Chapitre 11

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_ Il y a eu assez de chocolat pour aujourd'hui. Je t'emmène avant que la sucrerie ne t'empêche de dormir, déclara Alaric quelques minutes plus tard

_ Tu as raison il y en a eu assez pour tout un mois, acquiesça la la belle femme

_ Et moi qui pensait que tu dirais que c'était suffisant pour une année entière, se lamenta faussement le grec

Ils rirent ensemble avant de quitter les lieux.

__ J'ai vraiment beaucoup de mal à te laisser ici ce soir, déclara Alaric devant le seuil de la porte de la jeune femme

_Alaric, soupira-t-elle en fermant les yeux

_ je déteste vraiment cet endroit. Cet atmosphère ne te ressemble pas, asséna-t-il  son regard balayant la pièce

C'était pourtant un bel appartement avec beaucoup d'espace qui permettait à la jeunesse femme de se déplacer aisément avec sa chaise roulante. La cuisine et le salon formaient une seule pièce élégante dans les tons épurés et le petit espace photo qu'elle avait aménagé donnait un côté chaleureux. D'ailleurs c'était le seul point positif dans cette pièce. Tout était trop gris, trop terne, trop... vide. Exactement sans vie

_ je sais mais c'est chez moi, se défendit Cassiopé en lui tournant le dos

__ Viens avec moi, contre-attaqua le grec

Elle secoua la tête pour lui dire que ce n'était pas possible.

__ Il est déjà tard. Presque minuit, lui rappela-t-elle

__ Ça c'est parceque le temps passe trop vite quand je suis avec toi, lui reprocha le bel homme

Elle secoua négativement la tête sans oser lui faire face.

_ Juste cette nuit ma beauté viens avec moi. Je n'aime pas l'idée de te laisser seule ici, lui murmura-t-il en se mettant devant elle pour trouver son beau regard caramel

_ Alors reste, tu peux rester aussi. Ce qui compte c'est que nous soyons ensemble n'est-ce pas, ne put s'empêcher de dire Cassiopé les yeux ancrés à ceux de cet homme qui lui faisait presque perdre la tête.

Presque essaya-t-elle de se convaincre.

Ses yeux caramel donnaient à son regard des tons si chaud, que le beau grec sentit son sang bouillir.

Cette femme aura ma peau, réalisa-t-il le cœur battant

__ C'est que nous soyons ensemble en effet, dit-il en sondant son visage si beau mais qui dégageait une si grande fragilité

En réalité, la jeune femme était terrifiée. Entre Alaric et elle, les choses semblaient couler de source. Tout était si naturel, si simple. Presque dans l'ordre des choses. Pourtant il y avait toujours ce sentiment, cette peur de se tromper encore, de s'attacher à un homme pour de mauvaises raisons. Mais pire encore, cette peur de ne pas être assez bien pour un homme tel que lui. Si elle n'avait pas pu garder Estéfano pour elle comment pourrait-elle envisager de garder Alaric. Pour elle. Juste elle.
Personne ne voulait d'elle pas même ses parents biologiques. Du reste, elle n'avait même pas pu garder Régina, sa maman. Comment allait-elle faire pour lutter contre les sentiments qui chaque jour prenaient de l'ampleur. Comment allait-elle s'en sortir si elle ne réussissait pas à garder Alaric, si ses sentiments deviennent trop profond, trop beau, trop pur ?

Nous n'en sommes pas encore là se rassura-t-elle. Nous n'en sommes pas encore là.

Cette nuit là malgré ses sentiments contradictoires la jeune femme accepta avec joie le cadeau que lui faisait Alaric: sa présence auprès d'elle.

_ Tu réfléchis beaucoup trop, lui dit Alaric

_ Comme tout le monde, répondit-elle doucement

_ Parfois cela constitue un réel blocage. Ne vaut-il pas mieux se rendre libre de ses réflexions qui nous alourdissent plus qu'elle ne nous avertisse ? Demanda-t-il le regard soudain  sérieux

__ Peut-être ne devrions-nous pas négliger les mystères qui se cachent derrière chaque réflexion, refuta la jeune femme

_ Ne pas les négliger serait judicieux en effet, mais ne pas s'y appesantir   serait moins oppressant car s'appesantir sur ce qui est caché ne fait que voiler ce qui ne l'est pas et qui est pourtant prêt à être mis en lumière. Il n'est pas nécessaire de faire du gâchis n'est-ce-pas mon ange ?

_ Tout dépend de ce que l'on est prêt à gâcher, contra-t-elle

_ Mais encore...

_ Serais-tu toujours prêt à te lancer tête baissée sans évaluer les risques et les conséquences ?

_ Et toi ? Serais-tu prête à prendre des risques pour atteindre tes objectifs ? Demanda-t-il

Cette question les plongea dans un grand silence.

_ Même après avoir évalué les risques et conséquences, si cela vaut la peine, pourrais-tu te lancer non pas tête baissée mais tête haute parce que tu sauras à quoi t'attendre ? Reformula Alaric

_ Je... Je crois

Cassiopé senti des sueurs froides l'atteindre. Les larmes sur le point de couler elle essayait de ne pas montrer au bel que cette conversation l'avait bouleversé au plus profond d'elle même.
Que devait-elle faire ? Que devait-elle dire ? Elle avait si peur... Toujours cette peur qui la hantait. Et elle ne voulait plus avoir peur.

_ Je vais rentrer, déclara-t-il soudainement en se levant

_ Non, Alaric, je t'en prie ne me laisse pas, s'écria-t-elle presque dans le désespoir les larmes à présent plein les yeux

_ Jamais. Je ne te laisserai pas. Plus jamais. Mais ce soir il vaut mieux que je te laisse de l'espace. J'attendrai que tu t'endormes et là seulement je m'en irai, c'est d'accord ? Dit-il en caressant sa joue alors qu'il s'était rassit

_ Je... Oui c'est d'accord. Dit-elle à contre cœur

Quand il lui avait proposé de partir avec lui, elle avait eu peur que les choses aillent trop vite et qu'elle se retrouve immergé dans son univers alors qu'ici, chez elle, elle pouvait encore se protéger du moins essayer. Mais elle avait aussi peur qu'il parte sans se retourner. Encore cette peur de la solitude qui l'avait poussé dans les bras de Estéfano.
C'est la raison pour laquelle, à son tour, elle lui avait proposé de rester. Sauf que maintenant, elle se rendait compte peu à peu que Alaric lighos n'était pas un adversaire commun.

Elle pria qu'elle ne le perde pas à cause de cette peur maladive. Elle préférait avoir peur qu'il la rejette un jour comme l'avait fait son ex fiancé plutôt que de le laisser  partir.

Car cette fois son cœur parlait plus fort que la peur de la solitude. Oui cette fois c'est cœur qui lui parlait et qui hurlait de pas rejeter Alaric.

Jamais.

Cela n'était même plus envisageable.
Parce qu'il était question d'Alaric.
Et que seul son cœur avait le droit de la guider.

 Prisonnière de ses bras : un grec amoureux Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant