Chapitre 4 : Quand la légende devient vrai et que l'humain devient monstre.

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//Je ne savais pas ce qu'il se passait, mais ma tête tournait et le décor tanguait.

Mes oreilles sifflaient, j'eus l'impression d'être au bord de l'évanouissement, mais peu à peu mon état redevint normal. Reprenant mon souffle, entendant de nouveau la cohue environnante, je me redressai pour constater de l'étendue des dégâts. Mon cerveau ne parvint pas à aligner deux neurones correctement lorsque je vis une fillette ensanglantée à mes pieds, baignée dans le sang sur lequel un homme à la peau pâle pleurait. Pleurait ? À y regarder de plus prêt il semblait enlever quelque chose du petit corps... mais quoi ? Prise d'un haut-le-cœur, je m'écartais rapidement pour déverser de la bile non loin. Il... non ! Tout cela n'était pas possible. Je ne comprenais rien ! Mon corps fut parcouru de frissons, une sueur froide descendit dans mon dos alors que je tournais furieusement la tête de tout côté. Où étaient mes amis ? M'étais-je assoupi ? Non... l'odeur... Les choses étaient bien trop réelles pour n'être qu'un songe.

« Roland !! Élise ! Où êtes-vous ? » criai-je à pleins poumons, cherchant désespérément une tête familière parmi la foule de jeunes qui se bousculaient.

Mon cri alerta l'homme qui était auparavant occupé avec l'enfant. J'apercevais ses yeux baignés de rouge, son visage couvert de moisissures et ses lèvres imbibées de sang et de chair fraîche...

Un haut-le-cœur me reprit, mais je me conteins parce que par-dessus tout, je n'avais qu'un désir viscéral : fuir ! Je ne pris d'ailleurs pas longtemps pour mettre ma pensée en application et prendre mes jambes à mon cou. Peu m'importait désormais de retrouver mes amis, la première chose qui me passait par l'esprit en cet instant était de m'éloigner le plus loin possible de ce massacre. Les gens étaient devenus fous, il n'y avait aucune autre explication.//

Élise avait été emportée très loin, vers le parc et le petit bois qui y était accolé. Elle avait fui la foule et tous les bruits et les odeurs qui semblaient tout d'un coup tellement plus fortes. Elle avait couru un moment, mais pourtant elle ne ressentait pas la moindre fatigue, mais elle avait chaud. Elle se pencha vers la fontaine du parc pour se remettre de ses émotions et se rafraîchir avant de partir retrouver les autres, mais l'image reflétée dans l'eau la paralysa net. Elle avait changé. Elle était littéralement métamorphosée, de vraies oreilles animales trônaient sur sa tête. Ses mains étaient griffues, ses pieds avaient disparu, remplacés par des pattes. Derrière elle, une queue battait l'air. Quelle était donc cette blague !

Athéna avait agrippé le bras de son frère sous la peur et l'avait traîné à travers les ruelles. Elle ne savait pas depuis combien de temps ils filaient à toute allure, mais une voix pareille a un écho les apostropha :

« Bordel, ralentissez ! Vous êtes beaucoup trop rapide !! »

Ils s'exécutèrent rapidement jusqu'à s'arrêter, n'entendant plus que les cris en arrière-plan. Reprenant son souffle qui pourtant n'était pas si rapide que cela, elle se retourna vers son frère avant de se figer.

« Waouh putain, désolée de te dire ça et c'est grave bizarre, mais t'es... hyper bandant ! »

Orion fronce les sourcils et grimaça.

« T'es deg' meuf, je suis ton frère. »

« Ouais bah ce n'est pas de ma faute, hein ! Tu... brilles ? C'est chelou... »

« Je... quoi ? Arrête tes conneries, t'es flippante ! »

« De toute façon tu me ressembles donc si t'es bandant, je suis bandante ! » répliqua-t-elle en haussant les épaules.

« Qui est-ce que tu ne trouves pas bandant, hein ? » dit-il en roulant des yeux.

« Tim. » Répondit-elle du tac au tac.

Halloween timeWhere stories live. Discover now