L'humiliation de l'« héroïne de Sylvania »

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Deux semaines et cinq jours après le départ du Héros.

Par gentillesse, Aveliline l'avait laissé se reposer un jour de plus, mais là, il n'y avait plus de temps à perdre. Pendant qu'elle était en train de regarder un match de shoot-balle, elle, elle se documente et étudiée toutes les manières de gagner. De ce qu'elle avait compris, il y avait deux jurés : l'un représenté par l'ancienne reine – dont le nombre a dû être drastiquement réduit après l'enquête sur la Secte de Marrynélia – dont la valeur valait soixante-dix pour cent du score final... mais pas cette année. La reine avait une nouvelle fois changer les règles pour que leur vote ne vaut que vingt-cinq pour cent du score, donnant les soixante-quinze autres pourcents au peuple.

Ce n'était pas la reine qu'il devait convaincre mais bien, le peuple dans son entièreté, indifféremment du statut et de la position sociale. Les Basfonds, Haute-vIlle et le Sanctuaire seront égaux cette année et rien ne fera changer d'avis la reine.

Bien sûr, connaissant l'amour des conservateurs pour leurs sacrosaintes lois immuables, injustes et partiales, la reine leur avait prévu quelque chose pour que leurs voix pèsent durant la bataille pour le trône.

Avelilinélia imaginait bien que si leurs voix pesaient, il faudra quand même leur faire de la lèche – ce qui aurait dû dur pour elle, tellement elle haïssait ces gens de ne rien faire pour les siens, au point que leur quartier est devenu une zone de non-droit. Néanmoins, cela la fit se demander comment cela se faisait que la reine avait pu devenir reine dans ces conditions : après tout, elle savait qu'elle était une vaillante guerrière dès son plus jeune âge, presqu'invaincue dans tous ses combats et invaincue parmi les siens. Mais elle ne la voyait pas participer à ce genre de concours... de beauté – moi non plus. Elle ne disait pas qu'elle était féminine, et elle ne pourrait pas lui reprocher son manque de féminité à cause de son corps musclé, puisqu'elle l'était elle-même – toutefois la faute revenait à ses gènes humains.

- Avelilinélia ? marmonna Lelelitio encore au prise avec la déesse du sommeil Zarlezatlezar, que fais-tu levée si tôt ?

- Je réfléchis comment faire gagner la princesse sans ailes de Java-Aleim.

Lelelitio hocha la tête et alla s'offrir une gorgée d'eau au robinet.

- Ça fait du bien que les systèmes de canalisations aient atteint notre maison, enfin.

- Logique : il n'y a plus personne qui pouvait ou oserait s'opposer à la prise de décision de la reine après l'affaire de la secte.

- Toutefois, je n'aurais pas pensé que ça serait aussi rapide..., précisa Lelelitio.

- C'est logique quand la reine participe aux extensions.

Audisélia en bleu de travail, ses cheveux attachés qui pouvaient aussi servir de lampe-torche ou de balise de repérage, grosses bottes aux pieds et protection aux ailes... Une vision qui ne m'aurait pas déplu de voir de mes propres yeux. Mais ça amusait moins son grand conseiller, ses ministres, les nobles du Sanctuaire, une partie de la population de Haute-Ville, un seul des Chevaliers Saints qui n'était pas Sawyer et... Sawyer. Ceux qui riaient ou auraient ri de cette situation « outrancière » étaient Morvian, feu Elena, Mathgen, Caemgen – moins que les autres, mais je l'ai vu avoir un petit gloussement quand on lui avait annoncé – et feu Globox.

Même si cela ne lui faisait pas rire, Sawyer reconnaissait que c'était dans ce genre d'initiative qu'il reconnaissait la femme qu'il aimait - les mains dans le cambouis et la merde dirons-nous. C'est bien sûr une boutade. Et peut-être n'était-ce pas une mauvaise chose qu'elle se réfugie une nouvelle fois dans la tristesse de la perte d'un être cher, il savait qu'à un moment, en plein repas, en pleine course avec des enfants des Basfonds, de Haute-Ville ou de Sanctuaire, ou dans son sommeil, elle finirait par craquer et éclater en sanglot, une nouvelle fois, mais si travailler et s'occuper de choses futiles pouvait écarter cet inévitable moment, cela serait pour le mieux.

Le Héros et la Fée Acte 2 : ...Puis vint la revanche des parias...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant