Young Flower - Dylan O'Brien [FINI]

Chapitre 7

Mon index se pressa contre le petit bouton à côté de la porte d'entrée de l'appartement de Dylan, faisant retentir la sonnette à l'intérieur. Il ne lui fallût pas plus d'une minute pour venir m'ouvrir.

« Hey. » salua-t-il en souriant. « Ça s'est bien passé ? »

« Oui, j'ai passé un peu de temps avec mon frère, ça faisait longtemps. » Mon regard scanna le salon totalement silencieux. « Où est Camélia ? »

« Dans ma chambre, elle dort. Ça fait environ... » Il jeta un coup d'œil à sa montre. « ...une heure. »

Je hochai la tête, satisfaite. Il m'invita à m'asseoir, avant de me proposer un rafraîchissement.

« Juste de l'eau s'il te plaît. Je devrais donner à manger à Camélia lorsqu'elle se réveillera, alors je préfère ne pas boire quelque chose de trop sucré. »

« Tu... Oh, je vois. »

Un sourire se dessina sur mon visage lorsque je vis ses joues se teinter de rouge. Il plongea ses yeux noisettes dans les miens, m'interrogeant du regard.

« Phoebe ? »

« Mmh ? »

« Comment est-ce que tu veux qu'on fasse ? Pour elle. »

Il esquissa un geste en direction d'une porte entrouverte, d'où la respiration calme de mon bébé me parvenait.

« Euh, et bien... » balbutiai-je en toussotant. « J-je ne sais pas trop Dylan. Ça fait des mois que je l'ai rien que pour moi, je ne sais pas si j'arriverais à la laisser une semaine sur deux avec toi comme le font la plupart des gens. Du moins, pas tout de suite. »

« Oui, je comprends. » répondit-il, les lèvres pincées. « Est-ce que... Je pourrais au moins l'avoir le week-end ? Pour le moment. »

Ses yeux étaient suppliants. Je réfléchis quelques instants. Il venait tout juste d'apprendre qu'il avait une fille et savait à peine changer une couche, serait-il prêt à l'avoir rien qu'avec lui durant tout un week-end ? Et moi, étais-je réellement prête à la laisser avec lui aussi rapidement ? Je ne savais pas, mais rien que de la laisser quelques heures était dur à mes yeux, alors deux jours entiers ? Cela dit, comme dirait Bryan, je pourrais enfin me détendre... D'ailleurs, il faudrait que je pense à lui dire que Dylan était enfin au courant.

« J-je dois y réfléchir Dylan. Camélia... Elle est toute ma vie. Je ne sais pas si j'y arriverais, tu comprends ? J'ai passé absolument tous les jours de ces neufs derniers mois avec elle, alors- »

« Je comprends. » me coupa-t-il. « Je suis désolé, je n'avais pas pensé à ça. C'est juste que j'ai appris il y a moins de vingt-quatre heures que j'avais eu un enfant et... j'aimerais tellement être un bon père. On est jeune, on apprend - sans doute moi plus que toi. » reconnût-il dans un petit rire. « Mais ça n'empêche que je ne me vois pas la regarder de loin, je veux pouvoir m'occuper d'elle aussi... »

« J'ai une question Dylan. » Il haussa les sourcils, m'indiquant qu'il m'écoutait. « Pourquoi est-ce que tu veux tant être un bon père ? Je veux dire ; tu as seulement été informé par je-ne-sais-quel moyen hier que mon bébé était de toi, alors pourquoi être aussi volontaire ? »

Il se mordit la lèvre et baissa les yeux sur le carrelage noir de son salon. Sa main passa distraitement dans ses cheveux bruns alors qu'il réfléchissait probablement à la manière dont il me répondrait. J'avais la désagréable impression d'avoir posé la mauvaise question. Finalement, il replongea ses yeux dans les miens.

« Mon père est parti le jour où je suis né. Il trompait ma mère depuis plusieurs mois. Elle le savait, mais elle ne disait rien. Et le jour de ma naissance il a décidé de partir sans prévenir personne. Quelque part dans un autre pays où on ne risquait pas de le retrouver. Il a envoyé de l'argent à ma mère tous les mois pour l'aider à nous élever ma sœur et moi, mais ça n'a duré que quelques années... Enfin bref, je peux dire sans mentir que je n'ai jamais eu de figure paternelle dans ma vie. C'est pour ça que je veux être présent pour Camélia. Je me fiche de l'âge qu'on a, je veux être le père que cette enfant mérite. »

Bouche bée, je le contemplai en silence. Je m'apprêtais à répondre quand les pleurs de mon bébé retentirent depuis la chambre de Dylan. Ce dernier se leva rapidement sans attendre de réaction de ma part et partît la chercher. Lorsqu'il revint, Camélia tout contre lui son nez niché au creux de son cou, un doux sourire se traça sur mon visage. Il était véritablement fait pour ça. Jamais il ne commettrait la même chose que son père, il en avait trop souffert.

« C'est d'accord. »

« Quoi ? »

Ses yeux rencontrèrent les miens, surpris.

« Pour le week-end. Tu pourras l'avoir le week-end. Et tu peux passer la voir la semaine à mon appartement si tu veux, je suis sûre qu'elle sera contente. »

Son visage s'illumina, je ne l'avais jamais vu aussi heureux.

« Merci Phoebe. »

Je me levai et m'approchai d'eux. Ma main vint caresser la joue de ma fille. Un léger regard en direction d'un miroir accroché au-dessus d'une commode me fit légèrement sourire en même temps que cela me gênait. Dylan, moi à côté, tenant dans ses bras notre petite Camélia.

On aurait dit une vraie famille. C'était étrange.

Mais pas si désagréable que ça.