Chapitre 16 : Ceux qui soignaient

17 4 0
                                    

Si QingMing n'avait pas été aussi inquiet pour ses shishen lorsqu'ils étaient sorti du portail au milieu du grand hall de JingYun, il aurait surement éclaté de rire. Les enfants sauvés du Yin yang avec leurs shishen étaient bien entendu à peine plus que des petits animaux terrifiés par les adultes et l'inconnu. Leurs shishen n'étaient en guère meilleur état. Leurs liens étaient nés de la terreur, de la solitude et de la douleur. Maintenant qu'ils en étaient libérés, il faudrait surveiller l'évolution de ces liens. Mais pour l'instant, la scène était identique pour à peu près chaque couple. Les enfants tentaient de protéger leur shishen et les shishen tentaient de protéger leurs maitres. Ce qui se soldait par des petits couples recroquevillés au sol et qui grognaient après quiconque tentait de s'approcher.

JingYun avait donc employé l'une de ses forces les plus terrifiantes pour rassurer assez les enfants pour qu'ils laissent les guérisseurs les approcher : les shidi.

Les bambins avaient l'âge de ceux qui se recroquevillaient par terre mais ne puaient pas la peur et la douleur.

Les enfants avaient immédiatement utilisé la technique martiale la moderne et la plus pointue pour intervenir : la nourriture.

Les gosses avaient filé dévaliser les grands plats communs pour remplir tous les petits bols qu'ils avaient trouvés pour les apporter à leurs nouveaux copains. Que les adultes aillent se faire voir, ils avaient décidé, tous ces nouveaux copains étaient adoptés. Depuis quand les adultes étaient laissés à décider les choses importantes de toute façon ? Ils n'en faisaient que des catastrophes. Les enfants avaient apporté la nourriture aux gamins et à leurs shishen, avaient tous goutés devant eux ce qu'ils leur apportaient puis les avait encouragés à se remplir la panse de thé bien chaud, de viande, de riz et de gâteaux. Plus d'un enfant habillé de loques avaient fondu en larme lorsqu'ils avaient fini par s'attaquer aux gâteaux. Le riz, la viande, les légumes, c'était de la survie. Les gâteaux, c'était un luxe. Les gâteaux...Ils étaient sauvés ? Pour de vrai ?

Leurs shishen n'était en guère meilleur état. Eux aussi avaient dévorés, aussi effrayé, aussi perdu que leurs maitres miniatures qui avaient pour la plus part sauver leur raison en leur donnant un but et une fonction et qui s'accrochaient à eux de toutes leurs forces. Si eux ne s'étaient pas effondrés en larmes, ils serraient tous très fort contre eux leurs petits maitres jusqu'à ce qu'ils se calment.

Les shidi avaient attendu, leur avait souri à tous, puis les avait rassurés. Ils étaient à JingYun, la nouvelle maison de QingMing-ge. Il était allé les chercher. Ils étaient sauvés. Maintenant, ils étaient tous dans leur nouvelle maison. Et comme ils étaient dans leur nouvelle maison, il était de leur responsabilités à eux, JingYun, de prendre soin d'eux. Ils étaient nourris, ils avaient besoin d'être soignés, lavés et habillés.

La moitié des gosses avaient filés chercher leurs propres changes de vêtements pour que leurs nouveaux copains aient de quoi s'habiller de propre. Et si au passage, ils avaient pillé la lingerie de tout ce qui était en taille adulte pour les shishen qui eux aussi avaient bien besoin de voir des baquets d'eau chaude, aucun des grands n'aurait trouvé le courage de protester.

Surtout pas lorsque l'un des shidi demanda respectueusement au premier guérisseur qu'il lui tomba sous la patte de bien vouloir examiner son nouveau copain et le copain grand de son nouveau copain.

De loin en loin, petit à petit, ils se laissaient tous faire.

Un peu à l'écart, le chef de secte observait l'évolution du sauvetage avec satisfaction. Les enfants avaient pris en main leurs homologues du nord sans qu'il n'en soit vraiment étonnés. Ils étaient tous dressés depuis leur arrivée à JingYun pour une seule chose : protéger.
C'était ce qu'ils faisaient.

EpousaillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant