Don't hurt me no more

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Ce soir-là, c'est avec une haine profonde et envahissante que je prends la route. La haine me ronge si bien que ne respecte aucunement les limites de vitesse, veillant à rentrer le plus rapidement possible, guidé par une haine monstrueuse, de la rage et un soupçon de tristesse. J'ai beau essayé de relativiser, l'image qu'il m'a été envoyée ne trompe pas, c'était bien mon petit ami, juste là, en train d'en embrasser une autre. Malgré tout l'amour que je lui porte, je refuse de me dire que c'est l'effet de l'alcool ou d'une autre substance, simplement car cela ne pardonne rien, bien au contraire, il n'a qu'à être sobre et ne pas prendre une de ces substances débile pour se dédouaner de toutes responsabilitées.

Un profond soupir s'évade d'entre mes lèvres gercées, lacérées par mes dents alors que la route me semble plus longue et plus angoissante que jamais. C'est finalement après une dizaine de minutes que je parviens à la résidence et me gare devant la bâtisse où se trouve mon petit ami, ce dernier m'ayant menti, me disant qu'il allait chez un ami, son soit disant ami c'était transformé en de nombreuses personnes personnes, en une petite fête, mais surtout en cette pouffiasse. Ce n'était peut-être pas un mensonge, mais en tout cas ce n'était pas la pure vérité, ce n'était pas ce que je devais savoir, et s'il y a bien une chose que je n'aime pas, ce sont les mensonges, je ne tolère pas cela.

Je ne mets pas de temps à mettre le frein à main et quitter le véhicule, prenant soin de bien claquer la portière, bien quelle nai rien demandée, toujours aussi remonté contre mon copain, avant de rejoindre l'entrée de la bâtisse avant de sonner à la porte, n'attendant pas longtemps une réponse. Un jeune homme de mon âge m'ouvre en un rien de temps, roux, grand et fin, au sourire doux et chaleureux. Allez, bouge de mon chemin toi.

- Bonjour, tu es ?

- Je suis le copain de Dylan, je pourrais le voir ? Demandais-je plus calmement que je ne l'aie imaginé.

- Oh oui, laisse-moi juste le temps de le trouver parmi tout le monde, tu peux te poser au bar si tu veux je t'y rejoins quand je l'ai trouvé !

- D'accord merci. Je souris faussement, me sentant bouillonner, putain d'enfoiré.

Ce n'est pas juste une fête entre amis, non, c'est le genre de grande soirée où il y a les amis, les amis des amis et ainsi de suite, au final y a quinze mille personnes et on en connait dix à peine. Mal à l'aise, je me craque la nuque avant de demander un jus de fruits à la jeune femme derrière le comptoir. Je ne vais certainement pas boire alors que je dois prendre le volant juste après, je ne suis pas irréfléchi, et, de plus, je n'aime pas l'alcool.

- Voilà, je l'ai ! S'écrit le roux en arrivant près de lui, tirant par la manche mon dit petit ami, celui-ci perdant son sourire en me voyant là.

- Merci beaucoup, nous allons rentrer...

- Déjà ? Vous ne profitez pas de la soirée ensemble ?

- Non, je vais m'en passer et je pense que vu son état d'ivresse, il a déjà bien assez profité.

- Oh, d'accord, je vois, bon courage mec.

- Merci, et au revoir, bonne continuation.

- De même.

Récupérant mon copain par le bras, celui-ci bafouillant des paroles complètement incompréhensibles, nous quittons la grande maison et je nous conduis vers mon véhicule. Une fois le grand gamin installé, je m'installe du côté conducteur avant de prendre la route sans décrocher ne serait-ce qu'un mot à mon vis-à-vis.

Une vingtaine de minutes plus tard nous sommes devant notre appartement et nous sortons du véhicule dans le but de prendre l'ascenseur... Faut-il déjà que Dylan arrive à tenir debout jusque-là. Ce n'est pas une mince affaire, mais nous y arrivons. Une fois devant l'appartement, je déverrouille la porte avant de laisser Dylan dans le sofa le temps que je repose mes affaires dans l'entrée.

