Lui

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Je repassai une énième fois ma main dans mes cheveux.

Encore une fois, je me surpris à me torturer l'esprit par des questions sans réponses. Était-elle comme ça, elle aussi ?

J'arrivai sur le lieu de rendez-vous et soudain, elle apparut devant moi, sans que je ne l'aie vue arriver. J'étais trop distrait par la beauté de l'endroit où nous nous trouvions, mais dès qu'elle apparut, elle ne quitta pas mon champ de vision. Je lui avais donné rendez-vous dans ce petit café au coin de la rue, que peu de personnes fréquentaient, et qui jouait du jazz jusqu'à tard le soir.

De magnifiques fleurs ornaient les tables, et le plafond était décoré avec de centaines de fils d'or, de bougies que je ne saurais décrire.

« Bonsoir, lui dis-je d'une voix timide.

« Bonsoir, répondit-elle, d'une voix assez enjouée.

Elle portait une robe rouge de la même couleur que ses joues et ses lèvres. Elle s'avança, et déposa un baiser sur ma joue en guise de bonjour. Je fus immédiatement happé par son parfum, et mon cerveau imagina des choses dont les humains ne pourraient jamais avoir accès. Son odeur m'inspirait l'aventure, la magie, la pluie et le soleil, les éclipses et les arcs-en-ciel, l'amour et le vent, les rêves et le temps.

Je ne pus m'empêcher de repenser à ce soir où j'avais joué en sa présence.

Mon cœur battait à la chamade.

J'étais incontestablement tombé amoureux, et si j'osais mentir, mon cœur se sentirait coupable.

Elle se recula, et ses yeux s'ancrèrent dans les miens. Je voyais les respirations que sa poitrine esquissait sous les plis de sa robe, et je remarquai qu'elle se mordait la joue. Un tic d'angoisse, peut-être. Stressait-elle ? Bonne nouvelle, car moi aussi. Ses paupières étaient soulignées d'un trait de crayon subtil, et sa peau avait l'air plus douce encore que celle d'un nouveau-né.

Elle était parfaite. Comment une personne aussi belle qu'elle avait pu remarquer quelqu'un comme moi ?

L'homme au pianoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant