Chapitre 12 : Celui qui ne pouvait pas

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JingYun avait sorti l'artillerie lourde.

Une cinquantaine de maitres, le double de séniors et une grosse équipe de guérisseurs de terrain étaient sur le pied de guerre. Le reste de la secte attendait en embuscade soit qu'on ait besoin d'eux, soit se reposaient pour prendre la suite. La chasse était entamée depuis plus de vingt-quatre heures après tout.

La menace était évidemment plus faible que face au Serpent, mais les armes à utiliser contre n'étaient pas le même non plus. Elle était surtout totalement différente.

Là, il ne s'agissait pas de couper rituellement la tête à un petit serpent de quelques centimètres avant qu'il n'arrive à grossir et partir tout seul causer mort et chaos sur son chemin, mais à éliminer les deux démons les plus forts et les plus dangereux que la capitale avait eu le malheur d'avoir dans les pattes depuis fort longtemps.

La chasse avait commencé dès la nuit tombée la veille. Les deux démons n'étaient pas discrets. Ils voulaient tuer, se nourrir, détruire et profiter.

JingYun ne pouvait accepter ça.

Il avait d'abord fallu les trouver. ça n'avait pas été si dur. Le sang appelait le sang et l'odeur aussi bien que les hurlements des humains étaient un pavois bien assez bruyant pour que les prêtres leur tombent dessus très vite.

Les deux démons avaient été ravis de voir leurs ennemis naturels se précipiter sur eux. Ils les attendaient après tout.

Boya ne savait plus trop quand la chasse avait tourné à la boucherie.

Les deux démons avaient des alliés, ou des suivants. Des serviteurs ? Boya ne savait pas trop comment les appeler. En tout cas, ils étaient nombreux, faibles, mais frénétiques comme des mouches sur un cadavre. Il en tranchait un mais deux autres revenaient. Il en décapitait deux, quatre apparaissaient.

Ils avaient beau être nombreux pour lutter contre les démons, les démons l'étaient plus qu'eux.

S'ils succombaient sous le nombre...
Boya coupa en deux un nouvel ennemi. Il chercha du regard son mari. Les combats les avaient éloignés un peu l'un de l'autre.

C'était la première fois que Boya voyait son QingMing se battre pour tuer. S'il ne le voyait pas à cet instant, il aurait pu ne jamais y croire. La sauvagerie de son mari égalait bien la sienne. Il n'utilisait que son éventail et des talismans, mais il tuait presque autant que lui. Le bout de bois et de soie tranchait les gorges et les artères avec une précision chirurgicales. Les talismans enflammaient les démons comme des torches.

Tous les maitres se démenaient. Le moindre sénior tranchait dans le vif avec la délicatesse d'une charge de cavalerie.
mais leurs ennemis étaient toujours aussi nombreux.

"- On a besoin d'aide. QINGMING ! APPELLE TES SHISHEN !"

Le demi-démon se raidit un instant avant de secouer la tête sans rien dire.

Il trancha la gorge d'un démon de plus qui s'écroula en se noyant dans son propre sang.

Boya jura. Ils avaient besoin d'aide bon sang !

Un sénior s'effondra en hurlant de douleur, poignardé dans les reins par les griffes d'un démon.

"- QINGMING ! APPELLE TES SHISHEN ! ON A BESOIN D'AIDE !"

"- JE NE PEUX PAS !" Finit par hurler QingMing.

Le premier disciple jura. Il l'avait vu invoquer ses shishen. Ils étaient une force de frappe monstrueuse. Mais pour les invoquer, QingMing avait besoin de quelques secondes.

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