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Je suis rentré à la maison depuis moins d'une heure quand je me retrouve toute seule.
Maman, Matt et Khloé sont partis,excités comme des puces et sans le moindre remords de me laisser là, 30 minutes après que je sois sorti de l'hôpital. Je ne vais pas me plaindre, en l'espace d'un quart d'heure, j'ai eut le droit à des centaines de réflexions de Matt, des millions de regards suspicieux de la sorcière et des milliards de recommendations sans aucun sens de maman. C'est bien simple : je n'ai pas dit une seule phrase. J'ai été noyé sous le flot de préjugés, remontrances et autre.
Ils sont partis les bras chargés de bagage et maman tenant fièrement un de ses sacs de femme d'affaires de magazines, remplis de son IPad, ses Pantones, ses carnet et je ne sais quelle autre accessoire de pseudo wedding planneuse. Avec ses lunettes de soleil sur le nez et un Fedora sur la tête, elle m'a même presque crevé un oeil en tentant de m'embrasser. Derrière elle, Khloé la sorcière en a profité pour se forcer à rire, bien que ce soit tout sauf drôle, en se caressant le ventre. Je crois qu'elle a peur qu'on oublie qu'elle est en cloque mais étant donné qu'elle finit toujours par réussir à amener le sujet sur la table, qu'elle fait celle qui est exténuée par sa grossesse alors qu'elle ne fait rien de ses journées et que maman s'imagine déjà en grand-mère parfaite et gaga, il serait difficile que quiconque l'oublie. Maman étant apparemment déjà plongée dans ses pensées quant au mariage de son fils, et Khloé la connasse trop fatiguée pour lever le petit doigt, Matt a joué les bagagistes et n'a cessé de faire des aller retours entre l'entrée et sa voiture. Je l'aurai bien aidé mais...
D'ailleurs, il ne m'a pas adressé un seul mot. Pas depuis qu'il est sorti de ma chambre, le matin même de mon arrivée à l'hôpital. Pas un mot mais des millions de regards et je ne sais pas quoi faire pour que cela s'arrête.
Ils sont partis en coup de vent et je me suis retrouvé toute seule dans la maison, sans pouvoir faire quoi que ce soit. Je suis une véritable assistée et ça m'emmerde. Il me faut 15 minutes pour aller faire pipi, rassembler toutes mes forces si je veux remplir ma bouteille d'eau et si par malheur, je me rassois sans prendre avec moi la télécommande, je suis fichue. Si je reste comme cela, alitée et ramollie, je vais devenir folle.
Assise sur un des canapés, une jambe tendue et le pied appuyé sur un coussin déposé sur la table basse, calée entre plusieurs coussins, je tente de me tourner vers l'ouverture du salon quand on sonne à la porte. Je suis seule depuis plus de 3h et je n'attendais qu'une chose : voir mes amis.
J'entend la porte s'ouvrir, puis se refermer et des pas dans l'entrée, plutôt discret. Un sac tombe trop bruyamment par terre et j'entend un râle de douleur puis, Emmy dit aux garçons de ne pas faire trop de bruit.

_ mais pourquoi on doit chuchoter ? Chuchote Max.
_ et pourquoi tu m'as foutu un coup de coude ?
_ Erza doit sûrement se reposer.
_ elle nous a dit d'entrer, elle ne dort pas, Emmy.
_ franchement, ça ne te fatigue pas d'être débile ?
_ je vous entend vraiment. Je réponds, du plus fort que je peux.

Je les entend s'arrêter de respirer puis leurs pas se rapprochent et ils apparaissent.
Enfin !
Emmy accoure vers moi.

_ Erza, mon bébé ! J'ai cru que nous n'allions jamais réussir à te voir !
_ attention, je les préviens, j'ai vraiment envie de vous faire des câlins pendant des heures mais je vais mourrir de douleur si vous appuyez sur mes côtes.

Tom se contente alors de m'embrasser les cheveux et Max de me pincer la joue. Quant à ma meilleure amie, elle s'assoit avec précaution à côté de moi, veillant à ne pas trop me faire bouger ou faire bouger mes oreillers.

_ c'est quoi ces bleus ? Marmonne Max en me regardant de plus près.
_ ils ont changé de couleur. Ils étaient plus violet avant et ils commencent à devenir verts.
_ stylé.

Emmy tapote l'arrière de la tête de Tom, qui s'est assis devant moi, sur le tapis, calé contre la table basse.

_ tu n'as pas trouvé le temps trop long avant que nous arrivions ?
_ un peu mais...
_ et à l'hôpital ?
_ si mais j'avais le droit d'aller voir Isaac de temps en temps.
_ et lui ? On ne pourra vraiment jamais le voir ?
_ il n'y a que la famille qui a le droit de rendre visite aux patient.
_ on est de la famille, nous aussi.
_ c'est ce que j'ai essayé de leur dire. Mais il a son téléphone maintenant et il se fait vraiment chier. Appelez le, ça lui fera plaisir.

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