𝑶𝒏𝒆 𝑹𝒖𝒍𝒆

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Ils s'étaient mis d'accord. Pas de sentiments. C'était la seule règle à respecter entre eux. Ils étaient tous les deux en manque de contact physique, mais n'avaient pas besoin pour autant de quelqu'un pour partager leur vie, au contraire. Ils n'avaient pas besoin de ces complications. Alors pourquoi était-ce si dur à respecter ? Pourquoi, quand il la frôlait du bout des doigts, presque comme la caresse du vent, elle ressentait autant de choses ? Il était clair que ce n'était pas juste charnel. Elle était indéniablement tombée sous son charme. Les seuls qui lui avaient fait ressentir ce genre de sensations étaient les quelques ex qu'elle avait eu, jamais les hommes simplement de passage dans son lit.

Encore maintenant, alors qu'il l'avait rejointe dans son lit et était en train de la câliner, elle se posait des questions. Etait-elle capable de tenir comme ça, en mettant de côté ses sentiments ? Devait-elle le lui dire, au risque de le faire fuir et ne plus jamais le revoir ? Elle ne savait pas. Mais il fallait croire qu'elle ne lui accordait pas assez d'attention ce soir là, puisque l'homme au dessus d'elle s'était fait plus insistant pour qu'elle le regarde.

Ils s'étaient jetés un regard, avant de s'embrasser comme si c'était la dernière fois. Ils étaient toujours comme ça, à profiter comme s'ils n'allaient plus jamais se revoir. Il l'embrassait, ses lèvres parcouraient chaque centimètre de peau de la jeune femme dans ses bras sans en oublier un seul, et elle se cambrait contre lui, bouillonnante, cherchant toujours plus de contact pour soulager les contractions de ses muscles en demandant sans cesse plus. Lui ne pouvait que profiter, son corps se réveillait un peu plus à chaque fois qu'il entrait en contact avec celui de celle qu'il aimait rejoindre la nuit tombée.

Il prenait le temps de chérir ce corps qu'il désirait tant. C'était plus fort que lui, il ne pouvait détacher ses yeux d'elle à chaque fois qu'il la croisait, attendant de plus en plus impatiemment leurs rendez vous nocturnes sur l'oreiller. Il ne savait pas ce qu'il ressentait pour elle, mais il n'aurait mis fin à ce manège pour rien au monde. Elle lui apportait tout ce dont il manquait, plaisir, mais aussi tendresse, et quand elle le prenait dans ses bras il avait l'impression d'être spécial pour quelqu'un.

Ironique de penser ne l'être que pour une seule personne, avec pourtant des millions de fans rêvant de pouvoir simplement lui serrer la main. Mais à ses yeux, elle était la seule. Et à cause de la règle qu'ils avaient mis en place, il était obligé d'attendre la nuit pour chérir son corps, souhaitant apporter à son amante tout le plaisir qu'elle lui apportait par sa simple présence.

Aucun des deux n'avait connaissance des sentiments de l'autre. Alors ils se retrouvaient là, encore une fois, dans le lit de la jeune femme, à s'embrasser, s'apporter du plaisir charnel, en espérant faire comprendre à l'autre que pour eux c'était plus que du sexe. Parce que, là, ça l'était. Apporter du plaisir à la personne aimée était plus qu'une partie de jambes en l'air. Mais ils étaient trop aveugles pour s'en rendre compte, mettant toutes les petites attentions de l'autre sur le compte de l'envie de leurs deux corps unis, traversés par des vagues de plaisir en rythme avec leurs mouvements.

Le plaisir était toujours là, et il faisait tourner la tête de bien des hommes, ces deux idiots amoureux n'y échappaient pas. Ce qu'ils ressentaient à chaque fois que leurs corps s'unissaient était trop bon pour qu'ils ne gâchent tout à exprimer leurs sentiments. Parce que tous deux avaient la même peur : celle de l'abandon. Ils s'étaient tellement attachés l'un à l'autre, aimaient tellement se rejoindre sous les draps après une journée difficile, qu'ils n'étaient pas capables d'avouer qu'ils avaient été trop faibles pour respecter la seule règle qu'ils avaient mis en place.

Ils étaient trop aveugles pour remarquer tous les signes que leur entourage avait pu observer, prouvant qu'ils s'aimaient à la folie. Les marques d'appartenance apparaissant sur le cou de l'un et l'autre, pourtant tous deux célibataires, les regards échangés à longueur de journée, qu'ils faisaient passer pour simplement de l'envie, envie du corps de l'autre, qui les tentait tellement.

Alors ils continuaient ce manège, qui durait depuis des mois. La journée, ils étaient des amis, la nuit des amants. Ils avaient envie de tout changer, et en même temps de continuer de la même manière. Tout pouvait changer en mal, et ils étaient bien trop peureux pour tenter malgré tout quelque chose. Les fans du brun auraient pu poser problème s'ils apprenaient qu'il avait une relation avec une femme, et une relation intime était bien plus simple à cacher qu'une relation amoureuse. Et elle pourrait avoir des problèmes si leur manège venait à s'ébruiter, puisque des deux c'est elle qui se prendrait le plus de haine.

Alors faire l'autruche était plus simple, bien plus simple que de déclarer ses sentiments à l'autre. Beaucoup d'hommes aiment la simplicité, ces deux là n'y faisaient pas exception. Alors chaque jour ils recommençaient, ne se voyant pas ou peu la journée, mais passant une soirée torride sous les draps. Ils ne parlaient pas beaucoup dans ces moments là, leurs gémissements remplissant l'appartement de la jeune femme, se transformant parfois en noms chuchotés. On pouvait cependant lire dans leurs yeux tout ce qui n'était pas dit, tout ce qu'ils taisaient volontairement, et malgré leur promesse, la propriétaire du lit dans lequel ils se trouvaient mourrait d'envie de dire à son partenaire 4 petits mots, ayant le pouvoir de tout changer...

Je t'aime Mingi.

𝑺𝒘𝒆𝒆𝒕 𝑻𝒆𝒙𝒕𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant