WEEK-END

C h a p i t r e 8

Suzanne n'avait pas dormi de la nuit, faisant les cent pas dans sa chambre, et prenant l'air à sa fenêtre. Elle voulait sortir, et le voir, une dernière fois avant son départ, elle ne lui avait même pas dit d'ailleurs qu'elle partait aujourd'hui. Elle partirait comme une voleuse, l'abandonnant ? Elle pensait qu'il ne le méritait pas et en même temps, plus elle réfléchissait à comment elle pourrait le voir avant de partir, et moins elle avait d'idée. Heureusement pour elle, au moment où la famille rend les clefs de la villa, toute la famille Cameron vint souhaiter un bon retour à la famille Cavill. Rafael et Suzanne ne se quittait pas des yeux, elle mourrait d'envie de le serrer dans ses bras, et se serait peut-être la dernière fois qu'elle pourrait le faire. Mais devant leurs deux familles respectives, qu'est-ce qu'ils en penseraient ? Elle se mit à pleurer sans pouvoir se retenir, tout en gardant son regard plongé dans celui de Rafael, et celui-ci s'avança, elle ne pleurait pas pour trouver une excuse à ce qu'il l'a prenne dans les bras, peut-être, mais elle pleurait de savoir qu'elle lui faisait ses adieux. Étrangement, personne ne dit rien, peut-être que personne ne les voit finalement. Les parents sont trop occupés à parler en eux, et les filles aussi. Elle serra Rafael dans ses bras aussi fort qu'elle le pouvait, sans rien dire et jusqu'à la dernière seconde. Christian s'exclama qu'il était l'heure du départ si la famille ne voulait pas louper le Ferry. Elle se retire de Rafael attrapant son sac et monte en voiture. Elle enfila ses écouteurs aussitôt alors que le van n'a pas encore démarré. 

Suzanne ne dit pas un mot du trajet, n'enleva pas un seul écouteur de ses oreilles. Bien que son frère lui jetait des regards, elle n'avait rien à dire, ne voulait rien entendre. Elle s'était renfermée sur elle-même, peut-être pour de bon. Le retour à Charleston fut simple, les bagages vidés, les vêtements lavés, les choses remises à leurs places et le départ d'Emma et Trent. Sans son frère, Suzanne était seule, désormais. Elle mit du temps à s'endormir ce soir là, comme tous les autres soirs suivants celui-ci. 

Août 2011

Suzanne reçu le message qu'elle redoutait. Sarah lui annonça que le procès commençait ce matin à 9 heures, et ce fut la pire journée de la vie de Suzanne. Elle tournait en rond, faisant les cent pas, ne voulant pas parler, ni manger, ni boire, ni se laver, pas même écouter de la musique. Tout l'énervait, absolument tout, au point que rester allongée sur son lit, sur le dos à observer le plafond blanc et ne penser à rien était presque la seule solution d'attendre. Ce fut ainsi le jour suivant et celui d'après, jusqu'à ce que Sarah envoie un énième message à Suzanne en lui annonçant que le verdict est tombé cet après-midi là : 20 ANS. Elle s'effondra au sol, à genoux et pleurant toutes les larmes de son corps. Regrettant de ne pas lui avoir dit au revoir, pas comme elle le voulait, et elle réalisa ce jour là, qu'elle ne le reverrai pas de si tôt. Sa mère vint la soutenir sans trop vraiment savoir ce qui mettait sa fille dans cet état là. C'était la première fois que Rachelle voyait sa fille ainsi, assez mal pour qu'elle s'en rende compte, enfin, que rien ne va pour Suzanne. Démunie, elle appela à l'aide les jumelles qui n'en savait pas plus. Suzanne fit une crise d'angoisse, n'arrivant plus à respirer au point que Rachelle décide d'appeler les pompiers. 

Septembre 2011

Une semaine que Rafael est en prison, Suzanne a passé deux jours à l'hôpital sous surveillance. Elle en ait sortit avec une ordonnance pour le psychologue. C'est le week-end, elle est couchée, sans bouger, sans musique, sans rien, couchée, sur le dos, le regard dans le plafond. Tellement ailleurs, que lorsque que Trent passe la porte, elle ne l'entendit pas, et mit un temps avant de réagir qu'il était là. Elle se jeta dans les bras de son frère. Cette histoire, pourtant il n'en savait pas plus que les autres, mais peut-être les bras d'un homme lui faisait penser à ceux de Rafael. Elle se blottit contre son frère pendant de longues minutes. Trent prit la tête de sa sœur entre ses mains. 

- Si tu veux que je t'aide, va falloir que tu m'expliques. 

Suzanne fit non de la tête, un non capricieux. 

- Suzy, je ne dirais rien à personne. Tu le sais, je te le promets.

Trent réussi à faire sortir sa sœur de son lit, Suzanne s'habilla pour sortir avec son frère. Une balade en voiture sur les bords de mer. Après s'être garé près d'un ponton, ils sortent s'y installer et mettre les pieds dans l'eau, Suzanne prit une heure, peut-être deux pour raconter son histoire, ses sentiments et tout ce qu'il se passait autour de Rafael. 

Le lendemain matin, le réveil était dur, peut-être un peu moins que les autres jours du fait qu'elle avait pu vider son sac, se confier et ne pas tout garder pour elle. Suzanne émerge doucement, ouvre les yeux petit à petit. Son frère entre dans sa chambre, sans frapper, un papier à la main.

- Tiens, tu le remplis et je l'enverrai. Et si c'est accepté, je t'emmènerai.

- C'est quoi ?

- Une demande de visite en prison.

Suzanne ne savait pas quoi dire. Elle ne sait pas si elle en aura le courage et la force. Il faut déjà le remplir, l'envoyé et que ce soit accepter avant de se poser la question. Mais son frère était là pour elle, pour la soutenir. Elle voyait peut-être une lueur de mieux dans sa vie. 

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