When Burns The Blood (WSTD #2)

Chapitre 16

Contrairement à ce que Aryeh avait espéré, il y avait peu de gibier dans ce coin de la Rutrath. Il leur fallut plusieurs heures avant de trouver un chamois et de réussir à l'abattre. Aryeh était doué avec un arc mais l'animal était rapide et agile. Il connaissait le terrain bien mieux que lui. Bakkhos ne devint utile qu'au moment de dépecer la bête pour récupérer tout ce qui était mangeable et l'envelopper dans plusieurs couches de tissus. Aryeh grimaça en le voyant couvert de sang jusqu'au front.

En attendant que Bakkhos termine son œuvre, il arpenta les alentours. Le soleil était chaud sur sa peau. Il se sentait comme une plante oubliée dans un coin qui venait soudain d'être arrosée. Tous ses nerfs étaient en effervescence et son énergie connaissait un regain qui l'obligeait à bouger. S'asseoir et attendre était hors de question.

Il espérait trouver une autre ouverture, plus basse, pour leur permettre une descente plus aisée. Le risque était d'atterrir à un endroit différent et de ne pas savoir retrouver leurs compagnons.

L'endroit était perdu au milieu de pics et de gouffres que seuls les chamois devaient réussir à naviguer. La végétation était rare. La roche était brute, chaude, inhospitalière. Qu'ils soient parvenus à trouver un chamois était une chance incroyable. À moins qu'il y ait une zone plus accueillante pas loin. Nonobstant, ce n'était pas un endroit que Aryeh se voyait capable d'atteindre. Il était agile et habile mais, même pour lui, c'était trop dangereux.

Il se hissa aussi haut qu'il put sur l'une des protubérances rocheuses. Il scruta les environs à la recherche d'un quelconque signe de civilisation. De là où il était, il ne voyait pas grand-chose. Lorsqu'il escalada une autre saillie de pierre déchiquetée, il parvint à se hisser plus haut encore. Cette fois, il ne put que voir le village qui avait été construit à même la montagne. Il n'en distinguait qu'une petite partie, quelques toits de bois, mais c'était suffisant pour lui faire savoir que leur but était proche.

S'ils arrivaient à trouver une ouverture après cette zone de la montagne, ils pourraient continuer leur chemin à la lumière du jour. Cependant, Aryeh n'était pas optimiste sur les chances d'un passage vers l'extérieur. Le terrain qui s'étalait sous ses yeux n'était pas assez hospitalier pour leur permettre de voyager en son sein.

Bakkhos le héla lorsqu'il eut terminé son œuvre. À regrets, Aryeh quitta son perchoir et le rejoignit. Il avait déjà empaqueté toute la viande dans le sac qu'ils avaient décidé de sacrifier. Le sang commençait déjà à imbiber le tissu. Aryeh grimaça. Il s'était proposé pour le porter durant la descente pour éviter à Bakkhos le soucis d'un poids en plus mais il commençait à regretter sa décision.

Avec une moue écœurée, il se saisit du sac et l'attacha à son dos. Il ne lui restait plus qu'à espérer que le sang n'imbibe pas ses vêtements. Il n'avait pas particulièrement envie de passer plusieurs jours couvert de sang séché.

Il commença sa descente avec prudence, hélant ses mouvements à Bakkhos qui les imita, quelques mètres au-dessus de lui. Devoir gérer sa propre descente et surveiller celle du soldat rendait la tâche encore plus complexe. Se hisser était plus aisé que l'inverse car, en montant, il voyait les prises possibles. Lorsque venait le temps de faire le chemin inverse, ses muscles déjà fatigués prenaient un nouveau choc. Se retenir demandait bien plus d'efforts que de se tracter.

Mètre après mètre, ils descendirent à l'unisson. La sueur lui piquait les yeux. Les bandes de tissu qu'il avait enroulées autour de ses mains commençaient à se desserrer et à glisser. Elles n'allaient pas tarder à l'abandonner. Il s'estimait heureux qu'elles aient tenu aussi longtemps.

Il tressaillit lorsque le pied de Bakkhos glissa de sa prise, lui envoyant une pluie de poussière en pleine face. Il toussa et prit le risque de se lâcher d'une main pour pouvoir essuyer son visage. Il ne dit rien et continua à descendre aussi prudemment qu'il le put.