WEEK-END

C h a p i t r e 7

Le lendemain matin, Suzanne se réveille, engourdie de la tête au pied, entourée des bras de Rafael, toujours sur le transat. Lui n'avait pas fermé l'œil de la nuit, trop occupé à la regarder dormir, comme un ange.

- Oh l'idiote! Désolé je..

- C'est rien, ça faisait longtemps que j'avais pas passé une aussi bonne nuit.

- Je suis sure que tu n'as pas dormi.

Il sourit tendrement. Elle se relève doucement pour revenir en position assise. Leur regard l'un dans l'autre, il avait les yeux rouges. Suzanne prit son téléphone, et vit qu'il était très tôt le matin. Le soleil commence à peine à se lever.

- Merci Rafael.

Ils rentrèrent chacun de leur côté dans leur maison respective. Suzanne fit un bond quand Trent sorti de la cuisine, une tasse à la main, vêtu d'un caleçon et d'un t-shirt. 

- On fait le mur pour aller chez le voisin ?

Elle lui fit les gros yeux, il n'avait pas idée de ce qu'il s'était passé, le sujet de la conversation initiale et elle n'avait pas le cœur à dire quoi que ce soit. Trent vit que sa sœur était perdue, pensive. Il l'a prend dans ses bras naturellement, comme pour la protéger.

- Promis je dirais rien. 

Elle lui met une tape sur le ventre avant de s'extirper des bras de son frère et monter se mettre au lit et profiter de dormir encore une heure ou deux. Alors qu'elle peine à s'endormir, la porte de sa chambre s'ouvre, laissant apparaître Trent, inquiet. Il s'approche du lit de sa sœur, s'allonge près d'elle, la serrant dans ses bras.

- Je suis là si tu as besoin. 

Une larme coule sur la joue de Suzanne, son frère l'embrasse sur le front avant de la laisser seule pour de bon. C'était bientôt la fin des vacances, et Suzanne pouvait choisir de rester ici, profiter de Rafael avant le procès, le soutenir. Mais ça serait peut-être trop pour elle. Mauvaise idée. 

A son réveil quelques heures plus tard, elle pleurait. Indécise, son cœur lui disait de rester, la raison non. Est-ce que ses parents seront d'accord ? Même pas en rêve. Pourrait-elle revenir au procès, au moins y assister ? Certainement pas, ce n'est pas de son âge. Mais elle voulait lui dire au revoir d'une façon ou une autre. Elle se lève, sèche ses yeux avant de rejoindre le reste de la famille. Le départ est prévu le lendemain matin, elle doit faire un choix, et vite. Elle attrape une tasse et se dirige vers la cafetière, son frère se glisse derrière elle lui chuchotant un " ça va aller ? " dans les oreilles, auquel elle ne répondit pas. C'était le dernier jour de la famille Cavill sur l'île, rien de prévu sur le programme de la journée mise à part de ranger la villa et rassembler les affaires. Tout le monde voulait faire un tour à la plage, donc Suzanne était de la partie toute façon elle ne savait pas quoi faire de mieux. Un peu plus tard, la famille Cavill est rejointe par Sarah et Wheezy. Celle-ci s'approche de Suzanne pour discuter un peu, à part de la famille, elle se balade les pieds dans le sable chaud.

- Tu ne seras pas là au procès ?

- On rentre demain, et non je vais pas revenir. 

- D'accord.

- Pourquoi ?

- Comme ça, ça ne changera pas le verdict de toute façon.

- J'ai pas le courage de vivre ça désolé.

- Ce n'est pas de ta faute, il doit juste assumer ses conneries.

- Si tu le dis.

La conversation est coupé court, Suzanne en savait plus que Sarah et elle n'était pas d'accord avec elle, ni le reste de l'île. Ca serait trop dur à elle d'entendre la sentence qui attend Rafael. Elle n'aurait pas les épaules assez solide pour lui. Le midi la famille se retrouve autour d'un dernier barbecue à la villa. Elle n'avait pas un gros appétit mais elle devait faire face devant tout le monde bien que son esprit était totalement ailleurs, pas vraiment loin, mais pas présent pour autant. Rachelle, la mère de famille avait fini par s'en rendre compte, essayant dans l'après-midi d'engager la conversation avec Suzanne qui feintait d'aller très bien, et d'être juste pensive à son programme du reste de l'été. Elle savait comment berner sa mère, mais pas son frère qui n'était pas loin, il n'en savait pas plus, mais il savait qu'elle n'allait pas si bien que ça. Pourquoi ?

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