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Assise sur un des canapés, j'attend patiemment, prenant gentiment mon mal en patience, en écoutant vaguement maman se confondre en excuse dans l'entrée.
Elle se ratatine devant tous les serveurs et les traiteurs, comme si elle y pouvait quelque chose. Elle a fait la même chose avec les invités. Pathétique.
Du coin de l'oeil, je vois l'écran de mon téléphone s'allumer, à côté de moi. C'est le group chat Imessage.

De Emmy :
Tu nous raconteras, Erza, hein !

De Max :
J'ai trop hâte de savoir

De Isaac :
Ça va chier je pense

J'observe encore un peu le jardin, encore plein de vestiges de la réception, par les portes fenêtres, et lève les yeux vers mon père, debout près de la cheminée.

_ bon, je peux aller dans ma chambre ?
_ tu ne bouges pas d'ici.
_ mais ça ne me concerne même pas ! Je m'exclame.
_ moi non plus, ça ne me concerne pas. Mais tu n'as pas envie d'écouter ta mère gueuler pendant des heures ?

Je souffle.

_ moi non plus, dommage, hein ? Tu restes là et surtout, tu te tais.

C'est le pompom. Je fais l'effort d'assister à ces fiançailles à la con et en plus de cela, je suis forcé d'assister à un pseudo conseil de famille parce que cette conne de Khloé n'a pas sut prendre sa pilule correctement et que mon frère n'a pas sut se satisfaire de sa main.
Je déteste ma vie, bordel.
Maman revient dans le séjour, en soufflant elle aussi et la main sur le front.
Si elle n'avait pas été avocate, je suis persuadé qu'elle aurait put être actrice dans un soap opera.

_ mon dieu, mais quelle journée... j'ai hâte de me coucher.
_ dépêches toi d'appeler ton fils, si tu as hâte de te coucher. Plus vite ils seront là, plus vite nous serons débarrassé.

Maman glousse mais ce n'est pas un véritable rire. Elle rit jaune, comme bien souvent.

_ oh oui, dépêchons nous pour que tu puisses vite retourner taper dans des balles en plastique sur de la pelouse avec tous tes amis en pleine crise de la quarantaine eux aussi.
_ tu insinues que je fais une crise de la quarantaine ?
_ ça fait 5 ans que tu fais une crise de la quarantaine.
_ et toi, tu fais ta crise d'ado depuis que nous sommes mariés.

La dernière fois que j'ai passé une journée aussi pourrie, c'était le jour de notre visite aux Everglades qui s'est terminé en énorme dispute et m'a valut deux semaines de tristesse. Je ne pensais pas que je pouvais passer une journée plus chiante et barbante que celle-ci mais c'était sans compter sur mon frère qui se fiance et fait un gosse à sa potiche.

_ tu as vraiment choisi ton jour pour me faire des reproches qui visiblement te trottent dans la tête depuis plus de 20 ans. Elle crache. Notre fils se fiance et...
_ met sa petite amie enceinte. Il la coupe.
_ je suis tout aussi tendu et choquée que toi, d'accord ?!

Au moment où je soupire pour la 100eme fois de la journée et que je m'enfonce plus profondément dans le dossier du canapé sur lequel je me tiens, Matt et la sorcière se pointent, descendant les escaliers doucement. Matt se frotte le front, visiblement tout retourné. Quant à cette folle de Khloé, elle a l'air beaucoup plus détendue.
Papa et maman les fusillent du regard.

_ dites nous que c'est une blague et que vous vouliez seulement faire une énorme farce ? Dites nous que vous n'avez pas fichu en l'air une fête de fiançailles qui m'a pris des semaines à organiser ?
_ dites-nous que vous ne nous avez pas mis la honte devant toutes nos connaissances, surtout.
_ Phill ! Ce n'est pas le plus grave !
_ le fait que tu ai voulu jouer à l'organisatrice d'événement, non plus, Astrid.

Waves Où les histoires vivent. Découvrez maintenant