21 : 👡

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Je m'assure que le dossier de la chaise est bien coincé sous la poignée de la porte du dressing tandis que celle-ci tremble à cause des coups de poings et des coups de pieds qu'Isaac donne dedans.

_ Erza ! Il hurle de l'intérieur. Erza, ouvre cette putain de porte !

Il essaye de tourner la poignée mais elle est définitivement bloquée contre la chaise et c'est parfait. C'est ce que je voulais.

_ qu'est ce que tu crois ?! Que tu peux m'enfermer dans un putain de dressing sans mon putain de portable pour que je ferme ma gueule ?! Tu sais très bien que tout dire, c'est la seule solution !
_ non. On en peut pas faire ça. J'affirme.
_ je m'en branle de ce qu'on peut faire ou pas ! Laisse moi sortir ! Erza, je rigole pas, je vais défoncer la porte et on devra donner de la thune à l'oncle de Tom !

Je secoue la tête, en finissant par lâcher la chaise et reculer doucement.

_ je suis bourré Erza, alors si jamais je fais un coma éthylique et que je suis enfermé ici, je vais crever. T'auras ma mort sur la conscience.
_ arrête, Isaac.
_ tu sais que je peux me pendre avec un de mes jeans ?
_ arrête. Je râle en donnant moi aussi un coup dans la porte. Si tu n'avais pas voulu tout raconter aux autres, je n'aurai pas eut besoin de t'enfermer dans ton dressing.
_ tu m'as fais une putain de béquille et donné un coup de genoux dans les couilles pour me foutre là dedans !
_ je suis désolée.
_ Erza, je déconne vraiment pas ! Erza !

Je grimace, récupère mes chaussures et tente de retrouver tous mes esprits pour marcher jusqu'à la porte de la chambre. À côté de la porte, sur la petite commode, je vois la clé déposée à plat, juste à côté d'un espèce de vase vide.
Isaac tambourine toujours contre la porte du dressing, qui tremble de plus en plus et il continue de m'appeler inlassablement en hurlant toujours plus fort.
Personne ne l'entendra en bas, la musique est trop forte et nous sommes dehors. Et il ne fera pas de coma éthylique. Au pire des cas, il vomira dans un coin du dressing parce que l'alcool finira par le rattraper mais rien de plus grave, je le sais. Je fixe à nouveau la porte d'entrée puis celle du dressing puis la clé et ni une ni deux, je m'enfuis dans le couloir et verrouille la porte de la chambre. Je dépose la clé dans ma propre chambre, renfile et rattache mes chaussures puis m'essuie les yeux en me scrutant dans le plus grand miroir en face de mon lit avant de traverser tout le couloir et redescendre les escaliers avec prudence.
En bas, sur la terrasse, tout est revenu à la normale. Ils continuent leur soirée comme si Isaac n'avait pas peté un plomb il y a 30 minutes. Mais tant mieux. Personne n'aura idée d'aller voir s'il va bien ou je ne sais quoi.
Je m'en vais dans la cuisine, en marchant du plus droit que je le peux, et attrape un verre pour le remplir d'eau, au robinet.
Mais je sursaute quand quelqu'un m'interpelle et en me retournant, je vois Ashton, de l'autre côté de l'îlot central et les deux paumes à plat sur le plan de travail.

_ est ce que ça va ?
_ ouais. Pourquoi ?
_ je suis bourré mais je suis pas con. Il marmonne. Je vois bien que tu fais la gueule.
_ tu ne me connais pas. Je crache, avant de boire un peu d'eau. Tu ne sais pas si je fais la gueule ou non, tu ne sais pas si je suis énervée ou non. La seule chose que je peux te dire, c'est que si j'étais vraiment énervée, je serai bien plus méchante.

Il soupire et je m'adosse au rebord de l'énorme évier en inox.

_ ça ne t'a pas plus, que je t'embrasse ?

Je ris jaune.

_ sans blague ? Je rétorque ironiquement. Tu aurais au moins put me demander mon avis avant de le faire. On ne t'a jamais appris à demander son consentement aux personnes qu'on s'apprête à s'embrasser ?
_ c'était un gage. Je devais le faire.
_ il y avait 4 autres filles.
_ mais c'est toi que je voulais embrasser ! Il s'exclame.
_ pourquoi ?

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