Idiot

13 1 2
                                        

Le 24 Mai, une nouvelle journée s'éteint, encore une depuis que tu es parti, ça fait désormais deux mois. Le deuil est compliqué, je ne pensais pas que tu partirais si tôt, tu étais encore jeune, en bonne santé, et non, visiblement cela ne joue pas, le danger était extérieur. Tu es mort pour le travail, papa.
La dernière chose que tu auras vu est le sol se rapprochant dangereusement de l'avions, les derniers sons étaient probablement des supplications, les pleurs  et cris de désespoir. Je suis désolé que ça se soit finit comme ça, désolé de ne pas avoir pu te dire au revoir, désolé de ne pas t'avoir assez dit que je t'aime. Tu sais papa, le destin frappe toujours lorsque l'on s'y attends le moins. Si tu voyais l'état de maman, la pauvre est détruite, anéantie. 

Pour moi, c'est difficile, mais pour elle... Vos dernières paroles étaient une dispute, justement à cause de ton travail, elle te disait que tu te tuais à la tache, drôle de coïncidence... Elle s'en veux tellement, elle t'aime tellement. Nous voila livrés à nous même dans ce vaste monde, cela ne fait que quelques jours que j'ai laissé maman pour retrouver mon appartement, mon calme, la voir pleurer me détruisais. Pourtant, je n'ai pas l'impression que ça change beaucoup de chose, seul chez moi, ce soir encore, je ressasse.  

Pourtant, le bruit de la sonnette me sors de mes songes. Je me redresse et me dirige vers la porte, avant d'ouvrir, Everli, ma meilleure amie, se tient devant moi, un sourire aux lèvres. Ça fait bien quatre mois que je ne l'ai pas vu et surement autant que je n'ai pas eu de signe de vie, plus de réponses à mes messages.
La voir ici me surprends, je ne sais pas trop comment réagir, je pensais qu'elle avait tiré un trait sur moi à ne plus répondre du jour au lendemain, que j'avais fait ou dit quelques chose de mal.

"- Hey ? 

- Hey, excuses-moi de passer à l'improviste, j'avais envie de te voir, je sais que ça fait longtemps et que je n'ai plus répondu depuis un moment, j'avais beaucoup de travail et de projets perso, je suis désolée de ne pas t'avoir accordé une seule minute...

- Ouais, entre, je t'en pris. 

- Oula, toi ça n'a pas l'air d'aller ? 

- Non, mais j'ai pas trop envie d'en parler, parles moi donc te toi, comment tu vas ? Qu'est-ce que tu deviens ? Tu veux boire ou manger quelque chose peut-être ? 

- Je peux avoir un café au lait, s'il te plait ? 

- Je te fais ça, un sucre, deux ? 

- Un seul, merci. 

- Ok, installes-toi, tu connais la maison."

Je me dirige vers la cuisine pour préparer ce qu'il faut alors qu'elle va s'assoir, j'aimerais réussir à masquer ma peine mais ça m'est impossible, pourtant, je ne veux pas l'accabler avec ça, je pense qu'elle n'à pas besoin de ça, surtout si déjà elle n'à pas de temps pour elle. J'ai d'ailleurs du mal à croire qu'elle est si occupée, cette fille est toujours occupée oui, mais même dans une journée des plus chargée elle trouveras le moyens de te répondre à la seconde près, donc bon, j'y crois moyen, mais soit, il ne faut pas juger sans savoir. Plusieurs minutes plus tard, je la rejoint au salon avec son café au lait et des gâteaux, oui, dans mon fort intérieur je dois être une petite grand mère. 

"- Aller, racontes-moi tout...

-  D'accord, d'abord je vais bien, j'ai juste pas de temps pour quoi que ce soit vu que j'ai deux petit taff à mi temps, un dans un bar et l'autre en tant que fleuriste, du coup ça me prends pas mal de temps, et puis le weekend je fais du babysitting. J'ai plus de temps pour moi, mais ça me va, je me sens utile et ce train train bien speed me plait bien. 

- Ouais éffectivement, ça dois être speed, mais tu fais ça vraiment pour t'occuper ou tu veux te faire de l'argent ? 

- Un peu les deux, disons que c'est cool parce que ça m'occupe et que ça me plait et en prime et puis ça me permet d'avoir pas mal d'argent au final et mettre de coter pour des futurs voyages, des projets que je veux réaliser... C'est tout bénéf ! 

- Tant mieux alors, du coup c'est pour ça que tu répondais plus ? 

- Ouais... 

- Tu sais toujours pas mentir. 

- Je suis desolée.

- Tu pourrais avoir de meilleures excuses, ou mieux : ne pas me mentir, pas à moi quoi, tu sais que je déteste ça en plus. 

- Dean, c'est compliqué...

- Tu sais quoi, rentre chez toi, ton mec t'attends, je sais même pas pourquoi tu t'es embêtée à venir jusqu'ici, surtout si c'est pour me mentir...

- C'est pas mon mec, tu sais bien que je le déteste...

- Et alors ? 

- Dean !

- Quoi ?

- Arrêtes !

- Pourquoi ? 

- Parce que c'est toi que j'aime, pauvre idiot !"

One Shot AléatoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant