10 : ✈️

23 2 0
                                    

Me voilà, surexcitée, plus prête que jamais, la main sur la poignée de ma valise, mon sac à main enroulée autour de mon cou et mes lunettes de soleil dans mes cheveux. J'ai bien fait de mettre un sweat, il ne fait pas spécialement chaud mais je suis maligne et j'ai pensé à mettre un t-shirt en dessous. La température à Miami quand nous atterrirons ne sera certainement pas la même que celle de l'aube de Boston.
Mon pied gauche tape frénétiquement sur le béton du péron, bordel, ils en mettent du temps à venir. Isaac m'a dit hier soir en me déposant chez moi qu'il serait ici à 5h45. Il est 5h53 et j'attend encore. Heureusement que le levé de soleil est beau, ça m'occupe l'esprit. Les minutes défilent si lentement quand on est submergé par l'impatience, c'est insoutenable.
Je regarde encore l'écran de mon téléphone : pas de message. J'espère qu'ils arrivent. Mentalement, je refais un check up, le 20ème au moins depuis hier, de ce que j'ai mis dans ma valise et mon sac : robe, crème solaire, chapeau de paille, lisseur, gloss, claquettes d'intérieur, boucles d'oreilles, brassières sexy, brosse à dent, chargeur, veste en jean... tout y est. Hier soir, ma to do list était entièrement fluoté, signe que j'avais tout mis dans ma valise. Mais on ne sait jamais...
Enfin, une voiture arrive dans la rue et s'arrête juste devant la maison. La fenêtre ouverte, Max me fait signe de venir et Isaac descend pour m'aider à mettre ma valise dans son coffre.

_ sérieux, les valises de tout le monde ne vont jamais tenir.
_ premier arrivé premier servi.

Isaac grogne.

_ ce n'est pas comme ça que ça marche, Erza.
_ tu n'avais qu'à mettre un coffre de toit.
_ ouais, bien sûr, j'allais acheter un coffre de toit pour que la grande princesse Erza Brown puisse prendre autant de bagages qu'elle le souhaite. Il fait ironiquement.
_ je ne fais pas la princesse, j'ai réussi à ne prendre qu'une seule valise et crois moi, ce n'était pas une mince affaire.
_ je parie que si j'ouvrais ta valise, je pourrais enlever la moitié de ce que tu as pris.
_ essaye pour voir.
_ oh !

Max, le buste et la tête sortis par la fenêtre de la portière, nous observe et tapote sur la carrosserie noire de la voiture d'Isaac.

_ ça vous trouerez le cul de vous secouer un peu et de monter dans cette bagnole pour qu'on se tire ? On part en vacances, vous n'avez pas intérêt à vous engueuler alors que nous ne sommes même pas dans l'avion.

Isaac referme le coffre, après avoir repoussé ma valise aussi loin contre les sièges qu'il le pouvait. Il me regarde à nouveau, avec la capuche de sa veste Adidas sur l'arrière de la tête et une casquette dessous.

_ il a raison, on ne va pas se gueuler dessus dès le départ.
_ hum... mais j'ai vraiment fait des efforts pour ma valise.
_ ouais mais avoue que tu ne vas pas sortir de cette valise la moitié de ce que tu as emporté.
_ putain, bougez-vous le cul !

Nous montons rapidement dans la voiture après nous être souris discrètement et je m'installe à l'arrière, au milieu entre les deux garçons. Isaac conduit et Max s'occupe de la musique, qu'il baisse avant de tourner la tête vers moi.

_ c'est chelou que ta mère ne soit pas venu nous souhaiter bon voyage. Mes parents nous ont fait coucou jusqu'à ce qu'on quitte la rue.
_ ma mère m'a embrassé pendant 15 minutes.
_ ouais, et bien... la mienne dormait.

Ils se regardent.

_ je m'en fous, vous savez ? Elle est crevée, mon père est reparti hier.
_ la baise d'au revoir a été rude ?

Max rigole comme un con mais je lui tape derrière la tête pour le calmer.

_ elle est un peu triste et je ne pars pas à la guerre. Je n'en ai rien à foutre qu'elle me dise au revoir ou non.

Waves Où les histoires vivent. Découvrez maintenant