Young Flower - Dylan O'Brien [FINI]

Chapitre 2 {𝘗𝘢𝘳𝘵𝘪𝘦 𝘋𝘦𝘶𝘹}

Dylan

Tyler et moi avions toujours été de bonnes connaissances. Nous nous aidions mutuellement, même avant que je ne fasse partie de sa fraternité à l'université. Nous nous connaissions depuis quelques années maintenant, alors c'était naturellement qu'il m'avait invité à le rejoindre chez les Hoppa. Tous étaient plutôt sympa, et le bizutage était nettement moins rude que je ne l'avais pensé. J'y étais entré avec mon meilleur ami Thomas. À la base, il vient de Londres, mais les études de cinématographie ont toujours été plus développées ici, alors il m'avait rejoint. Nous étions comme les deux doigts de la main.

Un match de foot assez important passait à la télévision ce soir, alors Tyler m'avait envoyé chercher des bières en plus pour les quelques invités de dernière minute qui s'étaient rameutés chez lui à l'occasion. J'y étais allé directement sans discuter. Me promenant entre les rayons à la recherche de celui qui m'intéressait, j'avais fini par trouver un paquet de Heineken que j'avais immédiatement saisit. C'est en passant dans le rayon fruits et légumes que j'avais remarqué une jeune fille accompagnée d'un bébé en poussette. La petite fille - en tout cas je supposais qu'il s'agissait d'une fille au vu de son petit pyjama rose - semblait sur le point de faire une crise, alors je m'étais penché sur elle et je lui avais fais une grimace. Il ne m'avait pas fallu attendre longtemps pour avoir sa réaction : elle avait poussé un rire adorable tout en tendant sa main vers moi. Celle qui l'accompagnait se retourna alors, me gratifiant un regard étrange. Je reconnus Phoebe, une jolie fille en fac de médecine avec laquelle j'avais fais connaissance en première année.

« Oh salut Phoebe ! » lui souris-je.

« Hum, s-salut. » balbutia-t-elle, ses joues se teintant de rouge. « Qu'est-ce que tu fais dans le coin ? »

« Tyler, le président de ma fraternité, m'a demandé d'aller acheter des bières pour le match de ce soir. » Je lui désignai le carton dans ma main droite. « Et toi ? Tu es baby-sitter ? »

J'offris un sourire tendre en direction de la petite à côté de moi.

« Non, je... C-c'est ma fille. »

J'esquissai une mine surprise. Elle était maman ?

« Ta fille ? Elle a quel âge ? »

« Neuf mois. »

Neuf mois... Étant donné que nous étions au mois de Mars, sa naissance remontait donc au mois de Juin. Je secouai distraitement la tête. Pourquoi faisais-je des calculs à propos de ça ?

« Elle est très mignonne en tout cas. Et son père ? »

Elle pâlit d'un coup, je haussai les sourcils. Ma question semblait vraiment la perturber.

« I-il ne sait pas qu'il a une fille. En fait... C'était un accident. »

Je pinçai les lèvres avant de hausser les épaules. Les raisons qui la poussaient à ne pas avoir révélé à celui qui l'avait faite tomber enceinte qu'il était le père de sa fille ne me regardaient pas, elle avait ses raisons et je n'étais pas en position de commenter ses actes quels qu'ils soient.

« Hum, je ne te juge pas. Ça ne doit pas être facile pour toi de tout gérer toute seule... »

« Ma mère m'aide beaucoup, mais j'ai énormément à apprendre. Disons que je m'améliore. »

Je lui souris gentiment. Elle était tellement courageuse de faire tout ça sans personne.

« Je suis content pour toi en tout cas. Et elle s'appelle comment ? »

« Camélia. »

« Oh c'est super beau comme prénom ! » m'exclamai-je.

Ma remarque sembla la mettre encore plus mal à l'aise, pour une raison qui m'était inconnue. Après quelques instants à discuter, je décidai qu'il était temps pour moi de m'en aller. Tyler et les autres devaient sans doute m'attendre avec impatience. Je caressai du bout des doigts la joue de sa fille en guise d'au revoir, puis payai mes achats avant de sortir du supermarché. Je rentrai ensuite à la maison de la fraternité. Thomas m'ouvrit la porte, le sourire aux lèvres.

« Ça s'est bien passé ? »

« Je sais encore aller acheter de la bière à deux-cents mètres, mec. » répliquai-je dans un ricanement moqueur.

« Oh ça va, moi qui voulait simplement engager la conversation... »

Je souris tout en me dirigeant vers la cuisine déposer mes achats dans le frigidaire. Je m'affalai ensuite lourdement dans l'un des fauteuils du salon, saisissant une poignée de chips pour la porter à ma bouche.

« J'ai croisé Phoebe en route, on a discuté un peu. »

« Ah, c'est pour ça que tu as traîné alors ! »

Je levai les yeux au ciel. L'adorable visage de son bébé me revint en mémoire, me faisant sourire bêtement. Je me tournai subitement vers Thomas, intrigué.

« Tu étais au courant qu'elle avait une fille ? »

« Moi ? Pourquoi le serais-je ? Je ne sais même pas dans quelle option elle est. »

« En fac de médecine. » me rappelai-je. « On en avait parlé à la soirée de bienvenue des fraternités. »

« Hum oui, juste. Tu me l'avais dis aussi. Mais elle n'est pas un peu jeune ? »

« Si, c'est ce que je me suis dis aussi. Mais bon, on ne sait pas dans quelles circonstances elle l'a eue, on ne peut pas juger. »

« Pas faux. »

Alors que mon meilleur ami reportait son attention sur la télévision face à nous, mon regard se perdit dans le vide. Je me souvenais de cette fameuse soirée comme si c'était hier.

Phoebe était très timide. Elle avait quelques copines de soirées qui la poussaient à boire quelques verres, et j'étais venu la saluer en lui offrant mon sourire le plus aimable. Nous nous étions isolés dans une chambre afin de discuter. Nous avions parlé de tout et de rien : de nos études, nos origines, nos familles. Nous avions énormément de points communs. Deux new-yorkais de naissance qui faisaient leurs études à la Columbia University afin de s'offrir un avenir brillant, avec une passion pour la musique et les voyages. La bouteille de vodka que nous avions emportés avec nous se vidait peu à peu. Je l'avais embrassée, sans raison particulière. Une chose en entraînant une autre, nous avions fini par cesser de parler pour nous adonner à une autre activité. J'avais vraiment passé un bon moment avec elle, je regrettais de ne plus l'avoir vue et, par conséquent, de ne pas avoir pu faire plus ample connaissance avec elle.

Tout en réfléchissant à tout cela, je calculais que le moment où elle avait dû tomber enceinte devait se trouver dans les environs du mois de septembre l'année passée. Un étrange sentiment m'envahi lorsque la perspective que le père pourrait être moi s'immisça dans mon esprit. Je secouai la tête en souriant.

Non, ce serait vraiment incroyable.