Dylan
Bon. Là, j'étais vraiment dans la merde.
Cela faisait plus d'une demi-heure que j'essayais de calmer Camélia, mais rien ne marchait. Je lui avais donné sa tétine et son doudou, j'avais essayé de lui faire grignoter un de ces petits biscuits pour bébés que contenait son sac, et j'avais même chanté une berceuse. Mais ça n'avait absolument aucun effet. Puis, soudain, la réponse m'est venue comme une illumination : elle avait peut-être besoin qu'on la change ! Très bien, je l'avais installée sur mon canapé au-dessus d'une serviette douce avant de la déshabiller. Maintenant, le problème qui me faisait face était vraiment très embêtant...
...je ne savais pas changer une couche.
Je n'avais eu aucun modèle d'apprentissage de toute ma vie, et la manière dont ma mère changeait ma grande sœur Julia m'était évidemment inconnue étant donné que je n'étais pas encore né à ce moment-là. J'avais bien sûr une vague idée de la manière dont on procédait, je n'étais pas idiot. Mais dans quel ordre et de quelle façon fallait-il le faire ? Je n'en savais strictement rien. J'avis donc saisi mon téléphone et composé le numéro de Phoebe - que j'avais réussi à trouver via son compte Twitter.
« Allô ? »
« Hum, Phoebe ? » dis-je en me mordant la lèvre inférieure.
« Dylan ? Qu'est-ce qu'il se passe, il y a un problème avec Camélia ? »
« Non ! Non, aucun soucis, seulement... » Un rire nerveux m'échappa. « Je ne sais pas comment changer une couche Phoebe. »
Je l'entendis éclater de rire, me faisant froncer les sourcils. C'était loin d'être drôle, comment avait-elle fait pour gérer tout cela toute seule ?
« Ce n'est pas drôle, j-je ne sais vraiment pas ce que je dois faire ! »
Il lui fallût deux bonnes minutes pour se calmer, ce qui mettait ma patience à rude épreuve mais elle était ma seule aide possible. Jamais de la vie je n'oserais appeler ma mère pour lui dire que je devais changer ma fille alors qu'elle ne savait même pas que j'en avais une.
« Bon, déjà, est-ce que tu l'as correctement installée sur une surface plate ? Et avec une serviette en-dessous si possible, au cas où. »
« Oui, c'est fait. »
« Très bien. Ensuite tu dois lui retirer son body et sa couche. »
« Hum, oui c'est bon. »
Je surveillais du coin de l'œil ma fille, qui rigolait joyeusement tout en jouant avec ses petits doigts.
« Alors maintenant tu prends le paquet de lingettes qu'il y a dans son sac de voyage et tu l'essuies. »
« Mmh. » Je calai le combiné entre mon épaule et ma joue, le temps de faire ce qu'elle me disait avec autant de délicatesse possible. « Voilà, c'est OK. »
« Super ! Maintenant tu n'as plus qu'à lui mettre une couche propre, elles sont dans une pochette sur le côté du sac. »
Je saisis d'une main habile ledit sac et farfouillai à l'intérieur durant quelques minutes avant de les trouver.
« Je les ai. »
« Donc tu l'ouvres, tu passes une partie en-dessous d'elle et tu rabats l'autre au même niveau sur son ventre. Fais en sorte que ce soit suffisamment serré pour qu'elle soit bien protégée mais pas trop afin que cela ne la gène pas. »
« Euh... D'accord, je vais essayer. » Je fis ce qu'elle me disait avec la vague impression de faire cela comme il le fallait. « Ensuite ? »
« Ensuite tu prends les collants qui sont de chaque côté et tu les fixes à la partie supérieure. »
J'exécutai docilement ses paroles.
« J'ai réussi ! » m'exclamai-je triomphalement.
« En espérant que tu l'as mise à l'endroit, sinon tu dois tout recommencer. » ricana-t-elle ensuite.
« Oui, évidemment, je ne suis pas id... Oh merde. »
Mon visage pâlit en constatant que le dos de la couche me faisait face, ce qui signifiait que je l'avais mise dans le mauvais sens. Phoebe ne pouvait plus s'arrêter de rire à l'autre bout du fil, alors je lui raccrochai au nez.
« Ta maman n'arrête pas de se moquer de moi princesse. » marmonnai-je à l'adresse de Camélia avec un air malheureux.
Elle sourit joyeusement en guise de réponse.
« Bon, et bien on va recommencer ! »
Sur ces mots je lui ôtai sa couche pour la remettre à l'endroit. Une partie en-dessous, l'autre au-dessus. On rabat les collants dessus pour fixer et... Voilà ! Je commençais à m'améliorer, avec un peu d'entraînement ça devrait le faire. Il était cinq heure et demie, d'après ses bâillements il devait probablement être l'heure de sa sieste. Je n'avais rien pour la coucher, comment est-ce que j'allais bien pouvoir procéder ?
Je me dirigeai vers ma chambre et disposai du mieux que je le pouvais mes coussins, de sorte à ce qu'elle soit confortablement installée et qu'elle ne risque pas de tomber. Mon lit était assez large, mais mieux valait être prudent. Je pris ensuite Camélia dans mes bras et la berçai jusqu'à ce qu'elle s'endorme. De ce côté-là, c'était assez simple, elle était vraiment fatiguée. Une fois chose faite, je retournai dans mon salon, laissant la porte ouverte afin de l'entendre au cas où.
Le silence avait envahi mon appartement, je réfléchissais intensément. Hier soir, aux alentours de 20h30, j'avais reçu un message venant d'un numéro masqué me disant que Camélia, la fille de Phoebe, était également ma fille. Je lui avais ris au nez, trouvant cette révélation ridicule, mais la personne m'avait ensuite fourni une série de dates précises telles que celle de la fête où j'avais couché avec elle ou celle de la naissance de son bébé. Je m'étais remis à faire une série de calculs, cherchant la faille dans ses explications, mais j'avais dû me rendre à l'évidence, cette personne disait la vérité. Je m'étais alors précipité jusqu'au logement de Phoebe afin d'obtenir des réponses aux milliards de questions qui me torturaient. Peu m'importait l'heure qu'il était, j'étais probablement papa et une révélation de ce genre n'attendait pas.
La seule chose qui me perturbait à présent était celle-ci :
Qui Diable avait bien pu être au courant d'une telle chose pour me la révéler avec autant de précision ?
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Young Flower - Dylan O'Brien [FINI]
Fanfic« Tout va bien mon bébé, maman est là. » Les larmes perlaient ses beaux yeux noisettes, l'une d'entre elles roula sur sa joue rosée. Je l'essuyai délicatement, souriant tristement en notant qu'elle ressemblait de plus en plus à son père. Ses petites...