- Babe-

- Tu ferais mieux d'aller te coucher, tu iras mieux après une bonne nuit de sommeil, et à ce moment-là on pourra parler. Lave toi avant, tu empestes.

- D'accord...

Titubant, il se lève avant de partir vers la chambre, manquant de peu de se prendre le mur. Malgré moi, ce spectacle me fait réprimer un rire, c'est bien fait pour lui, la prochaine fois, il ne se bourrera pas. Pour ma part je me pose là où il était avant, à soir, sur le sofa et profite du film pour apaiser un peu mes nerfs. Il sait très bien que je déteste tout ce qu'il a fait ce soir, me mentir, finir bourré et aller voir ailleurs. Certes ce n'est qu'un baiser mais ça commence toujours comme ça et ça finit sous les draps.

***

Comme prévu, je suis le premier réveillé, et ce n'est que deux bonnes heures après que mon copain me rejoint dans la cuisine, les cheveux en pagaille et une forte odeur d'alcool émanant de lui.

- Passe à la douche, tu l'as pas fait hier soir semblerait-il, tu empestes. Je lâche, sec.

Il ne dit rien et fait simplement demi-tour avant de revenir une dizaine de minutes plus tard. Temps pendant lequel je lui ai préparé des antidouleurs pour son mal de crâne et de quoi manger.

- Je suis désolé pour hier. Susurre-t-il contre mon cou.

Je me retourne pour lui faire face, mes yeux vagabondent d'un de ses iris à l'autre. Le calme avant la tempête. Un sourire faux vient étirer mes traits avant que je n'ouvre la bouche.

- C'est au moins la cinquième fois que tu me fais ce coup-là. Tu peux te les garder tes excuses à deux balles, ok ?

- Je ne voulais pas, je te le jure... J'ai trop bu.

- Tu avais qu'à gérer tes consommations, tu connais tes limites. Et c'est quoi ton alibi pour cette fille ?

- Quelle fille ?

- Te fou pas de moi, tu n'as pas non plus bu au point de fait un black-out.

- Je ne vois pas de qui tu parles là babe.

Levant les yeux au ciel, je récupère mon portable et lui montre la fameuse photo, lui faisant écarquiller les yeux.

- Ça y est, ça te revient ?

- Je suis vraiment désolé, je ne pensais pas avoir autant mer-

- Ferme là. Je n'en peux plus de vivre comme ça avec toi, de me faire tromper à chaque fois que je te laisser aller quelque part seul. C'est plus possible, c'est invivable ! J'ai été vraiment gentil j'ai pardonné, j'ai oublié, mais ce n'est pas non plus marqué "bouche trou" ou "con" sur mon front. Je demande qu'à te faire confiance et des que je le fais, tu me le fais regretter.

- Ce n'est pas ma faute babe...

- Et moi je suis la reine d'Angleterre... Je soupire. T'as raison c'est la mienne, faut bien un coupable hein...

- Non, je ne couche pas avec des vieilles, c'est pas beau.

Hors de contrôle, la gifle part toute seule. Je m'en veux aussitôt, je sais qu'il n'aime pas la violence, moi non olus d'ailleurs, mais c'était plus fort que moi, en trois ans de couple c'est la première fois que je me montre violent, je me choque moi-même. L'intrant suivant j'esquive de peu son point qui s'échoue contre le mur, tout près de moi. Il a visé juste à côté de mon visage. Je sursaute lorsqu'un deuxième coup est lancé dans le mur derrière moi.

- Je m'en veux, ok, tu comprends ça ? Oui, j'ai merdé, je suis coupable mais il te faut quoi pour comprendre que je m'en veux et que le seul que je veux c'est toi, ça a toujours été et ce sera toujours toi ?

- Rien.

- Comment ça ?

- Rien, c'est simple, je ne crois plus. Je ne supporte plus ton comportement, alors tu vois, là je vais aller faire ma valise, et je vais partir ailleurs, parce que nous deux, ça se finit ici et maintenant. Au revoir Dylan. En n'espérant que le ou la prochain.e ne se face pas autant trompé.e comme je l'ai été et que tu aies appris de tes erreurs.

One Shot AléatoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant