18 Evadés

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Le matin s'était levé sur la villa des Malefoy. L'horloge indiquait déjà neuf heures et quart. Dans la grande chambre aux couleurs gourmandes, sous les draps soyeux, paressaient encore deux individus, bien décidés à savourer l'instant présent. Ces individus qui avaient inconsciemment pris la décision d'occulter chacun de leurs problèmes, pour essayer, pour une fois, de vivre et respirer ensemble, librement. Pas de contraintes, ni d'obligations. Juste être. Être ensemble. En découvrir le sens, la magie...

La nuit avait été mouvementée pour eux, et un repos s'était imposé. Cependant, un autre personnage ne l'entendait pas de la même oreille. Alors qu'ils subissaient sans broncher, la douce chaleur matinale qui envahissait la pièce, Blaise Zabini fit irruption. La vue des deux amoureux enlacés et probablement encore trop endormis pour se rendre compte de sa présence, ne le dérangeait aucunement. Au contraire, ce fut tout sourire qu'il s'avança encore plus dans la chambre, pour poser un sac familier sur la commode.

- Profitez de votre journée les amoureux ! lança-t-il amusé avant de ressortir.

Les concernés mirent du temps à sortir de leur torpeur, et ce fut Hermione qui réagit la première, comme si elle venait de recevoir un sort. Elle se redressa brusquement, yeux écarquillés, en ramenant les draps sur elle, en vue de couvrir sa nudité. Son compagnon de lit, quant à lui, menaçait déjà de replonger dans un sommeil réparateur. Mais elle comptait bien l'en dissuader :

- Est-ce bien Zabini qui vient d'entrer sans gêne à l'instant ?! s'exclama-t-elle abasourdie.

Drago se décida finalement à faire l'effort de se réveiller. Allongé sur le ventre, la joue encore plaquée sur l'oreiller, il ne se priva pas de la belle vue. Hermione avait décidément les cheveux les plus indisciplinés qu'il connaissait. Mais c'était sans doute l'une des choses qui lui donnait tout son charme. Ses mains s'accrochaient désespérément au drap plaqué contre sa poitrine, espérant cacher une part de son intimité. Ce geste lui apparut comme étant totalement oiseux, car la veille déjà, il avait eu la chance de découvrir chacune de ses divines formes. Et il savait que s'il daignait glisser un œil sous le tissu soyeux qui les recouvrait, il ne tarderait pas à percevoir à nouveau, ces courbes qu'il connaissait maintenant presque par cœur.

Hermione qui s'aperçut qu'il ne l'avait pas quitté du regard, sourit, apparemment réjouie.

- Bonjour merveilleuse créature, chantonna presque le Serpentard.

- Bonjour paresseux, ria gentiment la concernée.

Un matin qu'ils rêveraient de connaître tous les jours. Matin dénué d'appréhension, dénué de regrets. Un matin qui sentait l'amour à plein nez, additionné d'un soupçon de joie de vivre. Joie de vivre l'instant présent. Un matin idéal.

L'ancienne Gryffondor approcha lentement son visage de celui de son interlocuteur, avant d'y déposer un tendre baiser. Puis prenant des draps et les pour s'envelopper, elle descendit du lit. A la démarche d'une gazelle noble et majestueuse, elle s'achemina vers la commode sur laquelle Blaise avait posé un paquet quelques minutes plus tôt.

- Vous aviez ramené mon sac avec vous ? la Gryffondor s'écria en jetant un regard accusateur au Serpentard.

- Pourquoi ce regard de reproches ? il ne put s'empêcher de sourire narquoisement.

- Vous savez très bien pourquoi Monsieur Drago Malefoy ! Tu l'avais depuis ton arrivée mais tu ne me l'as pas donné hier soir ! A la place tu m'as donné...

Ses mots s'évanouirent aussitôt à la pensée de ce qu'elle avait porté la veille et qui très bientôt s'était retrouvé sur le sol de la chambre. Le Serpentard ne manque pas de remarquer le visage de sa belle qui virait au cramoisi.

Jusqu'au bout (Dramione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant