Chapitre 26

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Le chef de la garde se releva, épousseta la poussière dont il était couvert et l'évalua du regard. Aryeh demeura raide, Danseuse crispée dans sa main. Un filet de sang coulait d'une coupure sur sa joue. Elle le picotait assez pour qu'il ait envie de la gratter. Il se retint.

Autour de lui, des grognements de douleur résonnaient tandis que les sentinelles de la Cité se relevaient. Il pouvait sentir les regards noirs posés sur lui. Un sourire penaud étira ses lèvres. Il haussa les épaules.

- Il me semble que j'ai gagné le droit de venir m'entraîner, dit-il finalement, rompant l'épais silence.

- On dirait bien, répondit le chef, ne semblant pas y croire. Comment... ?

Aryeh haussa les épaules à nouveau.

- Le talent.

Son vis-à-vis le toisa sans répondre. Puis, il lui tendit une main sale, pleine de sciure et de poussière incrustée sous les ongles. Aryeh s'en saisit et la serra.

- Ixchel, se présenta le soldat.

- Aryeh.

- Je crois que l'on a beaucoup à apprendre l'un de l'autre.

Autant Aryeh aurait voulu le nier, autant il savait que c'était faux. Ils avaient beau avoir usé de leur magie contre lui, il n'en comprenait pas le fonctionnement. S'il voulait battre Nayan, il devait s'y connaître en magie. Être mieux préparé. Et ces guerriers étaient la clé.

Heureusement pour lui, il savait se faire apprécier. Il avait le contact avec les gens, aussi méfiants qu'ils soient. Les avoir battus semblait avoir détruit nombre de défenses élevées entre eux. Il se retrouva à discuter avec eux de combat comme cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas fait. C'était agréable de retrouver quelque chose de familier au milieu de la pire situation dans laquelle il ait jamais été.

Le soir, lorsqu'il rentra une fois le soleil tombé, la chaleur de l'alcool bu durant son dîner avec les sentinelles luttant contre la brise glaciale, il se sentit si léger, si relâché qu'il n'avait qu'une envie : s'effondrer dans son lit.

Malheureusement pour lui, quelqu'un l'attendait dans l'auberge, assis dans la pénombre. La silhouette se déplia lorsqu'il ferma la porte derrière lui. Il la reconnut sans mal malgré le peu de lumière disponible.

- Où sont les autres ? lança-t-il par-dessus son épaule, claquant ses bottes sur la marche de l'entrée pour la débarrasser de la boue et de la sciure.

- Déjà couchés, répondit Lixian, sa voix grave roulant entre les murs, basse et pleine d'une colère rentrée qui laissa Aryeh perplexe.

- Longue journée ?

Il se tourna vers Lixian qui s'était rapproché, une aura glaciale autour de lui. Il haussa un sourcil, avant d'abandonner la conversation. L'alcool chauffant son sang lui offrait un détachement envers une attitude qui aurait pu le blesser pour lequel il était reconnaissant.

- Tu devrais aller te coucher aussi. C'est ce que je compte faire.

Il monta les premières marches de l'escalier. Une main se posa sur son épaule, le ramenant en arrière. Avec un soupir, Aryeh regarda enfin Lixian droit dans les yeux.

- Quoi ?

- Où étais-tu ?

- Avec les gardes. Bien que je ne vois pas pourquoi tu me fais subir un interrogatoire.

- Nous étions inquiets.

- Tellement inquiets que tout le monde est couché. Enfin, à part toi. Es-tu sûr qu'il s'agissait d'un « on » et pas d'un « je » ?

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 02, 2022 ⏰

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