R E M O R D S

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REMORDS





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Emy — Qui c'est ce connard ?

Pile après cette phrase, son corps rencontre le mur derrière elle pour plongée dans un sommeil imperturbable.

Ma malédiction s'abat encore sur moi. Avoir des amis aussi à l'ouest me met constamment dans des situations toujours plus folles. Que je dois en plus affronter seule.

Oui, comme le jour de la remise des diplômes, lorsque tout un troupeau de motards a envahi l'université avec un conduite folle pour soi-disant me féliciter. Tout ce que souhaitaient ses abrutis, c'était flirté avec les filles présentes pour assouvir leurs besoins de mec en chaleur. Ce jour-là je les avais banni à jamais de mon périmètre de travail.

Désormais, c'est Emy qui hante mes journées. Notre rencontre dans la salle de cafétéria il y'a de cela 4 ans ne m'aurait jamais fait douter de sa folie. C'était à l'université. Et maintenant, on travaille dans le même ville. Mais quel sangsue.

Enfin.

Moi, je n'ai pas spécialement besoin d'aide. Celle qui m'accompagne, on a sans doute grandement besoin. J'ai du mal à me l'avouer.

Depuis maintenant quelques minutes, je fixe la blonde qui est déjà dans les vapes, songeuse. Approuver l'aide du mec sorti de nulle part, ou demeurer toute la nuit dans ce lieu sombre, attendant le lever du soleil. La deuxième proposition me parut persuasive.

Je replace Émy convenablement en m'installant à ses côtés pour nous protéger de la rafale autant que possible. Je n'ai nulle énergie, de ce fait, interpeller le mec chelou pour qu'il éteigne sa foutue lumière, c'est mort.

— Arrête d'être têtue et viens. Prononce-t-il soudainement, le sortant de mes pensées.

Je distingue ses pas se diriger vers nous au milieu du silence sinistre. Mais à part sa voix rauque — que je suis sûr de connaître — aucun écho ne trouble la discrétion du quartier ; plus de grondement de moto. Maintenant que j'y pense le quartier est assez luxueux.

— Hé, tu m'écoutes ?

Ma tête qui était jusqu'à présent entrain d'observer le bitume, bascule abruptement en arrière, étonné de l'écart bien minimal qui nous sépare.

Assise, ma nuque se tortille pour chercher son regard. Je le rencontre, son somptueux regard. Ciseler à jamais dans mon esprit. J'ai envie de m'arracher les oreilles pour ne pas avoir reconnu sa voix. Alcool de merde. Sa parole qui me faisait tant frissonner par le passé. Serais-je toujours dans le même cas ? Mes mains me démangent. Mon désir de circuler mes doigts dans sa souple chevelure, ses longueurs où j'ai tant envie de déplacer pour davantage sombrer dans son regard. Mon reflet sur ses oculaires me procure la sensation de flamboyer.

Sans avertir, sa main tiède retrouve la mienne. Frissonne un peu à cause de la fraîcheur de la mienne, puis couvre avec sa seconde main la totalité de mon contact. Moi, j'étais complètement déconnecté. Mes pensées fusent.

Alors comme ça, le crétin est de retour...

Un air frais nous fait grelotter avant que je ne sois propulsé vers lui. Je suis, sans exagéré. collée à lui, la tête plongée dans son torse. Je ne dis rien, aucun mot ne sort de ma bouche. Aucun mot ne peut sortir de ma bouche.

— Tu retombes amoureuse de moi ? Demande le grand noiraud sarcastiquement.

Sa voix. Son souffle chaud collé à mon oreille me procure plus de frissons qu'il ne le devrait. Je suis incapable de me dégagé. Le froid était si glacial, mais je suis à présent enveloppé dans ses larges bras qui m'acquirent une chaleur sans nom. Mon corps s'épanouit sous son enlacement. C'est impossible de se sentir aussi chéris juste grâce à une étreinte. Oui, c'est impossible, je crois. Un éventail d'émotions m'envahît. La nostalgie s'empare quelque peu de mon être, chaque seconde qui passe me guérie.

ILLUSION - 𝓑𝒶𝒿𝒾 𝓍 𝒪𝒸Où les histoires vivent. Découvrez maintenant