Chapitre 8

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Ce fût le bruit d'un verre brisé qui me réveilla en sursaut cette nuit-là. Je me redressai vivement sur mon lit, intriguée. Je ne me rappelais pas avoir laisser traîner le moindre récipient dans le salon susceptible de se casser de lui-même. M'extirpant silencieusement de mon lit, les yeux plissés à cause de la fatigue, je refermai doucement la porte derrière moi en allumant la lumière du couloir. Puis, un cri d'effroi s'échappa de mes lèvres lorsque j'aperçus une silhouette sombre penchée par-dessus le lit de Camélia dans sa petite chambre face à la mienne. Je me précipitai à l'intérieur et lui assénai sans réfléchir un violent coup à l'aide de la lampe de chevet, après avoir remarqué qu'il portait une cagoule noire. L'adrénaline me donnait assez de force pour oser m'attaquer à lui, sans cela j'aurais probablement été incapable de me défendre face à ce type. Mais la sécurité de mon bébé était plus importante que tout à mes yeux.

Je pris ma fille dans mes bras sans prendre plus de précautions durant le court instant où ce cambrioleur - ou kidnappeur, qui sait ? - était encore sonné, puis me précipitai vers ma propre chambre. Je verrouillai la porte d'une main tremblante. Camélia se mit à sangloter contre moi, alors que je saisissais mon téléphone portable d'une main tremblante. Je ne connaissais qu'une seule personne dans la ville qui serait susceptible de me répondre à une heure pareille. Dylan.

« Shhhht mon bébé, s'il te plaît ne pleure pas... »

« Allô ? » marmonna une voix endormie à l'autre bout du fil.

« D-Dylan... » balbutiai-je. « ...il y a un homme dans la maison ! »

« Quoi ? » s'exclama-t-il.

Les pleurs de Camélia redoublèrent d'intensité. Je tentai de la calmer du mieux que je le pouvais en même temps que j'expliquai à Dylan ce qui était en train de se passer. De l'autre côté de la porte, j'entendais le cambrioleur tambouriner comme un enragé contre la porte.

« Okay okay, j'arrive, pendant ce temps appelle la police ! »

« D-d'accord. »

Je ne savais même pas pourquoi je n'avais pas appelé les secours avant, Dylan était apparu dans mon esprit comme une échappatoire. Je réalisais à présent que cela avait été stupide de ma part. Il me sembla entendre des pas tonitruants dans les escaliers en colimaçon menant du salon jusqu'au couloir de nos chambres, puis une voix forte crier :

« Putain, mais qu'est-ce que tu fous ?! C'est pas le moment là, on doit y aller ! »

« La fille s'est réveillée, elle a prit le bébé et s'est enfermée ici. »

Ils étaient donc deux ? J'étais à deux doigts de m'évanouir. Camélia continuait de pleurer dans mes bras, je la comprenais. J'étais moi-même au bord des larmes. Comment étaient-ils parvenus à entrer dans mon appartement et en laisser un se faufiler dans la chambre de ma fille sans que je ne m'en aperçoive à travers le babyphone ? C'était complètement fou.

« Elle t'a vu ? »

« Non, mais elle a m'a frappé avec une lampe ! »

« Espèce de crétin, je t'avais bien dis de pas aller voir le gosse. Tous les bijoux sont dans la salle de bain, pourquoi est-ce que tu as eu besoin de venir ici ?! »

La scène aurait sûrement été amusante si je n'avais pas été aussi paniquée. Mon téléphone à côté de mon oreille, j'attendais avec impatience que le 911 me réponde. Lorsqu'enfin, une opératrice me répondit, je lui expliquai ma situation d'une voix chevrotante, mes yeux larmoyants fixés sur la porte qui s'était remise aux bouger sur leurs coups à tous les deux réunis. Ils avaient compris que j'appelais les autorités et visiblement cela ne leur plaisait pas. Je me roulai en boule sur mon lit, Camélia entre mes bras, la voix de la dame qui me rassurait autant qu'elle le pouvait en me répétant que les secours ne tarderaient pas à arriver. Puis, tout à coup, le silence. Complet, oppressant. Même ma fille s'était tue en l'absence de bruit. Tremblante, j'attendis. Et puis, soudain...

« Phoebe ? »

Un long soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres, je me jetai sur la porte pour le déverrouiller. Dylan me faisait face, les deux cambrioleurs étalés au sol. Une batte de baseball gisait au sol, à l'effigie du club de notre université. Mon bébé serrée contre moi, je me blottis sans plus attendre dans ses bras, le remerciant mille-et-une fois d'avoir été là. Je ne pensais pas que la porte aurait tenu sous leurs coups sans cela. Il m'embrassa longuement le front, nous étreignant avec autant de force qu'il le pouvait. Camélia ne pleurait plus. Une sirène de police retentît soudain à l'extérieur. Nous sortîmes de l'appartement et leur indiquèrent où se trouvaient les deux hommes qui étaient entrés par effraction chez moi. Un officier de police vint prendre ma déposition, puis je m'installai sur le bord du trottoir avec Dylan. Il tenait notre fille dans ses bras, elle avait réussi à se rendormir.

« Tu n'es pas en sécurité ici. » chuchota-t-il afin de ne pas la réveiller.

« Ce n'était jamais arrivé avant. » répliquai-je.

« Sauf que ce qu'il s'est passé aujourd'hui pourrait se reproduire. Je ne veux pas que Camélia revive ça, toi encore moins. » Il se mordit la lèvre, avant de déclarer : « Viens vivre dans mon appartement avec elle. »

« Dylan, j'habite ici depuis plus d'un an, ce n'est pas maintenant que je vais déménager, même si ce qu'il s'est passé était vraiment très effrayant. »

Il plongea ses yeux dans les miens, l'air suppliant.

« S'il te plaît. J'ai une chambre d'amis, vous serez bien. »

« Je ne sais pas... Je pourrais très bien aller chez mes parents, pourquoi chez toi ? »

« Je pourrais passer plus de temps avec Camélia. S'il te plaît Phoebe, je ne veux pas vous laisser toutes seules ici ! »

Je pinçai les lèvres, gênée. Je ne voulais pas le déranger. Son appartement était très bien pour un gars célibataire comme lui qui voulait inviter de temps à autres ses copains, mais pour accueillir une fille et son bébé de neuf mois ? J'avais peur de déranger en venant m'installer de cette manière chez lui.

« Très bien, puisque tu insistes. Mais au moindre problème, on revient ici ! Je ne veux pas prendre trop de place ou... »

« Tu ne le feras pas. » me coupa-t-il en souriant. « Ça me fait très plaisir. »

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Young Flower - Dylan O'Brien [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant