Chapitre 7 : Celui qui ne pouvait l'être

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QingMing laissa échapper un soupir de soulagement une fois Boya sortit pour aller voir son chef de secte et son Shifu. Il lui avait menti quand il lui avait demandé ce qu'il comptait faire. Il lui avait dit en souriant qu'il allait en profiter pour aller voir ses shishen.

QingMing soupira une fois encore mais avec tristesse.

Leur chef de secte et leur Shifu.

Il n'arrivait pas à se mettre dans le crâne qu'il faisait partie de JingYun maintenant. Qu'une secte l'accueille à bras ouverts malgré ses tares bien trop visibles ne lassait pas de l'angoisser affreusement. C'était trop beau pour être vrai. Il allait forcément se produire quelque chose qui allait tout briser. Il voulait y croire pourtant. De toutes ses forces.

En deux semaines, il avait appris qui était réellement Boya et l'étincelle de tendresse qu'il avait pour lui lorsqu'ils s'étaient séparés avait lentement grandi jusqu'à une réelle affection qu'il se refusait de laisser croitre encore vers un réel amour. Pas alors que tout allait forcément mal se passer à un moment ou un autre. ça finissait toujours par lui retomber dessus de toute façon. Il en avait subi les conséquences physiquement, psychologiquement, il ne voulait pas en plus avoir le cœur brisé quand il serait jeté dehors. Pourtant, il ne voyait pas comment cette situation pourrait se finir autrement.

Ni comment il pourrait sauver ses shishen.

Alors pour l'instant, il faisait profil bas, il souriait, il faisait ce qu'on attendait de lui et lorsque Boya commençait à se coller à lui le soir, il serrait les dents et le laissait faire ce qu'il voulait de lui sous couvert de lui apprendre. Et s'il avait dut se préparer psychologiquement toute l'après-midi pour le prendre dans sa bouche, le plaisir de son mari et sa satisfaction avait valu le coup qu'il se force.

Il devait être assez bon comédien pour que le chasseur ne lui pose pas de question. Ou Boya était trop amoureux et voyait la moindre tentative de sa part de le satisfaire comme une marque égale d'amour de sa part.

Ou il s'en fichait un peu.

Mais non, QingMing était sûr que Boya l'aimait vraiment et ça rajoutait une couche d'angoisse supplémentaire à l'affaire. Si Boya n'avait vu en lui qu'un objet à culbuter, le demi-démon aurait négocié avec lui pour qu'il l'aide à récupérer ses shishen et l'accès à sa cultivation en échange de son corps. ça n'aurait pas été très compliqué. Il aurait accepté le marché sans y réfléchir une seconde.

Mais Boya l'aimait vraiment.

QingMing ne voulait pas le traiter comme s'il voulait obtenir quelque chose de lui. Pas alors qu'il était am...attaché à lui également.

Alors pour l'instant, il se contentait d'apprendre de son mieux ce que préférait le chasseur et de le lui donner quand il venait chercher de la tendresse. A défaut d'autre chose, ça lui permettait de gagner du temps et qu'aucune plainte ne soit remontée au Bureau. Et puis, ce n'était pas comme si Boya était insistant non plus. Quand il n'avait vraiment pas la force de subir ses attentions et qu'il le lui disait, Boya ne cherchait jamais à le convaincre. Au pire demandait-il la permission de le prendre dans ses bras pour dormir avec son doudou préféré.

C'était quelque chose que le demi-démon n'osait pas refuser. Pas une fois Boya ne l'avait menacé ou frappé.

QingMing soupira. Il aurait presque préféré être maltraité et prisonnier de Boya autant que de JingYun plutôt que d'être considéré comme l'époux respecté du Premier Disciple.

C'était...difficile de tenir à distance tous ces gens qui voulaient être ses amis sans arrière-pensées. Ne réalisaient-ils pas que QingMing tentait de les préserver autant que lui-même du moment où il se ferait forcément jeter dehors ?

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