jeudi 17 février 2011

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Miki ne voulait pas en arriver là. A vrai dire, ce n'était vraiment pas son intention. Elle désirait seulement discuter avec son amie. Mais leurs nerfs à toutes deux à fleur de peau, la dispute s'avère inévitable.

"Mais enfin, écoute-moi... s'époumone Miki pour la centième fois.

- Non, toi écoute-moi. Je sais parfaitement ce que tu vas dire. Tu te répètes depuis des semaines !

-Dixit celle qui fait pareil ! Pourquoi je ne pourrais pas me plaindre, moi ?"

La discussion tourne en boucle. Miki demande à ce qu'on l'entende et kelly répond à cela qu'elle veut qu'on la laisse tranquille. Mais aucune ne lache l'affaire et les cris s'intensifient.

Kelly commence à avoir mal à la tête. La jeune fille cache sa détresse derrière sa colère avec force de gestes et de soufflements.

"Je t'en prie, tu ne peux pas juste arrêter avec ça ?

- Et comment ? Je n'empêcherai pas, d'un claquement de doigts, mes parents de me b..."

Le mot se perd dans la bouche de l'enfant.

"Là ! Tu vois, tu recommences ! Tu en fais des tonnes, je veux juste la paix.

-  Des tonnes ? répéte Miki. Des tonnes ? Tu ne comprends rien. Tu préfères ne pas aller voir plus loin que le bout de ton nez, parce que c'est plus facile pour toi, parce qu'au fond ça te plaît de rester dans ta déprime.

- C'est faux ! contre Kelly.

- Oh, non. Tu aimes ça parce-que tu peux réclamer toute l'attention du monde sans culpabiliser ! La pauvre Kelly traverse une mauvaise passe, il faut la soutenir lui pardonner ! Moi, je ne fais que ça, depuis des mois. Je te console, je t'aide, je vis ça comme une épreuve tout autant que toi parce que tu me rends la vie dure !

- Arrête de tout ramener à toi. Tu ne vois pas...

- Tu me rends la vie dure, la coupe Miki, hors d'elle, en ne me parlant presque jamais. En ne remarquant pas mes efforts. En me faisant passer pour l'origine de ton état. Et alors que j'ai passé tout ce temps à t'épauler malgré ton comportement execrable, tu me rejettes quand je te demande un peu d'aide ! Tu me le devais, Kelly ! Mais non, tu préfères accuser le monde entier d'une chose dont tu es toi seule responsable ! Tu as tué ton père !"

Alors, une fois les mots échappés de sa bouche, la jeune fille prend conscience du poids de ses paroles.

Kelly, les larmes aux yeux, rouge de colère, répond simplement, d'une voix tremblante :

"Très bien, laisse-moi, alors. Va-t-en, pour que tu ne m'écoutes plus.

- C'est exactement ce que je vais faire."

Miki se retourne. Trop tard pour changer d'avis. Trop tard pour faire marche arrière. Leur amitié prend fin.

Miki fait un pas, puis un autre. Elle part, sans un regard en arrière.

Par Le PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant