L E S É T O I L E S

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LES ÉTOILES








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ALLONGÉE CONFORTABLEMENT SUR MON LIT, mes yeux rivées sur le plafond, je repense tristement à ma première journée de travail. Et vous savez quoi ? J'me suis fais viré. Une sorte de conflit avec un de mes collègues à déclencher la colère du gérant. Un conflit stupide. Je comprends mieux pourquoi il y'a si peu d'employés. Enfin, c'est pas si grave, ce travail était juste sur un coup de tête, j'en trouverai un autre. Dans deux, trois, quatre ou sept mois.

Je soupire profondément, « On ne ta jamais appris à toqué ? »

Le noiraud qui avait soudainement ouvert la porte de ma chambre hausse les épaules, l'air ennuyé.

— « Aller bouge toi. J'ai pas tous mon temps. »

— « Parle bien. »

Je me lève avec difficulté à cause de mes membres engourdis puis le rejoins.

— « T'es toujours fatiguée, c'est super chiant. » Dit t'il très sincèrement, me révélant le fond de sa pensée librement.

— « J't'emmerde. »

Arrivée en bas, aucun signe de Takashi.

— « Où est Taka ? »

— « Avec Draken, ils règlent un truc. »

Je lui lance un regard interloqué puis il me répond.

— « Rien de grave, sinon je serai pas là avec toi. »

Je monte derrière lui puis m'accroche à sa taille, timidement.


•••




— « Abruti, t'es malade ! » m'écrié-je, exaspérée.

— « C'est bon, t'es pas morte, c'est déjà ça », me répond-il avec agacement.

— « Je ne monterai plus jamais avec toi ! »

— « Tu dis toujours la même chose. Il faudrait te décider à agir, ma belle. »

— « Continue comme ça et je rentre chez moi. »

— « À pied ? » réplique-t-il avec un regard amer.

J'ignore son commentaire et m'avance vers l'endroit où nous nous étions arrêtés. L'obscurité enveloppe les lieux, rendant difficile la perception de quoi que ce soit. Je commence à croire qu'il va réellement se débarrasser de moi.

— « Si tu tombes, je te laisse pourrir ici », lâche-t-il d'un ton acerbe.

Je n'eus pas le temps de répliquer qu'il entrelace nos mains et se met à avancer. Je le suis, les joues légèrement rouges à cause de notre contact. Je me sens idiote de rougir si facilement pour si peu. 

— « Nous sommes arrivés à destination », annonce-t-il en lâchant ma main brusquement.

Perdue dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que nous étions arrivés au sommet d'une falaise imposante.

Et pas n'importe quelle falaise ; c'était notre fameuse "base secrète".

Je n'y étais pas retournée depuis mes douze ans.

À l'époque, nous nous retrouvions ici lorsque l'un de nous n'allait pas bien. Personne d'autre n'était au courant de cet endroit.

Personne d'autre, à part lui et moi.

ILLUSION - 𝓑𝒶𝒿𝒾 𝓍 𝒪𝒸Où les histoires vivent. Découvrez maintenant