Le Héros et la Fée Acte 2 : ...Puis vint la revanche des parias...

Nouvelles amitiés et nouvelles discordes

Deux semaines et cinq jours après le départ du Héros

Méa avait installé Avelilinélia dans la chambre de la Fée, elle avait installé un tableau avec des tas de feuilles explicatives, de schémas, de figures historiques, elle était partie à la Bibliothèque Royale empruntée des tas de parchemins et de livres poussiéreux sur l'histoire de conseillers, de ministres royaux... Tout un attirail pour qu'elle apprenne et que toutes les deux conviennent d'une politique à adopter pour la présentation de la Fée, un véritable projet solide qui ferait passer la Fée devant ses concurrentes !

Enfin, ça serait le cas si cela ne faisait pas une demi-heure qu'Avelilinélia se tournait les pouces en attendant sa partenaire. Alors elle s'assit sur la chaise de bureau de la Fée qui était enracinée dans le sol, prit un livre au hasard et se mit à le lire. Elle fut très surprise de ne pas voir de l'Oli'Ane ou du Franca, du moins l'ouvrage d'origine était dans aucune des deux langues du pays où leur royaume résidait, il y avait juste une page en Oli'Ane mis entre les pages du livre pour les traduire. Avelilinélia n'avait pas connaissance d'une seule personne ayant la capacité de lire cette langue... hormis sa défunte mère. Pourtant, quelque chose lui disait qu'elle percevait d'une certaine façon ce qui était marqué, mais non pas comme si elle en avait eu vaguement connaissance, mais comme si cela avait eu un vague souvenir d'avoir été capable de la parler. Plus elle intensifia son regard sur les lettres latines, plus elles lui semblaient de plus en plus lisibles, plus compréhensibles... Et alors qu'elle continuait à observer ces pages du livre et qu'elle se mit à décrypter le titre du manuscrit, la Fée débarqua dans sa chambre, tout haletante, les deux sursautèrent en se voyant.

— Qu'est-ce que tu fais là ? s'écria la Fée.

Reprenant son souffle, Avelilinélia referma le livre de sa candidate au trône et lui répondit avec le même aplomb.

— D'après toi ? On avait rendez-vous aujourd'hui à neuf heures, candidate ! Et toi, tu t'en vas batifoler je ne sais où...

— Ok, j'ai du retard mais aussi grand que ce que tu essaies de faire croire..., rouspéta-t-elle en faisant la moue de côté.

Avelilinélia secoua la tête de dépit.

— Gamine...

— Ne m'appelle pas « gamine ».

— Ne commence même pas à jouer à ça avec moi, l'interrompit la princesse des Basfonds, je côtoie des enfants bien plus terribles que toi alors ne commence pas à te la jouer rebelle des bacs à sables.

— Oh excuse-moi...

Avelilinélia lui intima de se taire, alors elle ne put que pester pour manifester son mécontentement.

Avelilinélia était débordée par le comportement de la candidate que lui avait confié le Héros. Elle savait qu'il y aurait de l'inimitié entre eux, mais pas à ce point. C'était comme si elle avait fini par abandonner avant l'heure alors qu'elle n'avait pas encore passer les première épreuves du tournoi. Comme si tout cela lui passait désormais au-dessus de la tête. Cela ne pouvait pas être seulement le départ du Héros qui l'avait rendu si aigri et si amer... Peut-être devrait-elle demander à Helmir d'enquêter pour comprendre ce qui arrivait à la Fée.

Il y avait aussi l'éventualité de lui demander directement... mais aux yeux d'Avelilinélia, la Fée ne semblerait pas particulièrement ouverte à la discussion. Alors cette idée qui lui sembla sur le moment si stupide. Malheureusement pour elle, pour la reine, et même pour le royaume tout entier, cette idée qui lui paraissait idiote au premier abord, plus tard, ne lui paraitrait plus aussi idiote dans quelques mois.

De plus, elle n'avait aucune envie de se préoccuper des états d'âmes de la Fée qui lui était tout bonnement antipathique.

— Si j'étais une simple directrice de campagne, j'aurais pu me contenter de te regarder te désagréger sous mes yeux, mais étant donné qu'on a passé un marché toutes les deux...