Revêche - Tome I - Les fiancées

Chapitre sept [Corrigé]

Eamon se laissa lourdement tomber à côté de Moïra. La femme se retourna pour l'embrasser et se serra un peu plus contre lui. Au contraire de ses frères, elle avait hérité de la peau blanche de toutes les femmes du Nord, mais avait les mêmes cheveux noirs que ses frères. Elle était minuscule également, ce qui était normal cette fois. Elle était plus tendre que les autres femmes Nordienne qu'avait connu Eamon, peut-être car elle avait plus l'habitude de l'étranger. Pour tout le reste, elle était bien une Nordienne. Mais avant tout, elle en avait la nationalité. Eamon l'aimait, comme beaucoup d'autres femmes, Eamon était comme ça, il tombait amoureux facilement, mais avec Moïra c'était différent.

— Tu as redistribué les missions ? demanda Moïra.

— Bien sûr. Ça fait cinq ans que je fais ce métier mon cœur. Ne me dit pas ce que je dois faire, répondit Eamon.

— C'est que l'ancien chef Faith n'était pas comme ça. Comme toi...

— Encore heureux qu'il n'était pas comme moi.

Elle leva les yeux au ciel et sortit du lit. Elle enfila une des longues chemises d'Eamon qui, sur elle, donnait une robe très courte. Moïra alla jusqu'à la table ou elle se servit un grand verre de bière, faite par Michel elle-même et un peu Eamon, mais il n'était pas très doué dans le domaine. Moïra soupira et Eamon déclara :

— On doit se reprovisionner en cobaye. Achète des esclaves aux Orkiens. Prend des adolescents, je dois tester les effets secondaires de ma dernière version des drogues sur la puberté. Voir si ça l'arrête ou pas.

— Tu veux surtout tenter tes expériences bizarres avec le comte dans mon dos, oui. Je te l'ai dit, c'était dans notre contrat, que des volontaires.

— T'inquiète pas qu'en échange de l'anoblissement ils accepteront.

— L'anoblissement ?

— Ma sœur est ta future Reine ! Si je lui demande elle le fera.

La porte de sa chambre s'ouvrit en grand et d'un coup. Un homme entra, Eamon le reconnu aussitôt. Il prit un peu peur sur le moment et se leva immédiatement, enfila un pantalon et une chemise.

— Que faites-vous ici ?

Questionna Moïra.

— Bonjour Princesse. Si je puis me permettre, que faites-vous, vous, ici ? Vous n'avez rien à faire avec cet homme.

Elle ricana.

— Bah voyons.

Ces sales Nordiens, ils étaient là que pour une raison. Obtenir d'Eamon des réponses s'il le fallait par la torture. Heureusement que Moïra était là pour le « protéger », aucun n'oserait faire du mal à Eamon du moment qu'elle était là. Son statut d'amant de la princesse lui permettrait peut-être même d'échapper à la phase de question. Et puis ce n'était pas comme si Eamon n'était pas coupable de quelque crime dans le Nord. On demanda à Moïra de sortir, ce qu'elle refusa. Aki comprit probablement à ce moment là que ces deux là étaient de mèche et qu'ils n'étaient pas qu'amants.

— Bien.

Mais au même moment, la porte s'ouvrait en grand et l'homme au sourire de l'ange sourit. Férenir entra, folle de rage.

— Menteur ! Tu as dit que je ne risquais rien ! Des gens sont contre ce mariage de merde ! Ils seront près à me tuer.

Eamon lui lança un regard noir. Deux autres hommes étaient avec lui dans la pièce et observaient, Férenir avait pour l'un un regard plein de malice, et pour l'autre de la colère. L'un était blond, avec les côtés de crâne rasé et tatouer. Tandis que l'autre avec des cheveux grisâtres malgré sa jeunesse, mi-longs et un sourire d'ange taillé sur le visage.