Chapitre 5

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Le lendemain, à la fin de la journée, Seema retrouva Jian à l'entrée du tunnel menant à la Cité du Haut. Le jeune homme l'attendait en jouant avec une pièce qu'il lançait en la repoussant de son pouce. En la voyant s'approcher, corneille sur l'épaule, il se redressa et fourra l'objet dans sa poche, puis adressa un sourire à Seema.

— Prête ?

La jeune ne répondit pas. Elle ne savait pas dans quel état elle allait ressortir de ce tournoi, pouvait-on vraiment être prêt pour ça ? Voyant qu'elle restait résolument silencieuse, Jian n'insista pas. Ils marchèrent ensemble pour travers le long tunnel et Jian se couvrit les yeux en arrivant dehors. Le soleil couchant était éblouissant à cette heure-ci.

— Comment se fait-il que les combats aient lieux en haut ? interrogea soudain Seema.

Jian laissa échapper un ricanement désabusé.

— Les riches aiment nous regarder en train de nous battre. Ils adorent faire des paris sur notre dos.

Seema poussa un grognement et serra les poings. Quitte à gagner de l'argent grâce aux habitants du Haut, elle préférait que ce soit en les volant qu'en se prenant des coups.

Ils traversèrent toute la ville et le soleil était déjà couché lorsque Jian s'arrêta devant un vieux bâtiment. Seema ne s'était encore jamais aventuré aussi loin et fut étonnée de découvrir un immeuble à l'allure presque délabrée dans la Cité du Haut.

— Ça fait plus « authentique » parait-il, lui indiqua Jian en se dirigeant vers la porte d'entrée.

Il frappa quelques coups et une lucarne s'entrouvrit. Deux yeux apparurent et Jian se pencha pour murmurer quelques mots. Quelques secondes plus tard, la lourde porte s'ouvrit, invitant ainsi les jeunes gens à avancer. Kara s'envola et alla se poser sur le haut d'un immeuble. À l'intérieur, Seema mit quelques instants à s'habituer à l'obscurité. Elle fit en sorte de rester proche de Jian qui lui, semblait connaître le chemin par coeur. Au bout du couloir, des torches positionnées le long des murs permirent à la jeune femme de se familiariser avec les lieux. Au loin, elle pouvait entendre les cris d'encouragements et l'adrénaline commença à se frayer un chemin sous sa peau.

Ils entrèrent enfin dans la pièce principale et le chaos ambiant submergea aussitôt Seema. Elle ferma les yeux pour tenter de calmer les battement erratiques de son coeur qui pulsaient jusque dans sa tête.

— Seema, tu viens ?

En ouvrant les paupières, elle rencontra le regard interrogateur de Jian. La jeune femme inspira à fond pour se donner du courage. Elle n'aimait pas cet endroit. Elle n'aimait pas la raison de sa présence là-bas. Mais le visage de Teja lui apparut et elle se souvint qu'elle n'avait pas vraiment le choix. Elle devait se battre et elle devait gagner. Autrement, elle ne pourrait jamais continuer à payer son loyer et se retrouverait à la rue avec la petite fille. Seema continuait d'avancer et suivit Jian en descendant les escaliers qui menaient à l'estrade principale, au milieu des gradins. Deux hommes étaient déjà en train de mener un affrontement enragé. En voyant la dent de l'un d'entre eux voler sous la violence d'un coup, elle regretta d'avoir pris la décision de venir. Elle était peut-être soit-disant douée au combat, mais cela ne voulait pas dire qu'elle appréciait la violence pour autant.

— Ne t'en fais pas, tout va bien se passer, assura un Jian qui était bien trop calme à son goût.

Seema se contenta de hocher de la tête, le regard perdu dans le vide. Un grand bonhomme avec une lourde chaîne en or autour du cou, s'approcha d'eux, un papier dans la main.

— Elle est la prochaine.

Jian répondit quelque chose que Seema ne réussit pas à entendre. Elle était submergée par le stress et une violente envie de vomir prenait le dessus.

Seema : l'appelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant