Vendredi 5 mai 2017

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"Ils sont assez stricts, je crois."

Stricts ? Voilà donc la raison de toutes ces violences?

Ils sont partis. Plus personne aux alentours. Juste une gamine pleurant par terre.

"Non mais regardez-la !"

Les rires resonnent encore. Les moqueries.

Ils tapent toujours. Dans ma tête. Les élèves du collège. Ceux du lycée. Et Miki, à chaque fois, qui préside.

Elle observe, ses yeux froids fermés à toute émotion. Parfois même, elle part. Trop ennuyeux.

On donne des coups de pied, de poing.

Ferme les yeux, pour ne plus les voir.

Ils restent dans la tête. Les souvenirs, plus nets et violents que jamais.

"vise la tête !"

Leurs chaussures, leurs poings. Leurs voix, qui parlent sans cesse, cassantes, répétitives, glaciales.

Mon corps tout entier tremble. Mes jambes ne peuvent plus me porter. Ma peau est à vif.

Une simple gifle. La première.

"Ne t'approche plus de moi. Ou je recommencerai."

Elle y prenait goût. Ses amis I'encouragaient.

Puis ils ont commencé à participer.

"Lâchez-moi !

- Quoi, on te fais peur ?"

Peur. Terrifiée, même.

Une vibration. Le téléphone cassé. Ma mère.

"Tu rentres bientôt ? Qu'a dit le conseiller d'orientation ?"

Désolée, maman. Pas tout de suite. Je répondrai quand je pourrai me lever.

Une nouvelle fois, le téléphone tombe des mains d'Emilio. Il heurte le sol. Lentement. Dans un bruit sourd qui pulse dans mes tempes.

Et encore. Encore.

Avec l'image de son regard impitoyable.

Sors ça de ta tête. Pense... Pense à... autre chose.

Mais..

"Regardez comme elle s'est croutée ! Haha !"

Tellement drôle. Je ne sais pas ce qui me retient de vous faire pareil, à tous.

"Que peux tu bien nous faire, toute seule sans défense ?"

Respire. N'écoute pas.

Mais Miki me sortira jamais de ma tête. Elle revient toujours à la charge.

Pas de répit.

Elle est l'origine de toutes ces horreurs. Elle se croit supérieure.

Tout ça pour quoi ?

"Tu ne comprendrais pas. Tu ne comprends rien."

Princesse Parfaite ne doit aucune explication.

"Elle dort chez toi, non ?"

Princesse Parfaite ne fait que ce que bon lui semble.

Personne ne viendra l'en empêcher. Pourquoi se metre Miki à dos en la contestant ? Si elle choisit de m'écarter des autres, il faut l'écouter.

"Elle me fait peur."

Ils ne savent pas. Ils ne veulent pas savoir.

Tout le monde lui obéit, sauf une personne.

Ho, non. Moi je ne t'écouterais pas. Jamais.

Depuis six ans, tu me cherches. Tu me provoques. Six ans que je supporte tout ça. Tu m'empêches de respirer. De me lever. De vivre.

Tous ces bleus, ces hématomes...
Je souffre. Je n'en peux plus. Arrête ça. Tout est de ta faute... Tout.

Miki... Je te déteste.

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Des choses pareilles ne s'oublient jamais...

Ce chapitre est assez court, j'ai voulu tester quelque chose de différent et rajouter des lignes l'aurait fait perdre en impact, je trouve...

J'espère que j'ai bien réussi à retranscrire les pensées sombre de Kelly. En tout cas, personnellement, je suis satisfaite de ce chapitre, et j'espère que vous l'avez apprécié également 😁

Par Le PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant