𝑺𝒘𝒆𝒆𝒕 𝑻𝒆𝒙𝒕𝒔

𝑻𝒉𝒂𝒏𝒌 𝒀𝒐𝒖

Tu étais toujours souriant et joyeux. Tout le temps. Tu étais le foufou de la bande, celui vers qui on se tournait quand on voulait rire. Quand on avait une blague à faire, tu étais toujours l'acolyte, qui finissait par prendre une plus grosse punition à notre place. Mais jamais tu ne t'en plaignais, tu en riais plus qu'autre chose. On aimait passer du temps à rire et se moquer des gens avec toi, j'aimais rire avec toi. De toute la bande, tu étais celui avec qui je m'entendais le mieux. Pas que les autres soient ennuyeux, mais tu avais ce petit quelque chose en plus qui me faisait vouloir passer toujours plus de temps avec toi. Alors forcément, à force de se rapprocher, notre relation était devenue quelque peu ambiguë.

Il faut dire que devenir proche de toi n'était pas difficile. Tu étais la personne la plus amicale que je connaissais, et tout le monde était ami avec toi. Tout le monde. Tu étais populaire, parmi les plus beaux garçons de la faq, et avec ton caractère toujours joyeux et expressif tu attirais tous les regards sur toi, jusqu'à éclipser la présence des personnes qui t'entouraient. Et ce n'était pas plus mal. Je n'aimais pas attirer l'attention, alors comme ça j'étais servie. Le problème, c'est qu'il y avait l'attention d'une personne en particulier que je recherchais. Une seule. Je ne demandais que ça.

Et forcément, c'était la personne qui me remarquait le moins parmi toutes. Pourtant j'étais proche d'elle, enfin je le pensais, je me pensais spéciale, mais en le voyant agir avec d'autres personnes je me rendais à chaque fois compte qu'au final pas du tout. Il agissait avec moi comme il agissait avec toutes les autres filles venant lui parler. Et cette personne c'était toi Jisung. J'aimais les moments qu'on passait ensemble, j'avais l'impression qu'ils étaient spéciaux, mais j'étais bien la seule à le penser. La relation ambiguë qu'on avait, tu l'avais avec toutes les filles que tu fréquentais.

Et puis un jour, sans que je ne comprenne pourquoi, tu as commencé à devenir un peu moins proches d'elles. Pourtant rien n'avait changé. Mais le plus étrange, c'est que tu as continué d'agir comme tous les jours avec moi. Comment voulais tu que je ne me fasse pas de films si tu te comportait de cette façon ? Forcément, je me suis demandée si je n'avais pas, enfin, réussi à attirer ton attention, si tu n'avais pas des sentiments pour moi...

Tu as ensuite commencé à te confier à moi, comme tu te confiais à Minho ou Chan quand tu en avais besoin. Tu me parlais d'une fille qui te plaisait, et me demandait des conseils pour l'approcher et la séduire. Moi, comme la grande naïve que je suis, j'ai cru que tu te comportait comme les personnages principaux des histoires, et que tu me posais ces questions pour savoir comment je voulais que tu te comportes avec moi. J'étais au paradis. Je pensais que tu m'aimais. Et comme j'étais trop timide pour faire le premier pas, je te laissais te rapprocher en attendant que tu combles complètement le vide entre nous pour peut être entamer une relation avec moi.

Je m'en veux. Je m'en veux tellement. J'ai été la plus grosse des idiotes, et aujourd'hui j'en souffre énormément. Je paye le prix de ma naïveté. Je savais pourtant que je ne devais pas me faire d'espoirs, et je m'étais promis de protéger mon cœur de ce piège qu'était l'amour. Mais comme tout le monde au final, je me suis emmêlée dans les filets de l'amour, je me suis retrouvée attrapée comme un poisson, qui ne fait que se piéger un peu plus, dans ses mailles, se tortillant dans l'espoir de se libérer.

Tu ne le sais pas. Mais je t'ai vu. Je t'ai vu faire ta déclaration à la fille qui te plaisait. Pour ne rien arranger à mon état, elle était tout mon opposé. J'étais plutôt petite, mes cheveux noirs ébène décolorés depuis déjà plusieurs années en un blond qui, je trouvais, m'allait très bien. Elle, elle était brune, plus grande que moi, avec la silhouette d'un mannequin. Je ne rivalisais clairement pas. Après avoir vu cette scène, de toi te déclarant et elle t'embrassant, je ne suis pas réapparu de l'après midi. Tu t'est inquiété et me l'a bien fait sentir par messages, mais tu ne faisais que remuer le couteau dans la plaie.