Chapitre 3

1.2K 61 10
                                    

« Je me suis encore disputée avec Bryan... »

Logan me gratifia d'un regard compatissant.

« Ne t'en fais pas pour ça Bee, tu sais comment il est ; il balance des paroles idiotes à gauche à droite et ensuite il regrette. »

Je soupirai, accrochant un pantalon de mon père sur la corde à linge. Ce dernier avait proposé de faire un barbecue en famille, et ma mère nous avait désignés comme responsables de d'étendre leurs vêtements propres dans le jardin pendant que James et Aaron l'aidaient à préparer le reste du repas.

« Je sais bien, mais ça n'empêche que j'ai vraiment l'impression de m'éloigner de lui. »

« Tu sais, j'étais très proche de Bryan avant ta naissance. On avait beau avoir cinq ans d'écart, j'étais le plus jeune juste avant lui alors j'en profitais à fond. Seulement, lorsque tu es née, je me suis senti responsabilisé, donc je me suis détaché de lui pour devenir un grand frère plus raisonnable. C'est là que vous vous êtes rapprochés pour devenir les inséparables frère et sœur que vous avez toujours été. » J'acquiesçai, l'écoutant attentivement. « Ce que je veux dire c'est qu'il arrive que deux personnes prennent des directions d'avenir différentes, mais ce n'est pas pour ça qu'il t'aime moins. »

Je hochai à nouveau la tête. Logan avait toujours été le plus discret de mes frères, mais il était également le plus attentif. Il était celui avec lequel je parlais de mes problèmes quels qu'ils soient durant mon enfance comme mon adolescence. C'était à lui que j'avais avoué en premier être enceinte. Il avait su me soutenir et me conseiller sans pour autant m'imposer son avis sur la moindre de mes décisions. C'était d'ailleurs pour cette raison que je l'avais choisi pour être le parrain de ma fille. Je ne connaissais pas de meilleure personne pour être aux côtés de mon bébé si jamais il m'arrivait quelque chose. Je jettai un coup d'œil à la nappe que nous avions étendue sur l'herbe fraîche du jardin de mes parents, où était assise Camélia. Elle jouait distraitement avec ses jouets, gazouillant innocemment sans se soucier le moins du monde de nos petits soucis. Elle rit joyeusement au moment où un papillon passa non-loin de son oreille afin d'aller se poser sur une fleur à quelques mètres d'elle. Je m'abaissai en lui tendant un biscuit pour enfants entre mes doigts. Elle le prit et se mit à le mordiller en souriant. Mon visage prit un air attendri. Elle était tellement adorable...

Nous avons fini par aller manger. Le repas était délicieux et nous parlions tous dans la bonne humeur. James nous annonça qu'il n'allait pas pouvoir venir durant quelques temps à cause d'un procès important auquel il devait assister pendant plusieurs jours dans le Minnesota. Malgré son air légèrement attristé, ma mère s'efforça de se réjouir un maximum pour lui. Elle avait toujours eu beaucoup de mal à se détacher de ses enfants, même si mon aîné était déjà âgé de trente-trois ans. Aaron déposa un baiser sur sa joue.

« Ne t'en fais pas ma petite maman, moi je passerai te voir tous les jours si tu veux ! »

« Occupe-toi plutôt de te trouver une petite amie Weasley. » ricana Logan en se réservant une portion de salade. « Phoebe a fait plus de choses dans sa vie à vingt-et-un ans que toi alors que tu as dix ans de plus qu'elle ! »

Le concerné marmonna quelques paroles indistinctes dans sa barbe, agacé.

« Ce n'est pas de ma faute si les femmes ne voient pas plus loin que le bout de leur nez de nos jours. »

Catherina et moi laissâmes échapper une exclamation de stupeur indignée.

« Espèce de crétin ! » criai-je en lui flaquant une tape sur l'épaule.

Un rire moqueur lui échappa.

« Tu devrais avoir honte de parler de cette manière des femmes Aaron. » déclara ma mère.

« C'était juste une plaisanterie maman... »

Par la suite, James et lui ne cessèrent de se disputer pour un oui et pour un non, nous faisant rire aux éclats. J'étais rentrée à mon appartement avec ma fille quelques heures plus tard, fatiguée. Installée dans mon canapé, j'entrepris de donner le sein à Camélia. Je la sentais un peu nerveuse depuis hier, et cela m'angoissait fortement. Serait-il possible qu'elle ait reconnu son père ? Cela m'étonnerait, mais on n'était jamais assez surpris de ce que les bébés étaient capables de comprendre. Sa petite main effleura doucement ma peau, alors que je plongeais mes yeux dans les siens. Son regard était brillant. Je l'aimais tellement, les gens ne pouvaient même pas imaginer à quel point elle comptait pour moi.

Lorsque j'étais enceinte, j'avais prévu d'avorter. J'étais loin d'être prête, je n'avais que vingt ans et les circonstances dans lesquelles ma fille avait été conçue laissaient fortement à désirer. De plus, je ne me voyais pas expliquer à mon enfant que je n'avais pas osé annoncer à son géniteur qu'il était père. Seulement, le jour où j'avais entendu son cœur battre lord d'une échographie, je n'avais pas été capable de me résoudre à faire ça. J'étais tout bonnement incapable de laisser tomber mon bébé. Alors je l'avais gardée, me fichant bien de l'incompréhension de ma famille. Mon ventre s'était doucement arrondi, et au bout de neuf longs mois, j'avais accouché. Le 2 Juin avait été le plus beau jour de ma vie.

J'observais attentivement son visage innocent. Ses yeux noisettes et son petit nez en trompette. Elle était vraiment le portrait craché de Dylan, c'en était presque troublant. J'espérais qu'elle serait également dotée de son caractère. Même si je ne le connaissais pas très bien, il s'était montré vraiment gentil et doux avec moi quelle que soit la situation. J'avais rêvé de nombreuses fois qu'il découvre par un bon - ou malheureux - hasard qu'il avait une fille et qu'il cherche à tout prix à l'élever. C'était hélas une grande désillusion. J'avais "trop bien" fait mon travail, il n'avait jamais découvert quoi que ce soit. J'avais préféré l'éviter durant des mois, et heureusement le croiser durant une promenade au supermarché n'était pas tellement grave à présent. J'espérais de tout cœur que cela reste ainsi.

Au moment où je me rhabillais et que je remettais correctement ma fille dans mes bras, la sonnette de ma porte d'entrée résonna dans la pièce, me faisant sursauter. Qui cela pouvait-il être à une heure pareille ; il était près de 22h ! Je me levai et me dirigeai vers la porte, prête à incendier la personne qui pouvait oser me déranger alors que je m'apprêtais à aller coucher Camélia, mais je fus stoppée dans mon élan par la vision de Dylan devant moi, essoufflé et la sueur perlant son front. Mon bébé tendit d'un coup les bras vers lui, je la dévisageai étrangement tout en la serrant un peu plus contre moi.

« Dylan ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? »

« Est-ce que c'est vrai ?! »

Je haussai les sourcils.

« De quoi tu parles enfin ? »

« Camélia. C'est ma fille ?! »

 C'est ma fille ?! »

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Young Flower - Dylan O'Brien [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant