Morgane entendit un étrange bruit venant de l'extérieur. Voilà une bonne heure qu'elle tournait sur elle-même dans ses draps en tentent de trouver le sommeil. Elle détestait déjà le pouvoir. Seulement un mois était passé et elle mourrait sous le poids des responsabilités. Contre toute attente, ses frères ne s'avérèrent d'aucune utilité, Dougall courtisait les femmes de la cour pour tenter de former une alliance quelconque, tandis qu'Aniball effectuait des recherches sur les espions Nordiens. Ces larbins du Roi commençaient à monter une réputation redoutable. On soupçonnait que cinq d'entre eux résidaient dans chaque cour royale, mais bien sûr, Morgane s'était gardée de les prévenir. Ils venaient tous du Roi Reffrey, c'était tout ce qu'il savait. Les autres Rois du Nord se contentaient de se mêler de leur affaire, ce qui les rendaient plus sympathiques.
Morgane entendit une voix l'appeler, pensant que c'était son imagination qui lui jouait des tours, elle se contenta de s'endormir. Elle l'entendit une nouvelle fois. Elle en était sûr, quelqu'un lui parlait, pourtant, elle n'entendait pas vraiment cette voix de l'extérieur comme elle l'avait pensée un peu plus tôt, ce n'était pas non plus dû à la fatigue. Morgane se redressa, les sourcils froncés. Elle embrassa du regard l'obscurité de la pièce. Puis elle se pencha sur l'horloge. Il n'était que quatre heures de la matinée. Morgane ne voulait plus dormir, perturbée par la voix. Elle se pencha donc sur sa table de chevet et sonna la petite cloche. Sa servante : Gwen, arriva immédiatement. Ses yeux étaient cernés, elle avait sûrement du veiller toute la nuit.
— Peux-tu m'aider à me préparer ? Je veux faire une tour dehors avant que le soleil ne se lève. Pendant ma promenade va dormir, je t'en conjure, tu as l'air épuisé.
Gwen sourit.
— Ne vous en faites pas pour moi madame, je n'irai dormir que si c'est un ordre de votre part, je refuse de prendre le risque de manquer à mes fonctions. Souhaiter vous faire une balade à cheval ? Ou comptez vous juste marcher ?
— Et je t'ordonne de dormir. Te voir aussi fatiguée m'attriste, tu devrais plus souvent dormir. (Déclara Morgane tout en s'extirpant de son lit) J'aimerais une robe qui ne se voit pas trop au milieu des arbres.
— Très bien madame, je vais voir si je trouve cela, laissez-moi juste prévenir les gardes qu'ils se préparent.
— Au non s'il-te-plait. (Morgane prit une expression qui lui donnait des airs de biche effarouchée) Il y a déjà suffisamment de gardes qui montent la garde dehors ou qui me surveillent en permanence, je souhaite être seule.
Gwen parut confuse.
— Mais en fin madame ! Je ne pourrais me le pardonner s'il vous arrivait quelque chose ! Cela reste dangereux. Prévenez au moins quelqu'un de l'endroit ou vous comptez vous promener...
Morgane baissa la tête comme une enfant, elle savait que les yeux doux marchaient toujours avec Gwen. C'était une femme trop aimable et trop attachée à sa Régente.
— Bien, tu iras prévenir le comte Juraell une fois que je serais dehors. Je vais me promener dans la forêt, en prenant garde de bien rester dans le domaine du château. Je te le promets.
Gwen acquiesça à contrecœur. Cela semblait lui coûter beaucoup. Elle se hâta cependant d'aller chercher dans l'immense armoire en ébène, à droite de la porte une robe qui conviendrait. Quant au comte Juraell, il avait été promu Chef du Conseil, et son fils était maintenant chargé de la surveillance du domaine ainsi que de sa protection et pour le moment, il s'était montré sérieux dans son travail. L'un comme l'autre cela étant dit.
Morgane enfila donc une première robe verte dont la partie inférieure était ornée de motifs floraux et dorés. Par-dessus, il y avait une sorte de manteau d'un tissu très fin et transparent d'un vert émeraude toujours orné d'or avec une ceinture qui enserrait sa taille, épaisse et dorée. Doré, comme tout ce que possédait la cour. Gwen lui fit enfiler des chaussures du même vert, ainsi qu'un collier qui comblait son décolleté, et qui représentait les branches d'un cerf et des boucles d'oreilles du même motif. Les cheveux de Morgane furent ramenés en une épaisse tresse qui partait du sommet de son crâne pour redescendre jusqu'à sa poitrine. Et on l'orna de petite pierre nacrée pour la faire briller.
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Revêche - Tome I - Les fiancées
פנטזיהUn Roi guerrier qui pleure ses victimes et une Princesse qui tue dès qu'elle en a l'occasion sans jamais ressentir de remords. Après plusieurs décennies de guerre mutuelle, et plusieurs traités de paix, Férenir est envoyé de force par son frère dans...