reprocher, il ne devrait pas opposer de résistance et se contenter de nous suivre. N'est-ce pas Drago ? fit Nymphadora en le regardant d'un air conciliant.

Mais ce dernier n'avait pas la moindre intention de les suivre où que ce soit. Il n'allait pas prolonger les minutes, les heures ou encore les jours jusqu'au moment où il pourrait enfin trouver Hermione. Il allait y aller immédiatement, sans plus attendre. Et ce n'était pas des Aurors qui allaient l'en empêcher. Lançant un dernier regard gratifiant envers son parrain, il transplana sous ses yeux et ceux des Aurors.

- Par la barbe de Merlin, s'exclama Dedalus Diggle outré, ce petit a apparemment quelque chose à se reprocher ! Je savais que Harry ne disait pas n'importe quoi ! Maintenant, nous nous retrouvons avec un Mangemort de plus en fuite !

- Drago Malefoy n'est pas un Mangemort, répliqua calmement Rogue.

- Pourquoi donc un innocent aurait-il pris le risque de s'enfuir dans ce cas, Severus ? Aller, n'attendons pas plus longtemps comme s'il allait revenir ! Partons au ministère !

Rogue savait pourquoi Drago était parti, mais il déplorait cette action impulsive et irréfléchie. Son filleul aurait mieux fait d'être un peu plus patient. S'il les avait suivis au ministère, il aurait eu moins de problèmes, et partir de la sorte ne faisait qu'accroître les doutes sur lui. Et Rogue avait beau connaître la vérité, cela ne changerait rien ; les Aurors ne le croiraient pas.

À Paris, au pied de la célèbre tour Eiffel, un jeune homme filiforme à l'air perdu venait d'apparaître dans un 'pop !'. Les rues alentour étaient bondées de touristes faisant la queue. Personne n'avait remarqué qu'il était arrivé de nulle part, comme par magie. Drago se sentit bientôt oppressé et pas à sa place. Tout ce bon monde lui donnait mal à la tête. Il marcha sans direction pour s'en éloigner le plus possible. Pourtant, les rues ne semblaient pas se vider de passants au fur et à mesure qu'il avançait dans la capitale. Le pire, c'était qu'il ne connaissait rien de cette ville et il n'avait pas la moindre idée d'où commencer. Il avait certes vu le nom de la rue, et le nom de l'auberge, mais il ne savait dans quelle direction exactement aller.

Il ne voulait plus penser à ces personnes du ministère qui étaient venues le chercher. C'était le dernier de ses problèmes pour l'instant. Et s'il devait payer cette petite 'fuite', il le ferait. En tout cas, il devait d'abord retrouver celle qu'il cherchait. A ce moment là uniquement, il sera tranquille. Enfin, tranquille... C'était un grand mot...

Quelques dizaines de minutes après avoir fait des allers retours dans plusieurs des rues de Paris, Drago n'avait toujours pas trouvé son chemin. Il avait l'impression de tourner en rond. Son corps entier bouillait d'impatience et d'excitation. Il était si près du but mais pourquoi fallait-il qu'il ne se retrouve pas au milieu de tous ces gens ? Une goutte de sueur perlait au coin de son front, et son souffle était devenu saccadé à force de courir dans tous les sens. « Sois malin » marmonna-t-il pour lui, frustré de ne pas trouver d'autre solution.

Puis une idée lui vint en tête ; questionner les passants pourrait être fructifiant et utile. Il ne parlait pas français alors il devait tomber sur les bonnes personnes. Peu sûr de lui mais pas découragé pour autant, il héla le plus poliment qu'il le pouvait, un homme en costume noir qui tenait un objet volumineux et rectangulaire dans sa main droite et une petite malle dans sa main gauche. Il ne remarqua même pas le Serpentard et poursuivit sa route d'un pas pressé en portant l'étrange objet à son oreille. Drago n'avait rien vu d'aussi ridicule. Mais il n'allait pas s'arrêter là. Au hasard cette fois-ci, sans tenir compte de la tenue vestimentaire du prochain passant, il l'interpella. C'était une jeune femme à l'air sportif avec de longues nattes dans les cheveux comme Angelina Johnson, et qui portait un pantalon taille haute et une veste jean trop grande pour elle.

Jusqu'au bout (Dramione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant