ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝓓𝕚𝕩

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La nuit qui suivit fut ténébreuse. Les cauchemars s'enchaînèrent sans relâche. Depuis qu'elle vivait à Étretat, Santana ne faisait que ça : des mauvais rêves, chaque nuit empirant un peu plus. Cette ville semblait être le terreau de ses pires angoisses. Pourtant, tout avait commencé si bien... Presque toutes les heures, elle se réveillait en sursaut, trempée de sueur, scrutant autour d’elle dans l’espoir de comprendre ce qui la réveillait si brutalement. Mais rien. Silence total. La pièce restait vide, sans aucun signe. Santana se retourna dans son lit pour la énième fois, cherchant désespérément le sommeil. Le réveil affichait 4 heures du matin. La fatigue pesait sur elle, mais le sommeil, lui, ne venait pas. Tout cela devenait aussi épuisant qu'inquiétant. Ses sens étaient en alerte, comme si quelque chose allait se produire. Pourtant, rien. Finalement, elle parvint à sombrer.

Au réveil, Santana resta allongée, immobile. Elle ne voulait pas se lever. Ses parents, d'abord inquiets, comprirent rapidement qu'elle avait simplement passé une mauvaise nuit, comme cela arrive à tout le monde. Quelques heures plus tard, elle les rejoignit pour le petit déjeuner. Ils avaient presque fini de manger.

— C'est incroyable, disait son père. L'été est là et pourtant il va y avoir de l'orage.

— M'en parle pas, répondit sa mère. Ça s'annonce comme une sacrée tempête aujourd'hui.

Santana, la tête dans l'oreiller qu’elle avait amené avec elle, écoutait distraitement, tout en se servant des céréales.

— Je te conseille de ne pas sortir aujourd'hui, chérie, ajouta Mme Dupont. Le temps est vraiment médiocre.

— Comme si elle allait sortir de son plein gré..., lança son père avec un sourire taquin.

Santana leva les yeux vers lui, un peu piquée par la remarque, mais constata rapidement qu'il plaisantait.

— En effet, répondit-elle simplement.

Après le petit déjeuner, tout le monde alla se préparer pour cette journée qui s’annonçait particulièrement longue. La salle de bain étant libre, Santana entra sous la douche. Dix minutes plus tard, elle en ressortit, la pièce entièrement emplie de buée, ce qui rendait l'air lourd et désagréable. En se dirigeant vers le miroir pour se coiffer, elle remarqua une inscription tracée dans la buée : Bonjour Santana.

Elle fronça les sourcils. Ses parents lui avaient déjà dit bonjour. Elle effaça le message d’un geste rapide pour voir son reflet. Mais quand elle revint après avoir pris un produit dans le placard, le miroir était de nouveau couvert de buée, avec cette fois une autre inscription : Belle journée pour sortir.

Le flacon lui échappa des mains et s'écrasa au sol. Santana resta figée un instant. Elle savait qu'il était de retour, mais cela la remplissait de colère. Elle effaça le message, ne disant mot, puis tourna les talons. Alors qu’elle quittait la pièce, de nouveaux mots apparurent sous ses yeux : Pourquoi tant de colère ?

— Sérieux… souffla-t-elle avec exaspération, effaçant encore une fois les lettres tracées dans la buée.

De retour dans sa chambre, Santana essaya de se calmer. Mais un bruit attira son attention. La marionnette, posée sur une chaise dans un coin de la pièce, commença à s'animer.

— On me fuit maintenant ? demanda la voix du pantin.

— Qu'est-ce que tu veux ? grogna-t-elle.

— J’en déduis qu’on a passé une mauvaise nuit...

Santana l’ignora délibérément, refusant de se laisser entraîner dans cette conversation absurde.

— Elle est très jolie, ta maison de poupée, continua la marionnette.

La fête foraine : La pomme d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant