C h a p i t r e 9

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Fêtes de noël - Décembre 2011

Trent et Emma sont arrivés il y a peu pour les fêtes de Noël. La maison de Charleston est décorée de haut en bas. Les jumelles sont habillées dans le thème à 100 %. Suzanne, elle, naturelle, en jean, en noir, déprimée, maigre, banale. Elle prend juste assez soin d'elle pour aller en cours et ses parents. Ils s'installent tous à table pour le réveillon, un menu traditionnel, en famille. Comme les enfant sont grands, les cadeaux sont ouverts en même temps que la bûche. Suzanne a reçu une carte cadeau, et une lettre de la part de Trent. Au regard de son frère, elle sait déjà ce que c'est, elle ne pu empêcher ses larmes de couler. 

- On y va quand tu veux. 

Lui chuchota-t-il dans les oreilles. Elle le prit dans ses bras, le remerciant. Suzanne n'avait pas reprit du poil de la bête plus que ça, mais elle s'était décidé qu'elle n'abandonnerait pas Rafael. Elle lui avait envoyé une lettre dont elle n'avait pas eu de réponse. Une lettre pour lui dire ce qu'elle ressent, ce qu'elle pense et qu'elle essayerait de venir le revoir. C'était maintenant chose faite, elle le pouvait. Trent était là jusqu'au 30 décembre, il ferait l'aller-retour en une journée. L'impatience de Suzanne était à son maximum. 

Deux jours après Noël, sans donner plus d'explications au reste de la famille Trent et Suzanne partent tôt, très tôt de la maison de Charleston pour attraper le premier Ferry. Elle était stressée, impatiente, nerveuse, heureuse. Le trajet se passa plutôt bien, Suzanne n'avait réussi à rien avaler depuis ce matin. Ils arrivent devant la prison, le rendez-vous au parloir est à onze heures. Encore une heure à attendre. 60.. 59.. 58.. 57.. Elle regarde son téléphone, sa montre et tourne en rond sur le banc devant la porte. Son frère regarde des vidéos sur YouTube pour passer le temps. 15.. 14.. 13.. le dernier quart d'heure. 

- Pourquoi le temps est si long ?

- Il est pourtant pas plus long que d'habitude. Toujours 60 secondes dans une minute, 60 minutes dans une heure..

Alors qu'il était presque l'heure, Suzanne prit une grande inspiration avant de passer la porte. Les visites se déroulent de façon où Suzanne se fait fouiller à l'entrée, signe le registre, et s'installe sur une chaise, devant une glace où se trouve un espace en dessous, juste de quoi y passer une main. Elle s'assoit et le stresse monte. Elle a peur, elle est nerveuse, anxieuse. Puis il arrive, s'assoit devant elle. Les yeux tirés, une petite barbe qui commence à pousser, les cheveux taillés, un t-shirt blanc et un jean noir avec une paire de tongs. Elle s'empresse de passer ses mains sous la glace et ils lui prient dans les siennes. 

Autant, l'heure précédant son entrée est passée à une vitesse si lente, autant les trente minutes ici, sont passées bien trop vite. Le gardien annonce qu'il ne reste que deux minutes à Suzanne. Et ce fut les deux minutes les plus violentes. Bien que la demi-heure se soit plutôt bien passé, que Rafael raconte comment il vit ici, et que Suzanne ment sur toute la ligne en ce qui concerne son moral et le comment elle va. 

- Tu veux bien me promettre quelque chose Suzanne ?

- Tout dépend, dis moi.

- Ne m'attends pas, ne reviens pas. Vis pour toi, vis ta vie, celle que tu mérite. Je ne souhaite que ça, que tu sois heureuse, et je sais que je ne pourrais pas être celui avec qui tu partageras ta vie, qui te rendra heureuse, et avec qui tu construiras la famille que tu veux. Je le veux aussi, de tout mon cœur, et tu sais que je t'aime aussi mais je ne te mérite pas. 

- Tu peux pas décider pour moi.

- Ne rends pas les choses plus dures qu'elles ne le sont, j'irai mieux de savoir que tu seras heureuse.

- Rafael...

- Mademoiselle Cavill, la visite est terminée, merci de bien vouloir regagner le sas.

Ses mains lâchent celles de Rafael sur ces mots. Elle suit le gardien, regardant en arrière la case vide, il n'est plus là. Elle sort après avoir signer de nouveau le registre, et s'écroule, en pleurs, au sol. Relevée, portée par les bras de son frère, impuissant. Elle hurle, elle pleure, elle souffre.

WEEK-ENDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant