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_ vous êtes sûr ?
_ sûr et certaine, madame. Faites nous confiance, elle ne risque plus rien.
_ et vous, comprenez-nous.
_ je sais, je vous comprends. Vous vous inquiétez mais votre fille est sorti d'affaire. Elle va se réveiller et se remettre doucement. Tout va aller en s'arrangeant.
_ très bien, si vous le dites.
_ ça va, maman. Elle est infirmière, elle sait ce qu'elle dit.
_ ne vous inquiétez pas, j'ai l'habitude de ce genre de réaction et elles sont parfaitement compréhensives. Si c'était ma fille qui était allongée sur ce lit et blessée, je serai morte d'inquiétude. Mais tout va bien pour elle, je vous le promets. Nous avons fait tous les examens nécessaires et lui avons prodigué tous les soins dont elle avait besoin. Il faut juste qu'elle se repose.

J'entends des pas, une porte se refermer et deux soupires.
Où je suis, encore ? La lumière est très désagréable et le coussin très peu confortable.
Je fronce les sourcils.

_ arrête de remettre ce que les médecins disent en question, maman.
_ je m'inquiète, j'ai le droit Matthew !

Qu'est ce que maman et Matt font ici ? Où sommes nous ? Qu'est ce que nous faisons tous les trois dans une pièce qui résonne trop ?

_ mais qu'est ce qu'elle a encore fait, bon sang...
_ tu ne comptes pas l'engueuler quand elle se réveillera, quand même ?!
_ si elle se réveille..
_ merde, maman, l'infirmière vient de te dire que tout allait bien !
_ ah oui ? Tout va bien ? Regarde ta soeur. Regarde l'état dans lequel elle est ? Regarde son visage plein de plaie et de pansement, ses côtes entourées de bandage comme une véritable momie, tous ces câbles et ces fils qui... je ne peux même pas la regarder.
_ sors de sa chambre, alors.
_ ça ne va pas ?!
_ elle n'aura pas besoin de quelqu'un qui lui hurle dessus quand elle va se réveiller.
_ je suis sa mère, Matt. Bien sûr que je m'inquiète. Quand ton bébé se retrouvera endormi et blessé dans une chambre d'hôpital, tu comprendras.

Tout résonne alors c'est encore plus désagréable que d'habitude de les entendre s'engueuler.
Je fronce les sourcils, ce qui me demande une force surhumaine et geins, ce qui les fait taire. Enfin. J'arrive à ouvrir les yeux mais les referme rapidement, épuisée, avant de les rouvrir à nouveau.

_ oh mon dieu, ma chérie ! Erza, c'est maman.

Elle se jete à mon chevet, attrape ma main gauche et caresse mes cheveux. Matt vient de mon côté droit et se contente de poser sa main sur mon épaule, sans me quitter des yeux.

_ c'est maman, mon coeur. Tu me reconnais ?
_ bon sang, maman, on est pas dans un film la...
_ fiche moi la paix, Matt. Elle pourrait très bien s'ouvrir d'amnésie.
_ oui, je te reconnais. Je souffle.

J'inspecte toute la chambre mais il n'y a que nous. Nous ne sommes que 3, pourtant nous ne devrions pas être que 3.

_ tu as mal ?
_ elle est shooté à la morphine. Crache Matt en tapotant le tuyaux de ma perfusion.
_ Matt, tu devrais peut-être aller.. je n'en sais rien, t'acheter des cochonneries dans le distributeur au fond du couloir, par exemple.
_ tu me vires ?
_ appelle Khloé et donnes lui des nouvelles de ta soeur, elle en attend.
_ elle vient à peine de se réveiller.
_ très bien, alors laisse moi lui poser des questions.

C'est étrange que je sois toute seule ici.
Où est-il ? Où est Isaac ? Et pourquoi il fait jour, dehors ? Il faisait nuit il y a encore 5 minutes.

_ quelle heure il est ?
_ 10h45. Nous avons attendu une éternité sur ces horribles chaises dans la salle d'attente.

10h45 ? Mais... je ne comprend rien.

_ tu as mal, ma chérie ?
_ un peu.
_ où ça ?
_ euh... partout.
_ est ce que tu sens tes jambes ? Et tes bras ?
_ et bien... oui.
_ l'infirmière t'as dit qu'elle allait bien. Dit Matt.
_ et elle pourrait très bien se tromper.
_ tu es la femme d'un chirurgien maman, pas chirurgienne. Tu es avocate, tu ne peux pas remettre en cause ce qu'une infirmière dit. Elle s'est occupé d'Erza toute la nuit.
_ il est 10h45 ? Je demande à nouveau.
_ ouais.
_ mais... il n'était pas 10h45...
_ tu es arrivé ici à 1h25, ma chérie et les médecins se sont occupés de toi mais la morphine t'as fait dormir jusqu'à maintenant. Tu avais trop mal, tu hurlais... tu es tombé dans les pommes mais tu t'es réveillé dans l'ambulance. Ils étaient obligés de t'injecter de la morphine pour te soulager.
_ il m'en faut encore. Je marmonne.
_ c'est comme ça qu'on devient accros.

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