-Je te déteste.
Je crache au visage de mon frère, Balekin, un sourire tordu plaqué sur son visage aux traits si semblables au miens que c'en est bouleversant.
-Dis toi, mon frère (Il se penche en avant, son souffle rêche me caresse le visage.), que je fais ça pour toi.
Je tente un ricanement, mais ma cage thoracique se comprime et je réprime un hoquet de douleur. Ce n'est pas la première que je dois supporter un coup, alors pourquoi ai-je l'impression qu'à chaque fois c'est un peu plus dur ?
Je me relève en chancelant, envoie voler d'un geste sec mon arme en bois à travers la pièce. Je ne suis pas un tueur. Les mots que j'ai adressé à mon frère me reviennent en mémoire. Avant cela semblait l'affecter ; mais maintenant seul mon sang peut l'arrêter lorsqu'il s'acharne sur moi.
-Ce soir, commence Balekin, sur le pas de la porte, on organise une réception. (Il marque un pause.) Je juge que tu viendras de toute façon. Tant qu'il y a à boire...
Je ne constate qu'il est parti que lorsque la porte claque violemment, faisant naître une bourrasque. Je serre les dents de douleur ; fais volte-face et gifle si fort le mortel m'ayant assaillit de coups qu'il s'effondre au sol.
Son regard vitreux roule de haut en bas avant de s'arrêter. Je lui projette un coup de pied dans la hanche et il produit un gargouillis indéchiffrable, tâtonne autour de lui, les doigts tremblant.
Je déteste mon impuissance. Moi, le puissant prince de Terrafea, dernier de ma lignée, je ne suis même pas capable de résister à mon stupide frère, et pourtant le seul m'accordant un peu d'attention. Je refoule une colère noire. Ce soir il y a une réception, et je souhaite causer encore plus de dommages que la dernière fois. Je peux compter sur les deux mortelles pour ça. Elles sont si naïves !
Ma douleur effacée, je suis envahi d'un sentiment d'exaltation malsaine à la simple idée de torturer quelques innocents cette nuit. Ils n'ont qu'à pas me manquer de respect.
***
Je décoche un sourire cynique à la foule. Quelques uns réprime des cris de frayeur.
Nicasia, rayonnante, est suivit de près par Locke, ses cheveux pourpre renvoyant des reflets sous la lumière du soleil. Valerian, la bouche pincée, ne me jette pas même un regard. Je feins de n'avoir rien remarqué. Ils sont sous mon contrôle. Je n'ai rien à craindre d'eux. Surtout que, sans moi, il ne sont plus rien à la cour.
Je tourne la tête alors que Valerian se précipite vers la mortelle et sa sœur. Jude et Taryn. Les deux arborent des courbes soyeuses, chaudes et désireuses. En revanche, l'une semble quelque peu plus menaçante que l'autre. Le regard de Jude lance des éclairs alors qu'elle se redresse après s'être inclinée, tandis que Valerian lui saisit les cheveux. Elle reste muette, mais je sais que si elle le pouvait, elle lui arracherait les os, un par un. Valerian s'abaisse à son niveau, lui murmure des mots âcres à l'oreille. Elle trésaille mais ne dit rien. Je savoure son impuissance comme j'ai subi la mienne.
Puis, tachant de rappeler à Valerian qui mène la danse, je siffle :
-Valerian.
Un dernier regard emplit de haine et il se détourne, laissant Jude, bouche bée, serrer la mâchoire de toutes ses forces. Je la fixe d'un air hautain et elle rougit avant de détourner aussitôt le regard. Taryn pince les lèvres.
J'avance posément, attend que chaque convive s'incline et pose un genou à terre devant moi. Je jouis de cet asservissement, de ce pouvoir qu'être prince, bien que peu reconnu par sa propre famille. A cette simple pensée, mon cœur se glace.
J'incendie du regard l'insolent qui ne s'est pas incliné et qui rit même ouvertement. Il va goûter à ma colère.
Je saute sur lui et lui décoche un violent coup dans le visage. Le garçon roule à terre, pour un cri grêle. Plein de haine et insensible, je lui attrape férocement l'aile qui se déchire dans un froissement de papier.
Certains hoquettent de stupeur, d'autres gloussent. Mais Jude reste impassible.
Je poursuis mon chemin, comme si rien ne c'était passé.
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Je vous remercie de les aimer autant que je les aime
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Le Prince Cruel { Raconté par Cardan
RomansaQuand elle est là, plus rien d'autre n'existe. Elle est plus qu'une obsession, elle me poursuit à travers mes rêves les plus fous. Aux yeux de tous elle est d'une simplicité effrayante comparée à nous, mais moi, je la trouve sublime. Si attirante q...