Le printemps de l'En-dessous (Katsuki x Izuku)

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(Inspiré du mythe grec de l'enlèvement de Perséphone par Hadès)


Le char du dieu soleil resplendit fort dans le ciel dégagé qui surplombe la Sicile.

Dans les arbres, les fruits mûrissent.

Au sol, les fleurs rivalisent de couleurs et de senteurs.

Pendant ce temps, Déméter, déesse de l'agriculture, passe en revue les champs des mortels, une cohorte de nymphes la suivant en portant ses rouleaux de notes.

Parfois, elle prononce un commentaire : « Leur production est en baisse... », ou « Ah, ils sont doués ici ! », ou bien « Ils ont besoin d'aide, eux... », ou encore « Voilà une organisation efficace ! ». La moindre de ses remarques est scrupuleusement écrite par ses assistantes, agrandissant toujours davantage la pile de rouleaux.

Une fois le dernier site visité, le groupe rentre au domaine, chargé de notes.

« Nous vous les déposons dans votre bureau, pour que vous puissiez décider des terres à bénir, madame ? » interroge une des nymphes.

« Oui, je les consulterai tout à l'heure. »

« Vous allez voir Coré ? »

« Oui. »

La déesse traverse les couloirs à colonnade de sa demeure, jusqu'à une porte en frêne, gravée de motifs floraux, à laquelle elle toque.

« Je peux entrer ? »

Devant l'absence de réponse, elle finit par pousser le battant.

L'intérieur est une chambre aux meubles de bois simples, des bacs de fleurs débordant par-ci par-là, avec une imposante bibliothèque surchargée de livres placée contre un mur à côté d'un bureau couvert de feuilles de travail.

Déméter tourne son regard vers le lit... qu'elle trouve vide.

La fenêtre grande ouverte ne laisse pas beaucoup de doutes sur où peut-être l'occupant habituel des lieux.


De retour à l'extérieur, elle contourne la propriété, jusqu'à un parterre de fleurs qui a récemment fait surface près de la maison...

Sans surprise, c'est penché devant qu'elle découvre celui qu'elle cherche.

Ses pieds nus noircis par la terre, à l'instar de ses mains et de sa robe blanche, son fils est là, ignorant à sa présence, trop concentré sur son ouvrage.

De profil, avec sa silhouette gracile, ses manières candides, et son visage poupon encadré par ses bouclettes vert buisson, son garçon mérite décidément bien son surnom de Coré (la jeune fille).

« Izuku. » Appelle doucement la déesse, une note réprobatrice se faufilant dans sa voix.

Son fils sursaute, bondissant sur ses pieds, sa face écarlate de honte, alors qu'il essaie vainement de cacher ses mains sales dans son dos.

« M... maman ! Je... Tu... »

Sa génitrice croise ses bras sur sa poitrine généreuse, alors qu'elle s'efforce de conserver une posture de mère sévère, malgré son envie de serrer son adorable fils contre elle dans une étreinte protectrice.

« Je t'ai pourtant déjà dit de ne pas sortir tout seul. »

Il baisse la tête, piteux.

« Mais... »

« Il n'y a pas de "mais"... Izuku, combien de fois dois-je t'expliquer que le monde est dangereux ? Imagine s'il t'arrivait quelque chose... Ou si tu faisais une mauvaise rencontre... Tu sais pourtant que les nymphes peuvent t'accompagner où tu le souhaites sur le domaine ! Tu n'as qu'à demander... »

Recueil d'OS à travers les mythesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant